Chapitre 3 : Direction Kahjé.

- On se retrouve à la case départ si j’ai bien compris ? Demanda Joker.
Tout l’équipage s’était réunis dans le cockpit auprès du commandant qui leur avait relaté la décision du Conseil.
- Oui, et j’ignore ce que l’on va faire. Nous ne pouvons attaquer les Moissonneurs à nous seuls et sans arme plus efficace que celles que l’on avait contre Sovereign, expliqua Shepard.
- Dommage qu’il ne soit pas de ma taille, dit presque tristement Grunt.
- Il faut qu’on essaye de rassembler le plus de données possibles sur…
- Shepard, une communication venant du bureau du conseiller Anderson, intervint IDA en apparence humaine.
Shepard ignorait si c’était Joker ou elle qui avait le choix de son avatar mais il la trouvait très belle en assez grande brune avec des yeux bleus. Elle était bizarrement relaxée et paraissait sûre d ‘elle. Il pensait qu’elle avait du s’inspirer de Miranda.
- C’est elle qui a choisi son avatar mais je pense que nous sommes tous d’accord pour dire qu’elle a beaucoup de goût, dit fièrement Joker. Elle a même pris la forme d’une humaine, enfin, sûrement parce quelle a été crée par Cerberus, supposa-t-il.
- Passez-le-moi, ordonna Shepard. L’image de David Anderson apparut à la place d’IDA.
- Shepard. Oh ! Vous êtes tous là, j’aurais préféré vous parler seul à seul.
- Nous sommes seul à seul, vous et le Normandy, dit John.
- Je peux comprendre que vous m’en vouliez pour ne pas être intervenu comme je le devais mais…
- Vous avez ce que vous deviez faire, que voulez-vous me dire ?
- Il y a trois jours, nous avons reçu un rapport venant de Kahjé, la planète originaire des Hanaris. Elle aurait été attaqué par d’énormes vaisseaux qui ont été obligés de battre en retraite.
- Les Moissonneurs ? Battre en retraite ? S’interloqua Miranda.
- Je connais Kahjé, c’est la planète où les Hanaris ont recueilli mon peuple pour nous sauver de la misère de notre système et ils ne possèdent aucune arme d’une puissance capable de les repousser, dit Thane en effaçant toute trace d'optimisme sur les visages de l’équipage.
- J’ai d’abord pensé que les habitants de Kajhé disposaient d’une arme mais en fait l’officier sur place affecté à cette planète pour une mission m’a répondu que c’était l’œuvre d’un orage. Un éclair aurait frappé un Moissonneur et l’aurait obligé à fuir.
- Super, on n’a plus qu’à inventer une machine à contrôler le temps, se moqua le timonier.
- Il se trouve qu’alors que l’éclair frappait le vaisseau, des données ont été téléchargés dans les systèmes principaux des Hanaris, continua Anderson.
- Comment est-ce possible ? Demanda Tali.
- Le Moissonneur frappé était connecté à leur réseau pour couper les communications et paralyser la ville.
- De quoi parlent les données ? Interrogea Shepard.
- C’est là que ça devient intéressant. C’est une liste de planètes, sourit le conseiller Anderson.
- De planètes ? Sûrement celles qu’ils vont attaquer, imagina Jack.
- Je pense aussi. Avant que les autres membres du Conseil détruisent ces données car, oui Shepard, c’est ce qu’ils ont fait, dit le conseiller en voyant la tête abasourdie de Shepard. Les savants que j’avais mis à la tâche de les décrypter ont émis une hypothèse. Dans énormément de langues anciennes que l’on a retrouvés notamment la langue prothéenne, à l’écrit, il y a des signes pour chaque sentiments en début de phrase.
- Conseiller, arrêtez de tourner autour du pot, s’exclama Shepard.
- Les scientifiques pensaient que c’était un sentiment de crainte comme s’il y avait sur toutes ces planètes quelque chose qui leur faisait peur.
- Quelles sont les autres planètes ? Demanda Samara.
- Nous n’avons compris que Kahjé que les Hanaris avaient traduis.
- Il nous faut ces données, dit à lui-même le commandant.
- Je suis neutre bien entendu mais l’officier sur Kahjé est toujours là-bas et vous le connaissez bien, dit Anderson en faisant apparaître les états de service de cette personne.
- Ashley, soupira Shepard.
- Bonne chance; commandant.
- Attendez, dit-il trop tard, le conseiller s’était déconnecté. Bon, eh bien faîtes chauffer les moteurs Joker, en route pour Kahjé.

John l’avait déjà remarqué et c’était encore plus flagrant maintenant. Thane avait peur, seul dans ses quartiers à méditer. Mais pas une peur égoïste, pas une peur pour soi-même, une peur pour des gens qu’il aimait. Shepard le comprenait, combien de fois avait eu-t-il peur pour ses proches sur Mindoir mais c’était tellement étrange de voir l’assassin calme et méticuleux être prisonnier d’un sentiment qu’il n’arrivait à combattre.
- Il n’a rien dit, Shepard. Pas s’il y avait des morts, des blessés. Sahlagé n’existe peut être plus. Votre conseiller n’a rien dit et je suis maintenant en proie au doute, s’inquiétait Thane.
- Sahlagé ? Demandait Shepard, honteux de son ignorance dans ce moment de doute pour le Drell.
- La capitale. Je n’avais plus connu le sentiment de peur depuis la perte de ma femme, Shepard, et j’espérais l’avoir oublier.
- On ne l’oublie jamais, il nous rattrape toujours. Il faut savoir vivre avec.
- Comment ?
- En étant sûr que tous les gens que vous chérissez vont bien. Vous êtes quelqu’un de bien Thane et aujourd’hui vous n’avez pas à avoir peur. Pas encore, pensa dans sa tête John. Vous êtes plus qu’un équipier pour moi, vous êtes un ami et aujourd’hui nous sommes les seuls à empêcher que votre peur se réalise.
- Merci, mais je peux vous demander une faveur avant que vous ne partiez.
- Bien sûr.
- Tutoyez-moi.
- Si seulement tu le fais.
Le Drell acquiesça.

Shepard était devant sa fenêtre à contempler l’espace, à penser à toutes ces vies détruites, à tous ces morts. Tant de vies gâchées et pourquoi en fin de compte ? Pour le pouvoir, la richesse, la gloire, non. Pour satisfaire un cycle.