Partie III : Les soheis et les bushis
La guerre de Gempei submergea les activités des moines guerriers. Les deux clans rivaux de Taira et Minamoto courtisèrent les divers temples à l'aide de d'offrandes de tout genre afin de s'assurer leur soutient ou du moins leur non implication au conflit.
Des soheis de Mii-dera participèrent à la bataille d'uji,en 1180, car leur temple soutenait le clan Taira.Ils se battirent comme des diables donnant de nombreuses difficultés aux samouraïs,mais ils furent vaincus.
Taira no Kiyomori pour se venger des moines qui lui avaient posés tant de problème fit bruler le temple combustible, Mii-dera avec quelques autres temples de mont Hiei ainsi que la plupart des temples de Nara malgré la défense acharnée des soheis qui s'y trouvaient,submergés par le nombre. Nara y survivra mais son influence en sera gravement touchée.(cet acte peut paraître étonnant vu la crainte religieuse inspirée par les soheis,voir la suite)
Les soheis à la bataille d'Uji :
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La période qui suivit la guerre de Genpei fut plus paisible,les temples ayant souffert de la guerre cherchant surtout à récupérer leurs forces et les autres à se développer.
Enryaku-ji commença à se mêler de la vie des habitants de Kyoto sur des plans autre que religieux. Dans les années 1280 le temple contrôlait 80% des brasseries de saké et des usuriers de Kyoto. Il proposait aussi sa protection aux propriétaires et faisait pression sur ceux qui la refusait.
Les veilles habitudes n'avaient pas disparus et les soheis de Enryaku-ji marchèrent plusieurs fois sur Kyoto pour menacer la cour.
Mais il y avait un problème : le shogunat.
La famille et la cour impériale étaient dévots et fortement liés à mont Hiei par des nombreux rituels et lois religieuses ce qui expliquait leur faiblesse par rapport aux caprices des temples.
Hors la guerre de Genpei venait d'amener les samouraïs au pouvoir et les relations des samouraïs avec le religion étaient bien moins respectueuses.
Ainsi par exemple en 1146 pendant un festival religieux à Kyoto un samouraï,suite à une altercation entre un de ses serviteurs et un moine,mena une attaque sur le sanctuaire de Gion et par provocation tira une flèche sur le mikoshi sacré alors que celui-ci était en pleine parade (ce qui était une provocation directe au dieu concerné et aurait du le tuer sur place).Les soheis demandèrent sa mise à mort mais il s'en tira indemne grâce au soutient des clans bushis.
Plus sanglant,pendant la guerre Genpei eu lieu une marche de protestation ou les soheis prirent avec eux le mikoshi de Sanno le roi de la montagne,le plus saint des mikoshis.Une fois arrivé à la place impériale ils furent tout simplement stoppés par des nuées de flèches de samouraïs qui massacrèrent les moines et obligea les survivants à laisser le mikoshi sur place , lui aussi transpercé de flèches.
Bien sur tous les samouraïs n'avaient pas de rapports aussi conflictuels avec la religion,il y en avait même de particulièrement dévots qui n'étaient pas prêt à lever la main sur un sohei mais une part importante de cette caste montrait néanmoins un mépris plus ou moins prononcé du religieux.
Par conséquent on s'imagine facilement qu'une fois les samouraïs arrivés au pouvoir c'est en quelque sorte l'annonce de la fin d'un age d'or pour les soheis.
Le shogunat de Kamakura délaissa totalement mont Hiei (vu comme un repaire de bandits par la plupart des samouraïs) et soutint les sectes Zen.
Il fut tenté de mettre en place des mesures contre les temples mais les fonctionnaires du régime ayant la même crainte des soheis que la majorité de la population n'osèrent pas les mettre en application.
Durant les guerres Nanboku-cho du 14e siécle mont Hiei offrit refuge à l'empereur rebelle Go-Daigo et son fils,qui tentaient de restaurer l'ancien ordre impérial supplanté par le shogunat.
La tentative de rébellion fut brève et violente,comme par le passé les armées de soheis se montrèrent confiantes,valeureuses et bien équipées et comme par le passé elles furent en sous-nombre et vaincues.
Descente sur Kyoto de soheis de mont Hiei portant leur mikoshi :
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Le résultat des guerres Nanboku-cho fut la mise en place du shogunat Ashikaga qui montra clairement sa préférence pour le zen contre les autres institutions bouddhistes.
Une tension palpable régnait entre les sectes zen autres sectes et des d'incidents eurent lieu .Enryaku-ji,Mii-dera et les autres temples de mont Hiei n'hésitant pas à mettre leurs rancunes de coté pour se tourner dans la lutte contre le Zen.Les sectes Zen n'avaient pas de soheis mais bénéficiaient du soutient du shogun et de puissants samouraïs.
Les marches sur Kyoto finissaient désormais bien souvent en combat de rue entre samouraïs et soheis,ce qui n'effrayait pas ces derniers.
Quelque fois le spectre d'une guerre entre le shogun et mont Hiei semblât apparaître mais chacun des deux camps fit toujours marche arrière au dernier moment....
L'arrivée au pouvoir des bushis réduisit donc considérablement le rôle des temples,néanmoins ceux-ci restaient une force sur laquelle il fallait compter car même si ne bénéficiant plus de l'avantage du pouvoir spirituel par rapport au gouvernement il leur restait un pouvoir terrestre,temporel et la crainte religieuse que ressentait toujours le peuple.
Vous aurez notés que la secte Nichiren-su se trouve à Kyoto et qu' Enryaku-ji existe toujours même si affaibli. Forcement une réaction prompte et violente devait bien arriver.
Les soheis de mont Hiei descendirent comme par le passé sur Kyoto et paradèrent accompagnés du mikoshi sacré devant les courtisans terrifiés. Il y avait néanmoins une différence avec les autres marches car plus tôt ils avaient menés avec toute la puissance dont ils disposaient une attaque surprise sur les 21 temples Nichiren qui ont tous étés brulés,quand aux forces d'autodéfense elles seront saignées à blanc et ne se relèveront jamais .
Ayant retrouvé leur hégémonie perdue sur Kyoto les soheis de mont Hiei cherchèrent des alliés parmi les daimyos locaux,leur localisation au nord-est de Kyoto leur donnait une proximité avec les familles Asai et Asakura qui étaient les principaux rivaux de Nobunaga au nord de la capitale.
En 1570 Nobunaga défait les Asai et les Asakura,néanmoins ceux-ci sont loin d'être détruit et la même année ils profitent de l'absence temporaire d'Oda pour fondre sur le nord.Ils seront de nouveau vaincu par un des meilleurs général de Nobunaga nommé Toyotomi Hideyoshi et obligés de reculer dans les montagnes ou ils auraient étés tous massacrés sans l'aide des soheis de mont Hiei avec lesquels ils s'allient.
En 1571 Nobunaga décide alors d'attaquer mont Hiei.Alors que les bastion des Ikko-ikki sont lourdement protégés par divers murs et douves le mont Hiei n'avait aucuns bâtiments de défense et seulement plusieurs milliers de moines guerriers pour en faire la garde ce qui représentait une broutille par rapport aux gigantesques armées déployées à cette époque.
30.000 homme sont rassemblés par Nobunaga autour du mont Hiei,au signal d'une trompette l'assaut est donné et ils s'avancent ayant pour ordre de bruler tous les bâtiments qu'ils trouvent et d'exterminer toutes les personnes qu'ils voient (les villageois habitants mont Hiei compris). Les soheis sont incapables de résister et croulent sous le nombre. A la tombée de la nuit le temple principale d'Enryaku-ji est en flamme. C'est un massacre,d'autant plus que la majorité des moines ne sont pas des combattants,tout ce qu'ils peuvent faire étant attendre la mort avec un détachement bouddhique.
Le jour suivant Nobunaga ordonne de traquer tous les survivants. Le nombre total de tués fut d'à peu près 20.000 personnes.
La destruction d'Enryaku-ji :
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Nobunaga en deux jours et une nuit venait d'accomplir le rêve de nombreux samouraïs.
La destruction total du complexe monastique d'Enryaku-ji,l'extermination des soheis grognards et des moines arrogants de mont Hiei.
La fin du pouvoir des temples et des marches de protestation. C'est tout un monde qui a périt,le monde des soheis enseveli à tout jamais sous les cendres. Quelques soheis survécurent car appartenant à des temples ne se trouvant pas sur mont Hiei (bien que pouvant être liés à ceux-ci).,la plupart d'entre eux rejoindront les Ikko-ikkis.
Enryaku-ji sera rebâti,mais l'on ne verra plus de moines-guerrier,la douloureuse leçon ayant été retenue le pouvoir spirituel ne se mêlera plus du pouvoir temporel.
Mais l'histoire des soheis n'est pas finie car je le rappelle les Ikko-ikkis sont considérés comme des soheis et malheureusement pour eux Nobunaga les haïssait tout autant que les soheis traditionnels.
Vie quotidienne à Ishiayma Hogan-ji :
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Après avoir détruit mont Hiei Nobunaga s'attaqua à Nagashima. Nagashima,Ishiayama Honganji et Negoroji étaient les trois grandes forteresses des Ikko-ikki,en quelque sorte leurs capitales.
Nagashima était en fait non pas une forteresse mais un réseau de fortifications séparées par de nombreuses rivières,situé sur un delta et surmontés par deux forteresses principales .
Une attaque est tenté en 1571 et voit la déroute des forces de Nobunaga,les cheveux des samouraïs s'empêtrant dans la boue des rivières et les défenseurs en profitent pour inonder la région. Les armées de Nobunaga se firent massacrer.
Une nouvelle attaque est tenté en 1573,la force envoyée est beaucoup plus conséquente qu'en 1571 et s'y trouve un grand nombre d'arquebusiers qui feront plus tard la renommée de Nobunaga...mais un orage éclate au début de la bataille et rend plus de 90% des arquebuses inutilisables. Hors les défenseurs ont aussi des arquebuses (j'avais noté plus tôt que les Ikko-ikki en utilisaient beaucoup) qu'ils savent bien utiliser et qu'ils ont eu l'intelligence de cacher pendant l'orage,et des celui-ci finit ils font feu de partout et arrivent même à toucher Nobunaga ! L'armée se faisant une nouvelle fois massacrer se replie.
En 1574 un troisième assaut est tenté,Nobunaga arrive de nouveau en force et dispose cette-fois ci d soutient de la flotte de l'ancien pirate Yoshitaka Kuki,Nobunaga ne tenta pas un assaut bref et violent comme précédemment,il patienta. Il prit une par une les fortifications les moins défendues,utilisant les navires pour couper les garnisons de leurs renforts. Comme l'on pouvait s'y attendre de la part des Ikko-ikki les combats furent terrible mais les forces de Nobunaga ne cessaient de progresser.
Finalement à la fin de l'année les défenseurs en furent réduit à mourir de faim et ne purent plus combattre,ils étaient prêt aux pourparlers mais Nobunaga n'en avait que faire.
Il ft construire une très haute palissade autour des deux principales forteresses de Nagashima,désormais totalement isolées du monde. Invisible aux yeux des défenseurs il fit mettre des montagnes d'herbes sèches contre les palissades puis il attendit les puissants vents qui annoncent l'approche des typhons de septembre dont la région était sujette et alors il mit le feu aux herbes sèches.
Les herbes furent emportées par le vent jusque dans les forteresses qu'elles firent embrasser et les Ikko-ikki qui s'y trouvaient périrent tous,brulés vif dans ce buché de taille phénoménale. Aucun des habitants de Nagashima ne survécut au siège,c'était toute la pitié dont pouvait faire preuve Nobunaga. On estime encore une fois le nombre de mort à plus de 20.000 personnes.
L'entrainement des soheis de Negoro-ji :
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Deux ans plus tard Nobunaga assiége Ishiyama Hongan-ji avec une force de 30.000 hommes,la forteresse est elle défendue par 15.000 hommes.
Nobunaga pense d'abord passer en force,mais lorsqu'il voit la férocité de ses ennemis il change de tactique.Il se prépare à un long siège et fait attaquer les avant postes Ikko-ikki de la région afin d'isoler Ishiyama. Il envoie aussi Toyotomi Hideyoshi assiéger Nogoro-ji,le but n'étant pas de prendre la forteresse mais de contenir ses forces et ainsi éviter d'être pris à revers.
N'ayant plus à craindre de menace extérieur,il ne reste plus qu'a assiéger la forteresse jusqu'à ce que la famine frappe les défenseurs.Ishiyama Hongan-ji se trouvant à la bouche d'une rivière sur la cote de la mer intérieure de Seto Nobunaga fait aussi déployer sa flotte.
Le secteur maritime est en majorité sous le contrôle du clan Mori,les ennemis mortels de Nobunaga.Ceux-ci s'allient donc avec les Ikko-ikki et font couler par le fond la flotte de Nobunaga.
Néanmoins même si la flotte du clan Mori fournissait de la nourriture et des vivres cette aide n'était pas suffisante et les autres forces Ikko-ikki étaient incapable de venir à l'aide de la forteresse.
Bien qu'en parti contrarié le plan de Nobunaga fonctionnait. En 1578 les nouveaux navires de Nobunaga vainquirent la flotte du clan Mori et isolèrent totalement et définitivement la forteresse.
Les fanatiques d'Ishiayma Hongan-ji étaient prêt à recevoir l'assaut final de Nobunaga mais celui-ci ne voulant pas presser les choses attendit encore deux années.
A la fin de l'année 1580 la forteresse n'ayant plus la force de combattre se rendit et Nobunaga la fit bruler mais il épargna la vie de ses habitants.
Après cela les forces des Ikko-ikki furent exsangues,l'une de eur dernière forteresse d'importance était Negoro-ji dont les combattants étaient célèbres pour leurs habilités aux armes à feux,l'on estime qu'entre 30.000 et 50.000 personnes y vivaient quand à ses effectifs combattants ils sont inconnus. Il y avait quelques autres forteresses mais totalement incomparable à cette dernière.
Une époque était morte,à la manière des soheis traditionnels les Ikko-ikki étaient désunis et combattaient en suivant leurs propres intérêts. Les dernières factions d'Ikko-ikki s'allièrent a Ieyasu Tokugawa ou Hideyoshi Toyotomi dans le conflit qui les opposaient.
En 1585 Hideyoshi attaqua Nogoroji et les temples voisins qui lui était allié avec une armée de 6000 hommes.
L'armée d'Hideyoshi écrasa quatre temples mineurs puis se sépara en deux et attaqua Nogoroji de deux directions différentes.A ce moment la majorité des forces de Negoro-ji et de ses habitants avaient rejoins le château d'Ota,un château appartenant à une secte Ikko-ikki alliée (Saika Ikki) ou l'on pouvait notamment trouver des soheis traditionnels liés à Enryaku-ji.
Une fois Negoroji brulée et ses quelques défenseurs massacrés Hideyoshi se mit en tête de vaincre Ota.Le plan était d'inonder Ota,jugée trop difficile à attaquer de front.Avant même le début du siège Ota connaissait déjà des problèmes d'équipements et de ravitaillements.
En construisant des digues pour rediriger les flots sur Ota et bénéficiant de l'aide des fortes pluies la garnison fut totalement isolée de l'extérieur.Finalement celle-si se rendra conduit par 50 commandeurs soheis qui feront seppuku. Les défenseurs du château et leurs familles seront épargnés,désarmés et renvoyés dans les champs,à l'exception des samouraïs et de leurs familles qui seront décapités.
Les derniers soheis disparurent avec l'unification du Japon.
En conclusion l'age d'or des soheis fut du 10e au 14e siècle,bien qu'ils représentaient encore une force durant la période sengoku et même une nouvelle force grâce aux Ikko-ikkis leur histoire ne pouvait plus qu'être une longue agonie.
L'existence de ceux-ci ne se s'était du qu'a deux facteurs :
-L'instabilité chronique qui frappait le Japon
-La dévoterie tournant presque à la superstition du pouvoir
L'instabilité peu à peu vaincue tandis que les possessions des daimyos s'accroissaient et la majorité de la nouvelle caste au pouvoir se défiant de la religion les soheis,cette turbulente force incontrôlable et ambitieuse,ne pouvaient plus être vu que comme un problème à résoudre. Même si ils avaient survécus aux événements de la période sengoku (en supposant qu'ils soient restés neutre) leur disparation aurait sans aucuns doute été inéluctable même si peut-être moins violente.
Quand aux Ikko-ikki c'est encore pire,car la ou les soheis traditionnels n'ont finalement jamais étés plus que des lobbys armés très puissant,les Ikko-ikkis étaient de véritables forces armées révolutionnaires.
Il fallait donc vaincre les samouraïs ou périr et ce fut un échec. L'ambition était surement trop grande pour les moyens dont ils disposaient.
http://www.psv-mainz.de/_data/z-naginata-0090.jpg
Un ensemble d'articles tout simplement magnifique.
Au vu des dates que tu cites, j'imagine que les Ikko-Ikki et les sohei d'Enryaku-Ji seront une faction non-jouable de S2TW.
J'espère mais ils pourraient aussi être réduit au rôle de simples unités comme les autres comme dans le premier shogun.
Enfin on peut voir dans les artworks la reprise d'une représentation d'Ikko-ikki :
http://ve3dmedia.ign.com/images/07/42/74270_Shogun2TotalWar-Artwork-03_normal.jpg
En faisant quelques recherches, je me suis heurté à la faiblesse des sources cocnernant la guerre navale dans le Japon médiéval. Quelqu'un aurait un ouvrage sur le sujet à me conseiller ?
J'ai fait d'intéressantes trouvailles sur le web, et je prépare à l'heure actuelle un dossier sur le sujet, qui sera probablement fini d'ici demain.
je sais pas si sa fait partie de la periode mais le dernier samourai est un bon film ou l'on voit l'aspect militaire du japon
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bien de lire ma signature jeune gomme
très bon topic le carabinier au passage
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bien de lire ma signature jeune gomme
Le dernier samurai se passe au XIXe siècle... Plus de 250 ans après l'ère Sengoku.
Un très bon film sur la période c'est Kagemusha
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=955.html
a oué 250 quand même j'aurai proposé au moins
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bien de lire ma signature jeune gomme
Il est a noté que, avec kagemusha, Princesse Mononoke montre pas mal de la mythologie japonaise avec des classes de guerriers cités précédemment.
Comme promis, voici mon dossier sur la guerre navale à l'époque Sengoku.
La Guerre Navale à l’époque Sengoku
Introduction
I. Usage de la flotte
1) Utilité
2) La flotte des Daimyos
II. Types de navires
1) Kobaya
2) Sekibune et variantes
3) Atakebune
4) O-atakebune, Tekkôsen
5) Navires spéciaux
III. Méthodes de combat
1) Le combat à distance
2) L’abordage
IV. La flotte en action
1) Formations
2) Oda contre Mori
3) La guerre Imjin
Introduction
Le Japon, comme chacun le sait, est une île. Ou plutôt un ensemble d’îles, proches les unes des autres, ce qui permit la naissance et le développement d’une culture relativement homogène. L’importance de la mer dans ce pays conduisit inévitablement à une tradition maritime certaine, et liée de manière complète à l’histoire et à l’évolution du pays. Le présent traité a pour sujet la guerre navale japonaise du temps des trois grands unificateurs. C’est en effet à cette période que la guerre navale au Japon fut la plus profondément japonaise, s’éloignant des influences chinoises de la guerre Gempei et n’ayant pas encore connu la profonde métamorphose dû au contact ouvert avec l’Occident. Entre les jonques à voile des Taira et les canons lourds du cuirassé Yamato s’étend une ère de combats unique, la transposition sur mer des guerres incessantes du Sengoku Jidai.
I. Usage de la flotte
1) Utilité
A quoi sert une flotte de guerre ? La question mérite d’être posée de manière explicite pour introduire cet écrit. En effet, une flotte, aussi puissante qu’elle soit, est limitée à la mer. On n’envahit pas un pays avec, pas plus qu’on ne fait tomber une ville ou un château. Et comment mener un bombardement côtier avec des canons n’ayant pas un kilomètre de portée ? Une flotte est en conséquence avant tout une arme logistique. Son rôle est de limiter voire de rendre impossible le mouvement maritime ennemi. Celui qui est maître des eaux empêche le commerce, l’invasion par la mer et le ravitaillement des places fortes côtières de l’ennemi, tout en assurant les siens. Cette capacité entraîne un prestige certain : la flotte est avant tout l’outil de la défense de ses intérêts à plusieurs niveaux, du commerce à la logistique en passant par la diplomatie et le combat à proprement parler. L’insularité du Japon, combinée à ces facteurs intemporels, entraîne une nécessité pour un clan ayant un accès à la mer de bâtir une flotte, même minime.
2) La flotte des daimyos
Le daimyo, maître de son domaine, est en tout logique responsable de la construction de sa flotte. Ses navires seront manœuvrés par un équipage formé de ses ashigaru, de ses samurai, et d’auxiliaires divers (charpentiers, médecins… ) et ornés de drapeaux figurant son mon. Le matériau de base est le bois, principalement du cèdre japonais et du sapin. Des rivets, en fer, maintiennent la structure ensemble. Naturellement, le fer rouille très vite, mais ce défaut fait partie d’une certaine logique de construction. En effet, le navire de guerre nippon de l’époque n’est pas construit pour durer. Les bateaux sont construits en très grands nombres, et sont de ce fait assez éloignés des vaisseaux européens qui ont une forte individualité, sont conçus pour être utilisés sur des décennies et bâtis en nombre raisonnables. Un daimyo puissant peut aligner des dizaines, voire des centaines de navires, mais cela s’en ressent sur la qualité. La faiblesse relative du commerce maritime peut être une explication à cette politique : on ne se bat que peu sur les eaux en comparaison avec les batailles terrestres fréquentes. Entrons à présent dans le vif du sujet, en décrivant les types de navires utilisés à l’époque, qui figureront probablement sur la liste des unités jouables de S2TW.
II. Types de navires.
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Un Atakebune du clan Mori abordé par un sekibune Oda. De l’autre coté se trouve un kobaya, lui aussi du clan Oda.
1) Kobaya
Nous partirons du plus petit pour aller vers le plus grand. Notre premier sujet sera donc le kobaya. Ce navire, de petite taille, est faiblement protégé. N’étant pas doté de « boîte » comme ses homologues de plus grande taille, il prend la forme d’une plate-forme flottante. Parfois doté d’une ou plusieurs tours, au centre ou aux extrémités, sa forme ouverte lui permet un rayon de tir de 360 degrés, au détriment de la protection de l’équipage. Son pont plat et dégagé est un lieu propice aux combats au corps à corps, selon la tactique japonaise de l’abordage. Le kobaya typique est occupé par un équipage de 40 hommes dont vingt rameurs et une dizaine d’arquebusiers. Il sert également de vaisseaux de reconnaissance, de vaisseau messager, et lutte contre ses homologues au combat. Sa vitesse en fait un élément important de la chasse aux vaisseaux marchands.
2) Sekibune
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Le sekibune forme l’épine dorsale de la flotte de guerre japonaise de l’âge des royaumes combattants. C’est, pourrait-on dire, un vaisseau de taille moyenne. Cependant, c’est la forme plus que la taille qui détermine la classe des navires. Un gros kobaya peut avoir la taille d’un sekibune. Le sekibune se différencie du précédent par un blindage en bois ayant la forme d’une boîte percée de meurtrières permettant aux tireurs de faire feu en s’exposant aussi peu que possible, tandis que les samurai et les autres combattants de mêlée sont protégés du feu ennemi. Les plaques latérales du blindage dépassent légèrement le pont, entourant celui-ci d’une petite muraille. Son gouvernail est opéré depuis le pont ouvert, lui aussi plat et dégagé. Le sekibune est le vaisseau principal de la flotte des daimyos : sa conception lui permet un équilibre entre vitesse et efficacité. Un sekibune est en moyenne servi par 100 hommes, dont 40 rameurs et 20 arquebusiers. Ils sont parfois dotés d’un unique canon.
3) Atakebune
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L’atakebune est au Japon féodal ce que le vaisseau de première classe est à la Royal Navy : le poids lourd de la flotte. Les atakebune sont, pour ainsi dire, de gros sekibune (ou les sekibune sont de petits atakebune, au choix.). Ils ont en commun l‘architecture, à savoir une forme en V surmontée d’un blindage fermé en bois, et la tactique de combat. Afin de souligner leur statut et les apparenter aux châteaux terrestres, les architectes dotent souvent les atakebune d’une cabine sur le pont, possédant un toit à tuiles similaire à celui d’un bâtiment en pierre. Pour augmenter leur vitesse, ils possèdent un mât unique pivotant, équipé d’une grande voile où figure le mon du clan, qui est repliée pour le combat. En conséquence de leur taille et de leur importance, ils servent de vaisseaux amiraux, et de points nodaux des formations de navires. L’atakebune est servi par 200 hommes ou plus, dont 80 rameurs et 30 arquebusiers. Un atakebune peut aussi compter sur une artillerie d’en moyenne 3 canons. Un atakebune de grande taille peut avoir un équipage montant jusqu’à 300 personnes. Leur rôle majeur dans la guerre navale est mis en lumière par un édit du shogun Tokugawa Ieyasu datant de 1609, interdisant aux daimyos de posséder de tels navires.
4) O-atakebune et Tekkôsen
http://static.blogstorage.hi-pi.com/photos/hebiyaro.blog.jeuxvideo.com/images/gd/1251031533/Kizugawaguchi-2eme-Oda-vs-Mori-Honganji-1578.jpg un tekkôsen à la bataille de Kizugawaguchi
L’architecture navale japonaise, simple et robuste, met à portée un gigantisme certain. En effet, les navires nippons ne sont pas des navires de haute mer, et restent donc à proximité des côtes, étant par conséquent aisément ravitaillés. Ces facteurs donnèrent naissance à de véritables châteaux flottants. Des navires immenses, nommés o-atakebune (« grands atakebune ») furent déployés par le clan Oda. Afin de les rendre invulnérables aux tirs ennemis, ils furent bardés de lourdes plaques de fer latérales, leur donnant la dénomination supplémentaire de tekkôsen, « navires de fer ». Le matériau principal restait bien évidemment le bois. Leur capacité offensive fut augmentée par l’ajout d’un second étage à la « boîte » caractéristique, permettant un feu plus nourri encore. Leur grand nombre de canons leur permit de disperser sans pertes une flottille pirate et de se mesurer à la flotte des Mori avec succès. Les tekkôsen, s’ils furent à la hauteur de leur réputation d’invulnérabilité, étaient des prototypes expérimentaux peu fiables. En effet, l’un d’eux, abordé par les Mori, chavira du fait du déséquilibre. Les autres furent rendus inutilisables peu de temps après la bataille par une pourriture du bois. Le navire français, la Gloire, premier cuirassé européen, connut le même problème technique au XIXe siècle.
http://www.mandragore2.net/dico/lexique2/navires2/cuirasse-gloire-gd.jpg La Gloire
Ces navires géants étaient un outil de représentation du pouvoir exceptionnel. Hideyoshi, une fois maître du Japon, décida de lancer la construction d’un navire dépassant même les tekkôsen de feu son maître Nobunaga, qui eux-mêmes avaient des dimensions doubles par rapport à un atakebune classique. Ce vaisseau amiral géant fut baptisé Nihon Maru – ce qui équivaudrait à HMS Japan selon la norme anglaise. Sa taille le classe dans la catégorie des o-atakebune, voire des tekkôsen, le manque de sources ne nous permettant pas de savoir s’il était blindé. Son nom et sa taille en faisaient le symbole d’un Japon unifié sous le règne du taiko. Il servit un temps de château flottant, lieu de réception d’Hideyoshi. La dimension religieuse s’ajoutait à sa majesté : il était doté d’une décoration figurant le mont Horai, lieu saint japonais. Un rideau de brocard servait à dévier les projectiles, tout en ajoutant à l’effet décoratif de ce monstre doté d’une tour centrale à trois étages, peinte en blanc et couverte de toits courbés à tuiles. Renommé Tairyu Maru après la guerre Imjin, il demeura au Japon, et finit par s’écrouler au XIXe siècle sous le poids des années. Sa proue richement décorée fut conservée un temps, puis détruite par un bombardement américain lors de la seconde guerre mondiale.
5) Navires spéciaux
A certaines occasions, des bateaux japonais furent conçus dans des rôles plus spécialisés que ceux des trois catégories de bases que sont le kobaya, le sekibune et l’atakebune.
Le seirobune, littéralement « bateau-tour de siège » est un sekibune ou un atakebune doté en son centre d’une haute tour de siège en bois dont la stabilité est assurée par des cordages la reliant aux extrémités du navire. La haute plate-forme centrale donne aux arquebusiers qui y sont postés la possibilité de faire feu sur les défenseurs d’un château côtier depuis une position surélevée.
L’umabune, « navire à chevaux » est un bateau spécialement conçu pour le transport des chevaux. Le clan Shimazu en utilisa plusieurs durant l’invasion de la Corée.
Le mekarabune, « bateau aveugle », est un kobaya doté d’un épais blindage en bambou sur les côtés et le dessus, le rendant totalement fermé. Quatre ouvertures sont percées de chaque côté, permettant d’armer le navire de huit canons européens à chargement par la bouche. Chacun était servi par trois personnes : un chargeur, un pointeur et un tireur. L’espace occupé par les canons demandait une réduction dans le nombre de rameurs. Le bateau était néanmoins rapide, et fut utilisé pour bombarder les défenses des forts d’Osaka en 1614 et 1615. Il constitue donc une plate-forme d’artillerie légère.
http://www.hapshack.com/images/mekarabune.jpg un Mekarabune à Osaka
III. Méthodes de combat
1) Le combat à distance
http://s-furusato.net/fukurojyo/atakebune.jpg duel d’arquebuse entre un atakebune et un sekibune
Les bateaux de guerre de l’ère Sengoku suivent la logique guerrière de l’époque : le corps à corps, ici l’abordage, est le combat roi. Cependant, les navires nippons sont également conçus pour servir de plateformes de tir avant la confrontation entre équipages. Les techniques de l’époque sont multiples, et usent de procédés variés pour détruire ou endommager le navire ennemi à distance. Le matériau essentiel étant le bois, les japonais ne dérogent pas à la logique universelle : le feu est une arme d’importance majeure. Des archers tirant des flèches enflammées sont fréquents, bénéficiant de la longue portée assurée par leurs puissants arcs. Une arme d’influence coréenne, un canon tirant une très grande flèche enflammée (arme représentée dans age of empires III) était également montée à bord des navires. Pour enflammer un navire présent à courte portée, on faisait aussi usage du horokubiya, de petites bombes incendiaires sphériques en fer, en céramique ou en papier. Elles étaient attachées à une corde, que les lanceurs faisaient tournoyer en l’air avant de la lâcher, projetant la bombe sur le navire ennemi. D’autres méthodes de lancer incluent un filet attaché à un bâton et une sorte de trébuchet à traction. Sakuma Uemon, un général de Nobunaga, eut son navire détruit par une de ces armes incendiaires.
L’apparition de l’arquebuse réduisit l’importance de l’arc dans la guerre navale, reprenant son rôle de base : nettoyer le pont ennemi pour faciliter le combat au corps à corps. L’architecture des sekibune et atakebune permettaient à des tireurs protégés de faire feu de tous côtés depuis l’intérieur de la protection en bois couvrant le navire.
L’usage de l’artillerie est une nouveauté apparue avec le développement de la poudre à canon. Quand un navire européen arrivait au Japon, les canons qu’il portait étaient achetés à prix d’or par des daimyos comprenant la puissance de cette nouvelle arme. Cependant, ils étaient ensuite usés comme arme de siège, et non remontés sur des navires nippons. La première mention de canons européens utilisés sur mer par les japonais est celle des mekarabune en 1614. Le canon utilisé par les japonais lors de batailles antérieures n’est donc pas une pièce à l’européenne, mais plus une arquebuse de très gros calibre : un atakebune n’a pas la stabilité nécessaire pour le recul d’une couleuvrine occidentale. Ces pièces d’artillerie légère furent utilisées pour le bombardement de la forteresse Ikko-Ikki de Nagashima en 1573 et 1574.
2) L’abordage
Un navire japonais est avant tout une plate-forme d’abordage, doté d’une réserve de combattants armés pour le combat rapproché, gardés en réserve à l’intérieur de la partie protégée. Pour aborder le navire ennemi, on se sert de crochets reliés à des cordes ou des chaînes. Pour le combat proprement dit, en plus des habituels yari, katana, naginata, on se sert de lances à crochets et de kumade, « pattes d’ours ». L’extrême fierté qui accompagne le combat d’abordage se ressentit lors de la guerre contre la Corée, où un commandant de navire japonais, voyant un collègue se joindre à l’abordage d’un bateau coréen dans lequel il était lui-même engagé, ordonna à ses hommes de couper les grappins de son allié pour ne pas se faire voler l’honneur de vaincre le bateau ennemi en « duel ».
IV. La flotte en action
1) Formations
Une flotte japonaise en action se positionne autour du vaisseau amiral. Dans la formation standard, il occupe une position centrale à l’arrière. D’autres formations existent : une formation en U visant à enrober les flancs de l’adversaire, une en cercle autour du vaisseau amiral, ou encore en position de flan refusé.
2) Kizugawaguchi : Oda contre Mori
http://www.mizunagaredojo.com/kukishinden_ryu_files/image002.jpg : ô-atakebune Oda.
Si vous avez lu le dossier précédent, traitant des sohei, vous avez en mémoire le siège de la citadelle d’Ishiyama Hoganji en 1573, place forte des Ikko-Ikki, par Oda Nobunaga. Le clan Mori, disposant d’une des forces navales les plus imposantes du pays, était l’allié des sectaires, et approvisionnait les assiégés par voie maritime. En conséquence, la flotte des Oda vint affronter celle des Mori à Kizugawaguchi, c'est-à-dire à l’embouchure du fleuve Kizugawa. Ce fut une bataille mêlant tactique traditionnelle et ajouts technologiques, ce qui en fit l’affrontement naval le plus représentatif de l’ère Sengoku. Le trio kobaya-sekibune-atakebune, les arquebuses, abordages, engins incendiaires, tout fut utilisé dans ce large combat qui vit s’affronter plusieurs centaines de navires de chaque côté. La tactique navale des Mori, plus expérimentés que les Oda, leur permit d’arracher la victoire et Kuki Yoshitaka dut battre en retraite. La seconde bataille, qui eut lieu au même endroit entre les mêmes clans, pour la même raison, un an après, en 1574, fut plus atypique. La flotte des Oda consistait en effet de six navires, les fameux tekkôsen, qui vinrent à bout de la flotte ennemie de par leur puissance supérieure et leurs défenses impénétrables.
3) La guerre Imjin
Le taiko Hideyoshi Toyotomi, souverain suprême et incontesté du Japon, tenta d’envahir la Chine, en passant par la Corée, alliée et vassale de cette dernière. Cette campagne qui débuta en 1592 donna lieu à une série de batailles navales qui permirent au légendaire amiral Yi Sun Sin de s’illustrer. Les sekibune et atakebune se trouvèrent confrontés aux navires coréens, parmi lesquels le redoutable panokson, épine dorsale de la flotte coréenne. Le panokson, plus petit qu’un atakebune, mais également plus lent, est cependant plus manœuvrable et dotée d’une arme terrible : le canon. Le canon coréen, bien plus efficace que l’arquebuse lourde servant d’artillerie aux japonais, permettait aux coréens de combattre à distance tout en évitant le contact, ne permettant pas aux japonais de lancer l’abordage qu’ils désiraient.
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Un panokson coréen. Notez le canon à flèche mentionné précédemment.
Le japonais affaiblit l’équipage par des tirs d’arquebuse avant de l’achever au corps à corps, ou brûle le bateau ; le coréen, lui, coule le navire en brisant sa coque à coups de boulets de canon. L’amiral Yi Sun Sin, en plus d’aligner victoire sur victoire avec des pertes minimes, inventa un bateau plus terrible encore que le panokson, le kobukson, ou bateau-tortue. Lourdement garnis en canons et dotés d’un toit garni de pointes, le rendant proprement inabordable, le kobukson incarnait la parade absolue à la tactique japonaise. Le Nihon Maru lui-même, malgré sa puissance inégalée parmi les bateaux du taiko, dut battre en retraite après avoir été touché par les tirs d’un kobukson.
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Un kobukson.
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Le Nihon Maru affronte un kobukson.
Quand la tactique venait à faire défaut, ce qui fut le cas quand l’amiral Won Kyun fut envoyé dans une contre-attaque par le gouvernement coréen impatient, les japonais l’emportaient. La bataille de Ch’ilch’onnyang vit la flotte coréenne dépassée en nombre, et anéantie dans une suite d’abordage où les équipages coréens, non préparés et entraînés pour ce type de combats, furent massacrés par des samurai et des ashigaru forgés par une vie de conflits.
Conclusion
La guerre navale au Japon, quoique limitée, fait partie intégrante de l’histoire militaire riche et intense de la période Sengoku. A l’image de la guerre terrestre, elle suit des principes et des tactiques propres à la culture japonaise, et pensée pour l’affrontement entre ennemis usant des mêmes conceptions. L’expédition en Corée fut un dur réveil qui révéla l’obsolescence de la pensée japonaise de la guerre navale à l’ère de la poudre à canon : cet échec, s’ajoutant à l’unification du Japon sous l’égide des Tokugawa, mit un terme au temps des atakebune. La puissance navale japonaise connaîtra une glorieuse renaissance aux XIXe et XXe siècles. Le Yamato, vaisseau amiral de la flotte impériale, plus lourd cuirassé de la planète, armé des canons les plus grands jamais montés sur un navire, fit honneur à son ancêtre le Nihon Maru, et, par son tragique sacrifice, à la tradition maritime japonaise toute entière.
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Très bon exposé, très complet, merci
"La puissance navale japonaise connaîtra une glorieuse renaissance aux XIXe et XXe siècles. Le Yamato, vaisseau amiral de la flotte impériale, plus lourd cuirassé de la planète, armé des canons les plus grands jamais montés sur un navire, fit honneur à son ancêtre le Nihon Maru, et, par son tragique sacrifice, à la tradition maritime japonaise toute entière."
C'était certes le plus gros cuirassé jamais construit mais son seul fait d'arme fut la destruction d'un porte avion américain. A part ça il fut endommagé les rares fois où il combattit et resta une bonne partie de la guerre à quai. Quand à sa mission suicide, l'operation ten-go (il y avait 9 autres navires en plus du yamato), elle fut un énorme gaspillage et un fiasco, seulement 4 des 10 navires réussirent à s'échapper, très endommagés, pour un bilan de 20-30 morts côté américain. Mais la flotte Japonaise de la seconde guerre mondiale, tout comme celle de la guerre Imjin, n'était pas adaptée pour combattre et vaincre la flotte ennemie.
Ça promets si shogun sera avec des bateaux comme ceux décrit par Le carabinier
A venir : un dossier sur le clan Hojo
Le Yamato quel navire !
Hojo