il a craqué
What ?
euh... j'ai craqué
______________
Objectif : ne pas figurer dans la liste des stats
Et voilà c'est fini Bon j'ai peut-être pas fait la re-lecture que je souhaitais mais bon
Alors sous vos acclamations [ comment ça Fake ? ], je vais publier le premier chapitre de mon future ( Roman ? ) Policier / Thriller intitulé : Condamné !
Et c'est parti !!
- Chapitre 1er - Accident de parcours
J'ai froid … Terriblement froid. Mon front est tétanisé par un frisson qui déambule tout au long de mon corps. Quand une larme vient à couler de mes yeux globuleux de haine et de peur, j'ai l'impression qu'il me sera impossible d'appuyer sur la détente. Le tuer serait me démolir moi-même et je ne fais pas référence au sens métaphorique du terme. Pourtant, il faut le faire ou il continuera, et je ne puis le tolérer. Mon fusil braqué sur sa tempe, on dirait désormais un des enfants qu'il a massacré, trucidé, torturé... Il parle, me supplie, me demande pardon, mais rien ne m'empêchera de faire ce que j'ai à faire : il doit disparaître. J'ai juré sur cet insigne que jamais un criminel ne m'échapperait, même s'il me faudrait y laisser la vie !
- Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ?
Il ne répond pas, mais sa culpabilité est écrite sur son front! Il est trempé de sueur et de larmes jusqu'aux pieds. Il me regarde, à travers le miroir de la chambre. Tout ce que je vois dans l'ombre, c'est son œil de félin, aussi noir que peut l'être l'ébène et aussi brillant que l'est une perle. Je sais que je ne dois pas faiblir, que je ne dois pas avoir de pitié pour lui car, aussitôt je lui tournerai le dos, il reprendra le contrôle et se servira à nouveau des autres et de moi.
Je le regarde alors une dernière fois, je le dévisage de haut en bas, et, j'appuie sur la détente...
Comme le disent les rares personnes ayant approchées la Mort de près, ayant vu la faux s'abattre sur leur crâne jusqu'au moment où ils furent finalement sauvés ; toute sa vie, tout son être malsain, obscène et pervers, se reflète aujourd'hui dans ses yeux obstrués de sang, et toute cette réalité, je la vois au travers de son regard, au reflet du miroir, qui me montre, me rappelle, par la même occasion ma misérable existence futile et minable, durant laquelle je dus le poursuivre sans relâche pour finalement arriver jusqu'à aujourd'hui, le jour où tout se finit, défilant dans ma tête comme la rediffusion d'un ancien feuilleton d'une époque lointaine. Ce qui me ramène alors à il n'y a pas moins de trois mois...
2 juillet 2007
18h44
Route 66, Illinois
Un soleil de plomb, de plomb comme une balle, une balle comme celle d'un revolver ; un revolver comme celui-ci, ce revolver fourré dans son étui, cette étui de cuir couleur terre accroché à ma ceinture ; ma ceinture noire comme le noir de mon costume, comme le noir de ma cravate, comme le noir de mes chaussures brillantes, à l'inverse de ma chemise blanche, qui se confond avec ma peu pâlit par ce soleil de plomb. Mes cheveux châtains virevoltaient dans cette brise légère, laissant paraître mon front légèrement dégarni à la vison divine de ce monde. Mes yeux gris-bleus, transpercés par le soleil, semblaient de près comme de loin livide et me laissaient paraître sans âme, pourtant l'inverse opposé de ma personne.
J'étais là, regardant l'horizon sur cette route où il n'y a pas âme qui vive. À côté de moi, mon partenaire, mon coéquipier, mon ami. Il s'appelait Jack. Il portait exactement le même costume que moi à la différence que le sien était bleu foncé. Il était accroupi, moi debout. Il regardait la voiture calcinée, moi l'horizon. Il cherchait quelque chose pouvant servir à les identifier, moi, je le regardais faire. Tout à coup, en fouillant dans la boite à gants, il trouva un petit carnet de chèque encore en état, ou presque. Pour dire vrai, tout ses bords avaient été noircis par les flammes mais le centre en avait réchappé. Jack lu la face avant du carnet qui tombait en morceaux noircis. Dessus, il y avait écrit en gros, en noir, difficile à remarquer puisque le bleu de fond était devenu d'un gris presque trop sombre, le nom d'une banque, une banque locale, sans importance donc. Juste en dessous se trouvaient deux mots écrits en blanc que je ne distinguais pas.
- Elle s'appelait Jenyfer Thomson, affirma Jack en lisant le morceau de papier.
Je pris un petit calepin dans la poche intérieur de ma veste, ainsi qu'un stylo à bille. J'écrivis le peu d'information qu'il me dicta. Lui, il s'enfouit dans la carcasse du véhicule et plongea au dessus du corps calciné de la jeune femme. Il regarda autour. Le toit, le sol, l'arrière. Rien.
- Tu la vois ? m'écriais-je, impatient.
- Non, toujours pas ! Peut-être que ce n'est qu'un banal accident. Ça arrive, tu sais !
- Non ! Il y en a forcément une ! Laisses-moi regarder !
Jack ressortit de la carcasse. Ses cheveux, habituellement d'une couleur d'un blond presque roux, reparurent à moitié blanchis par les cendres. Je mis mes gants blancs et un masque sur mon visage. Lui, il fit l'inverse. Il ne fallait pas laisser de traces. Il se releva et me tendit une lampe torche, de la taille d'un doigt, de la main droite. Je lui pris d'un air renfrogné.
- Amuses-toi bien ! me dit-il en souriant, d'un ton ironique.
Je n'y prêtai pas attention et m'accroupis. Je mis la lampe de poche entre mes dents et m'engouffrai dans la voiture sombre …
J'étais entré par le côté passager d'où il ne restait qu'un trou béant, la portière, qu'on avait retrouvée plus loin, ayant été arrachée. La femme était là, enfin une partie. En effet son bras était allongé délicatement sur le plafond. Plus loin, il y avait le reste de son corps, sur le siège du conducteur. Son corps était affalé sur le toit tel une larve. Sa tête était collée à la porte et ses jambes trainaient entre les deux sièges. Ses genoux étaient pliés et son corps, de noir était-il recouvert ou peut-être que sa peau était devenue ainsi. Je sortis mon appareil photo de ma poche de gauche et en pris une photographie. Ensuite, je le rangeai. Je regardai le pare-brise, enfin là où il était censé se trouver. Ce n'était pas étonnant mais il n'en restait plus rien. La tableau de bord était en plastique, désormais fondu. Des sièges, il ne restait qu'une carcasse métallique et quelques morceaux de mousse gris-jaune s'y attachant encore. Je regardai derrière ces derniers. Ne voyant rien, je les éclairai de ma lampe. Là bas, le même spectacle s'annonçait. Pourtant, une petite couverture me paru suspecte. Elle était bleue, un bleu pâle et délavé. Je la soulevai mais ce que je vis était si atroce que je le recouvris immédiatement. Un petit cri ressemblant plus à un souffle m'échappa.
- T'as trouvé quelque chose ? s'écria mon coéquipier.
- Kof kof … Il … il y a un bébé là dedans !
Effectivement, enveloppé sous les draps, un petit être rose recouvert d'un long pyjama bleu et blanc était présent entre le plafond et le siège de la conductrice, sûrement sa mère. Il était de dos mais sa tête était repoussé vers moi à cause du haut du siège. Il ne respirait pas, et avait la bouche grande ouverte. Jack ne m'avait pas répondu. Je m'apprêtais à lui parler quand il intervint de nouveau.
- Vivant ? demanda-il comme s'il espérait une autre réponse.
- Non - Je pris une profonde inspiration et avalai ma salive à trois reprise sentant une boule douloureuse s'enfouir dans mes entrailles -, on … on dirait qu'il a suffoqué ! Il n'a pas l'air brûlé.
Je sortis encore mon appareil et pris l'enfant en photo pour garder une preuve de sa position initiale. Cela pourrait être important. Je le rangeai à nouveau et pris le nourrisson par l'épaule pour le retourner. Je découvris alors qu'il était marqué. En effet, le petit avait chacun de ses membres soigneusement tailladés aux extrémités de son corps. Ainsi, le bambin avait été découpé sur tout le pourtour de ses bras, au niveau des épaules, et de même au niveaux des cuisses et du cou. Mais ce n'était pas ça qui avait en fait attiré mon attention dès le début. C'était son ventre. En effet, son corps semblait teinté de rouge, un rouge vif, un rouge de vie. L'estomac de ce petit avait été complètement découpé … non ! Déchiqueté ! C'était affreux. Voir ces organes ayant encore un semblant de vie, voir ce sang couler là où il ne devrait pas, ce sang, symbole de vie, ou plutôt symbole de mort … Et pourtant, tout cela, me semblant affreux sur le coup, me réjouis … Et oui, il faut le dire franchement. Cela faisait des mois et des mois que je n'avais plus vu cela ! Je dois dire que cela me manquait. Résoudre des énigmes, étudier un profil, arrêter un meurtrier … C'était ma vie ! Désormais, j'en ressentais le besoin plus que n'importe qui d'autre, égoïstement, je le savais bien … En tout cas, c'était excitant ! Il fallait que je la vois. Maintenant ! Je ne pouvais pas les attendre. Je vérifiai alors si le gant blanc en latex, collant à la peau de ma main droite, était bien mit, en tirant dessus dans un bruit d'élastique. Je plongeai alors ma main recouverte dans les entrailles de l'enfant, les boyaux du bambin pâle, les restes de ce petit bonhomme innocent, mort. Gluant, mouillé, dur aussi parfois. J'avais les yeux fixés sur l'intestin grêle et le reste des organes visibles. On aurait dit un pays ravagé par la guerre. Le sang coulant, tout le monde à terre, livide … Mes gants se teintaient peu à peu du rouge du liquide de cette mer de feu, je le savais. Parmi les organes juvéniles dont les plus énormes ne dépassaient pas la taille d'une pomme, mes doigts avançaient à tâtons. Soudain, caché sous l'estomac, je trouvai enfin ce que je cherchais. Petit, plat, dur, à moitié tordu, recouvert de quelque chose de plastifié. Un sourire glissa sur mes lèvres. Je ressorti ma main du champ de bataille gélatineux. Je tenais, entre mon index et mon pouce de latex, une petit carte blanche et vierge, soigneusement enrobée dans une pochette en plastique légèrement plus grande, trempée dans le sang, pliée sur le dessus et recollée avec un morceau d'adhésif. Je ne pu m'empêcher de laisser sortir de ma bouche asséchée un petit soupir de soulagement, de contentement, presque un rire.
- T'as trouvé quelque chose ? s'écria Jack, tapotant du poing une des portières restantes devenue si molle qu'une marque rectangulaire y apparue.
Je serrai le petit sachet dans ma main sans vouloir répondre un instant. Agacé, Jack frappa à nouveau la carlingue dans un écho métallique accompagné d'un « Oh ! » accusateur. J'adorais le taquiner un peu, qu'il s'énerve. Question de passer le temps, ça m'amusait. J'attendis encore un peu, juste pour le ré-entendre beugler tandis qu'un long sourire fendait en deux mon visage fatigué. Sous mes yeux globuleux, d'énormes rides étaient apparues depuis quelques semaines. Peut-être était-ce des cernes ? Il est vrai que je ne dormais plus ces temps-ci, trop excité, trop impatient, trop moi-même à vrai dire. J'avais toujours été comme ça, durant toute ma carrière. Enfin, jusqu'à que je n'arrive ici, trois ans auparavant …
- Je sors, affirmai-je en tournant la tête du côté de la fenêtre arrière, de façon à ce que Jack m'entende.
Après avoir entendu l'habituel soupir de celui-ci, je me dégageai du siège arrière en passant entre les deux de devant, évitant au passage de m'appuyer sur la mère, et, serrant le sachet-plastique dans ma main recouverte d'un sang pâle, je sortis de la carcasse du côté passager, où je croyais encore devoir ouvrir la portière. Me voyant, Jack, une cigarette à la main, en prit une grande bouffée et rejeta une fumée grise de ses narines qui m'entoura telle un épais brouillard. J'attendis que celle-ci se dissipe un peu, l'écartant avec la main, pour retirer le masque de mon visage.
- T'es sûr que c'est très prudent à côté de cet engin ? lui lançai-je en montrant la voiture d'un sourire en biais.
- Elle a déjà explosée non ? ricana-t-il dans une seconde aspiration.
Il lança ensuite sa cigarette, dont il ne restait pas plus de deux ou trois centimètres, sur le sol et, dans un autre souffle de fumée, il l'aplatit du pied en tournant du bout de sa semelle dans un grincement de cuir.
- Penny m'a dit d'arrêter !
- Tu ferais peut-être mieux de l'écouter, non ? affirmai-je en retirant mes gants, échangeant la petit carte d'une main à l'autre sans la dévoiler.
- Peut-être … me dit-il, sortant de la poche intérieur de sa veste un petit paquet cartonné d'où il tira un chewing-gum.
Voyant que je ne semblais pas comprendre, il ajouta : « Chewing-gum à la nicotine ! » et l'enfouit dans sa bouche d'une traite.
- Ça doit pas vraiment être utile si t'arrêtes pas !
- Bof ! Du moment qu'elle, elle le pense.
- Alors, tu les prends pourquoi ? demandais-je.
- « Saveur Menthe Extra-forte », dit-il en me montrant l'avant du paquet avant de le faire disparaître sous sa veste. Faut dire que ça sert !
Il souffla vers moi, comme si j'aurais pu sentir son haleine, sûrement fraîche. En fait, pour dire vrai, je m'en foutais royalement ! Enfin, à cet instant …
Je partis en direction de notre voiture de patrouille, dont la porte arrière gauche était ouverte, et ouvris une mallette métallique posé sur le siège. J'y rangeai gants, masque et lampe-torche. Soudain, une sonnerie, peut-être une chanson, retentit. Se penchant sur la droite et regardant la poche de son pantalon, Jack fouilla cette dernière comme s'il n'y avait jamais mis un doigt et, au bout de quelques secondes, en sortit un petit téléphone portable qu'il ouvrit et colla contre son oreille. Une petite voix presque inaudible retentit, je fermai la mallette, la portière aussi, et lui, il ferma le clapet de son appareil et le laissa glisser dans sa poche.
- Ils arrivent !
- Pas trop tôt ! clamai-je. Entoures le périmètre ! C'est possible qu'il y est beaucoup de …
Je ne pus finir ma phrase. Jack s'était avancé vers moi d'un air sceptique, d'un pas nonchalant. Je le regardais en biais pour éviter son regard, pour éviter son jugement. Je sais, c'est un peu trop à dire. « Jugement ». Grand mot. Mais je vous assure que quand on le voit, on se croirait déjà dans un tribunal, là où une bonne dizaine de jurés, le juge et si ce n'est ceux qui assistent à la séance, vous foudroient de regards perçants en tout sens. Je vous assure que quand vous croisiez ces yeux couleur terre, vous pensiez déjà au châtiment quoi que vous ayez fait …
- Et alors … ? dit-il en faisant un geste de la tête comme s'il cherchait quelque chose qui se cacherait derrière moi. Il est où ?
Et justement, manque de chance, je croisai son regard juste en levant les yeux de quelques centimètres. Et oui, il s'était presque accroupi pour que j'y sois obligé. La petit carte plastifiée qui se trouvait encore et toujours étouffée dans ma main dut s'exhiber au jour. Je la lui montrai, la tenant entre l'index et le majeur, la brandissant au dessus de ma tête telle un trophée. J'entendis un long soupir qui ressemblait au souffle d'un cheval essoufflé après une course.
- Crétin, me lança-t-il – Heureusement, j'y étais habitué -, tu pouvais pas attendre que les autres arrivent, hein ?
J'aurais presque cru qu'il aurait cracher au sol, histoire de cacher un juron, mais rien. Il s'écarta, contourna la voiture, ouvrit le coffre et en sortit un énorme rouleau de bande jaune et quelques poteaux cylindriques assez petits. Je m'installai moi du côté conducteur, assis en travers, nez et jambes à l'air, la portière ouverte. De façon à sentir la brise fraîche quand je devrais réfléchir à la question …
***
Ma montre affichait désormais les 19 heures et quart passées. Les bruits de moteur retentissaient, quelques sirènes aussi. Des voitures de polices venaient d'apparaître à l'horizon, pas beaucoup à vrai dire, seulement quatre ou cinq, mais, ajoutées à d'autres voitures et fourgonnettes noires, les vitres tintées et arborant un gyrophare bleuté, ainsi qu'aux petites camionnettes des journalistes s'agglutinants derrière les autres, on jurait voir un mouvement de cavalerie. Quelques minutes plus tard, tous étaient arrivés. Des personnes, spécialistes en quelques sortes de choses, munis de gants en latex, de lunettes et de sorte de grandes combinaisons blanches qui les cachaient entièrement s'étaient précipités sur la scène désormais entourée par un cercle de plusieurs mètres de diamètre, dessiné par Jack avec les banderoles jaunes marquées de lettres noires : « Scène de crime – Interdit au public ».Certaines personnes toutes vêtues de noir et, accrochés à leurs ceintures, de badge du FBI, le Bureau Fédéral d'Investigation comme l'un d'eux aimait si bien le rappeler chaque fois qu'un simple policier débarquait, lui collant au nez sa plaque en argent, avaient été autorisées à entrer sur le lieu du crime. Les flashs des appareils photos illuminaient toute cette partie de la route et les journalistes qui couraient en tout sens autour du cercle jaune, un micro à la main devant leurs caméras, produisaient des bruits si violents que j'en avais mal au crâne. J'aurais eu envie de leur crier « Taisez-vous, bandes d'abrutis ! », mais, de quoi aurais-je eu l'air ?
- Sortez du périmètre ! C'est au FBI d'intervenir !
Un homme, la vingtaine, plutôt baraqué, le regard sombre et ses cheveux bruns et courts coiffés en bataille, s'était approché de nous sans que nous le voyions : nous fixions les corps que deux personnes, sûrement d'autres « spécialistes », venaient de sortir précautionneusement de la carcasse. Je mis du temps à réagir tout comme Jack. J'avais pensé qu'il s'adressait à un de ces vautours de journalistes qui semblaient essayer d'agripper quelque chose, peut-être quelqu'un, de leurs bras qu'ils laissaient dépassés des barrières. En fait, pas du tout … L'autre dut recommencer.
- Hey ! Vous êtes sourds ! s'écria-t-il en s'interposant entre moi et la voiture.
Je repris soudain mes esprits comme si on venait de me gifler. Pour dire vrai, je venais de remarquer que j'avais vraiment mal à la joue. Jack m'aurais-t-il foutu un coup de pelle dans la figure ? Apparemment non. Il avait l'air aussi surpris que moi de voir le grand brun, en costume noir. Ce dernier nous regarda de ses yeux exorbités tour à tour.
- Vous y aller ou il faut que j'vous y pousse ? nous lança-t-il d'une façon narquoise mais qui semblait plutôt sérieuse aussi.
Jack le dévisagea en mâchant son chewing-gum puis s'apprêta à partir mais, il se ravisa quand il vit que je cherchais quelque chose dans ma veste. J'entrouvris effectivement la poche intérieur gauche et en sortis ma plaque de police. Aucun d'eux, ni mon coéquipier ni l'agent fédéral ne semblait comprendre. Je tendis alors la plaque vers l'homme en costume qui semblait vexé, ou plutôt énervé.
- Non mais t'as pigé ce que je viens de dire ? Y a que le FBI qui … commença-t-il, en agitant un doigt accusateur.
Il s'était stoppé tout d'un coup comme si ma plaque venait de se transformer en monstre ou quelque chose dans le genre. Jack, lui, ne semblait rien y comprendre.
- Euh … hum … je … je suis Alexander Wolfe, ex-agent du département des Sciences du Comportement du FBI, annonçais-je à l'homme qui semblait se ratatiner sur place.
- Vous … vous êtes le … « Le Loup » ? bégaya-t-il.
Et voilà ! Je savais que je n'aurais pas dû lui montrer ma plaque mais comment aurais-je pu rester ici sans ne rien lui dire ? Je bafouillai un « Non » qui sentait le mensonge à plein nez. À un tel point que l'agent qui ne semblait m'arriver plus qu'au menton maintenant s'enfuit en courant, sûrement pour avertir son supérieur de ma présence ici. Jack me lança un regard interrogatif.
- A … Attends, pourquoi tu … pourquoi tu t'es présenté ? Tu … tu n'es plus du FBI !
Silence. Assez long il faut dire.
- Juste pour qu'il se ramène avec vingt photos à dédicacer ? Je sais que ça, tu t'en fous complètement, alors … commença, beuglant presque à plein poumons, mais se stoppant net comme s'il ne pouvait pas finir sa phrase.
Nouveau silence prolongé, entre nous en tout cas, car j'entendais encore clairement ces foutus vautours de journalistes : « Un petit mot s'il vous plaît ! », « Pour WH1 ! », « Un nouveau meurtre ? », « Juste un accident ? », « Comment elle s'appelait ? » … « Mais vous allez la fermer ! ». Non, ce n'était pas moi. La voix de Jack avait retentie comme une cloche et la moitié des affabulateurs de la gazette étaient tombés comme des dominos ou s'étaient écartés en tonnants des « Abrutis ! », « Cinglés ! », « Flics pourris ! » … Mon coéquipier se retourna vers moi mais son regard avait changé pour diffuser une sensation de peur.
- Ne me dis pas que …
Mais, heureusement, il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Quel soulagement ! À quoi bon s'éterniser dans des disputes inutiles ? Un homme avait surgi ! Taille moyenne, la quarantaine, des cheveux brun coiffés à la brosse, une paire de lunettes à verres carrés, cachant une paire d'yeux sombres, sur le bout d'un nez aquilin, une bouche creuse surmontant un menton proéminent mais surtout un grand costume bleu-gris.
- Alexander Wolfe ? annonça-t-il d'un ton sérieux, dans un mixe exécrable d'accents américain et allemand, en relevant ses lunettes comme s'il avait besoin de lire le dossier beige qu'il tenait entre ses mains frêles. - J'acquiesçai d'un hochement de tête – Agent spécial James Parker. Suivez-moi s'il vous plaît.
En voyant tout juste Jack, il ajouta : « Il est avec vous ? », comme s'il parlait d'un soi-disant animal de compagnie en ma possession. Si bien que je répondis machinalement d'un hochement de tête positif et, sans rien ajouter, il se mit en route, moi sur ses talons.
- En fait, je vais y aller ! dit Jack, qui n'avait pas encore bougé, dans un mouvement de la tête. J'ai dit à Penny que je rentrerais juste après Bloomington, et … et ça fait déjà une heure qu'on est là alors …
Je ne lui prêtai aucun regard et fit un geste nonchalant du dos de la main pour lui dire d'y aller, ce qu'il fit sans broncher. Un animal de compagnie en effet ! Ravi de l'apprendre.
La quarantaine … C'est drôle ! Enfin, pas vraiment mais, je voulais dire qu'il ne faut vraiment pas se fier aux apparences. Le dos voûté, une colonne vertébrale non plus en « S » mais qui ressemblait alors au rails des montagnes russes de la foire qui s'est installé près de chez moi, ou alors aux bosses difformes d'un chameau bien cabossé ! En tout cas, ce n'était pas un dos ! Imaginez-vous plutôt une sorte de décharge où le monde entier aurait balancé un objet quelconque, le tout recouvert d'une bâche de peau sûrement flasque et couverte de rides à en voir celle qui pendouillait encore sur son cou, comme si elle voulait s'accrocher à la chair de toute ses forces. Et tout cela empaqueté à son tour dans une double-couche, sûrement, de tissu. Évidemment, dit comme ça, et c'est pourtant bien ce que je voyais de lui en le suivant pas à pas, on ne pouvait certainement plus croire que Parker avait bien quarante ans, ou bien il aurait fallu qu'il aurait été victime d'une expérience qui aurait mal tournée, mais ce n'était en rien mentionner dans son dossier.
On venait de contourner le bolide en ferraille. Je ne l'avais même pas remarqué ! Et derrière, les agents vêtus de noirs qui avaient débarqués quelques instants plus tôt semblaient discuter en cercle : ils étaient au nombre de six. Parmi eux, je reconnus le jeune homme à qui j'avais montré ma plaque et qui s'était aussitôt enfui. J'envisageai alors que toute la discussion en cour était à mon propos, surtout quand trois d'entre eux, dont le gamin, se tournèrent vers moi, bouches ouvertes. Nous nous avançâmes un peu plus et tous finirent pas se poster en rang devant Parker, un rang ou plutôt un serpentin mouvant.
- Bon, tout le monde ! S'écria James. Voici Alexander Wolfe.
Il me désigna des mains et tous me dévisagèrent. On aurait dit une audition où chacun me testait, une longue audition. Parker les passa en revu et le serpentin devint ligne droite. Il se tourna ensuite vers moi en tendant un bras vers le groupe.
- Alexander, je vous présente les agents spéciaux Andréa Murphy – il désigna une jeune fille afro-américaine, assez petite, les cheveux lui descendants jusqu'au épaules, qui me fit un geste maladroit de la main -, Kelly Brook – une jeune et grande pimbêche aux cheveux blonds et ondulés m'adressa un sourire béat -, Matthew Powel et Harry Hace – il fit une grimace tandis que Powel, le gosse de tout à l'heure, et Hace, un autre jeune homme, prirent la pose tels deux adolescent saouls -, Jenny Johnson – une ravissante jeune femme, légèrement plus vieille que les autres, les cheveux couleur terre lui descendant dans le dos, me fit un signe de tête, l'air sérieuse - et Franck Williams.
Ce dernier ne me salua nullement. Il semblait beaucoup plus vieux que les autres. Il avait le visage émacié et des cernes profondes creusées sous ces yeux, ce qui me faisait penser à moi. Il envoya dans l'atmosphère une fumée très épaisse après avoir retirer sa cigarette de sa bouche aux lèvres abimées. Son nez semblait cassé, peut-être une blessure de guerre me dis-je à ce moment là. Il avait, au dessus de ses yeux gris, d'étranges sourcils extrêmement touffus qui se rejoignaient presque au milieu de son visage. Je remarqua aussi qu'il avait un front légèrement dégarni sous une épaisse masse de cheveux noirs sur le sommet de son crâne. Pourtant, ce que l'on remarquait le plus chez lui, c'était l'énorme balafre sur sa joue droite. C'était comme si on lui avait arraché un énorme carré de peau à cet endroit qui était devenu d'une couleur beaucoup plus sombre. Tout ce que je pouvais dire, c'est qu'il semblait ne pas apprécier ma présence ici.
En tout cas, dorénavant, je connaissais toute l'équipe avec qui je passerais ces prochaines semaines, ces prochains mois ...
Parker prit un léger recul et, afin de clore ces présentations futiles, il ajouta, comme si personne ne le savait encore :
- L'agent Alexander Wolfe va désormais travailler avec nous. Il …
Mais, aussitôt, Williams répliqua en décrochant sa cigarette.
- Agent ? Demanda-t-il, irrité, avant un toussotement à s'en recracher les entrailles.
- … J'en ai soupé de la retraite ! Et puis, je veux conclure cette affaire rapidement avant qu'on en est trop sur les bras.
J'avais dit cela d'un air sérieux tellement exagéré que je me demandais si les autres n'allaient pas pouffer de rire, mais rien. C'est idiot. Je n'aurais vraiment pas dit ça en tant normal mais, une nouvelle équipe, il fallait que je m'y fasse respecter dès la première minute. Williams se contenta de relâcher un peu de fumée tandis que les glottes de Powell et Hace frémirent d'excitation et que les deux plus jeunes filles, Murphy et Brook, rougirent comme un piment chauffé au gril.
- Oui, donc … Alexander intègre l'équipe immédiatement et pour une durée encore indéfini. Alors, si vous voulez lui poser certaines questions avant qu'on commence … continua brièvement Parker.
Aucune question. Pas étonnant. James Parker, le capitaine de l'équipe nous mena alors jusqu'à la voiture à côté de laquelle deux corps venaient d'être sortis et allongés sur le sol gelé. La mère, ses cheveux bruns écartés en pagaille sur le sol et son visage blanc comme un linge, portait un jean trop court et un sweat violacé aux manches allongés. On apercevait que ce dernier était coupé de part en part vers son centre et qu'un épais sang livide en avait teinté le tissu en ce point. Je ne l'avais même pas remarqué pendant mon inspection de la voiture, il faut dire que je n'avais pas vraiment fait attention au spectacle de la mère, trop concentré sur celui du fils. Lui, il était allongé à côté, avec pour seule vêtement ce pyjama bleu et blanc teinté lui aussi et ouvert en son centre pour laisser une énorme marque, faite au couteau, sur son ventre rebondi.
- Jenyfer Thomson, 28 ans, et son fils, Aaron Roberts âgé de seulement deux mois, de Lincoln. Elle se rendait à Funks Grove où le père en a la garde deux week-ends par moi. Découvert à plus ou moins 18 heures 30 par Alexander et son coéquipier de la police de Water Hill.
- Et vous faisiez quoi sur cette route au juste, agent Wolfe ? intervint Williams, d'un ton sarcastique.
- On revenais de Bloomington. On est allé voir le septième sur les rails …
- C'est hors de votre juridiction, non ?
- Plus maintenant … affirmais-je, tentant de supporter son regard pesant.
Il y eu un long silence entre nous deux qui fut soudainement et brutalement interrompu par Parker qui s'interposa entre nous, si bien qu'il m'en fit cligner de l'œil.
- Justement, Alexander. Votre nouvelle plaque, annonça-t-il nonchalamment en me tendant un rectangle de cuir noir.
Je la saisis et l'ouvris précautionneusement. L'intérieur ne m'était pas inconnu. Si bien que je ne la regardai que très brièvement. C'était la réplique exact de celle qui m'appartenait encore trois années plus tôt, peut-être même m'avait-on donné la même. En tout cas, ce n'était pas l'important.
Soudain,deux hommes, sortis tout droit d'une fourgonnette garé un peu plus loin, débarquèrent, chacun un sac mortuaire de couleur noire dans les bras. En quelques secondes, les corps de la mère et du fils en furent recouvert et, après avoir entendu le bruit de la fermeture éclair du sac du petit, Parker intervint de nouveau.
- On les emmène à Water Hill. Les légistes feront l'autopsie là-bas. On devrait avoir les résultats d'ici demain, donc en attendant, on devrait se reposer. Les dernière quarante-huit heures ont été assez éprouvantes, annonça-t-il en se tournant vers les six autres.
Ils acquiescèrent d'un « Oui » puis tout le monde se dispersa un peu pour donner les consignes aux policier,, au journalistes, et aux autres, tandis que Parker me prenait à part.
- Nous … nous avons trouvé ça dans le ventre de la mère.
Il sortit un papier blanc et enveloppé de plastique similaire à celui que je gardais dans une poche de ma veste depuis près d'une demi-heure et me le montra. Je compris aussitôt.
- Oui. Il y avait celui-là sur le fils, dis-je, en sortant à mon tour la carte plastifiée et en la lui tendant.
Il la prit aussitôt et m'adressa un « Merci » dont j'ignorais la raison, lui aussi sûrement, en me tapotant l'épaule. Sans plus tarder, il me proposa aussi de les accompagné dans une de leurs voitures. J'acceptai ; de toute façon, Jack avait pris notre voiture de police. Et puis, Water Hill, c'était ma ville, pas ma ville natale, mais cela faisait quand même trois années entières que j'y vivais, et ça aurait pu durer encore longtemps, très longtemps, vraiment … si seulement l'appel de la justice, l'appel du meurtre, ne m'avait pas réveillé de nouveau, m'entraînant dans ce dernier cauchemar …
Mon nom ne vous aurait rien dit, même aujourd'hui, mais certains s'en souvenaient, s'en souviendront, l'admiraient, le haïssaient, pour toutes les choses qu'il avait fait, quelles qu'elles soient, bonnes ou mauvaises …
Le Loup, c'est ainsi que l'on m'appelait …
Terminé d'écrire le Vendredi 28 août 2009, à 18:28
Voilà
Bon, j'avais prévenu que c'étais long
J'attends des avis construits et des conseils
Je love mon bide :content !
Bon déja toi tu es Alexander Wolf et le Loup?
Le narrateur, moi si tu préfères , est "Le Loup" alias Alexander, le Héros de l'histoire. On découvrira plus tard ce pour quoi c'est son surnom
Allez lire mon chap'
Donc je peux te dire ce que je penses de ce chapitre.
Pour commencer je doiis dire que le style d'écritur que tu utilises est très proche de certains livres que j'ai pu lire ( romans policiers)
Il me semble d'ailleurs que c'en est un^^
Ensuite au niveau de l'histoire tu comprendras que je ne puisse pas vraiment juger sur un chapitre. Mais je dirais que je la trouve bonne^^
Maintenant, l'écriture. Je dois avouer que j'ai été surpris^^ Car tu décris vraiment très bien, de plus je n'ai vu aucune faute.
Et j'ajouterais juste ceci : j'ai adoré la petite pointe de mystère a la fin du chapitre^^
Merci bien
Oui, ce chapitre est une introduction et ne révèle pas beaucoup du personnage principale ! Le truc c'est que le narrateur alias Alexander parle de son histoire sans trop dévoilé alors qu'il sait tout sur tout ( ce qui n'est sûrement pas mon cas ). C'est bien un policier ! Je m'inspire beaucoup de roman policiers et de thriller, en particulier psychologique ! Un des titre que J'adore, Fenêtre Secrète mais c'est un film magnifiquement rendu avec Johnny Depp ^^ mais je n'ai pas encore pu lire la version de Stephen King Bien sûr là j'étais en plein Harry Potter aussi ( mokay la ref ) ) donc peut-être le style a été influencé ! De plus, comme je lis en ce moment Tout est sous contrôle, de Hugh Laurie ( 2ème ref bidesque ) avec son humour poignant, j'ai essayé une "pointe" d'humour mais rien de concret pour ne pas faire du lourd ! Voilà, je me hâte d'écrire une bonne suite ! J'hésite encore à la manière de faire parler mon "méchant" qui aura sa petite histoire ! J'aurais pu faire un "je" alterné sur 1 chapitre, soit un coup, le "je" = Héros, un coup "je" = méchant, maius ça vous embrouillera trop ou alors un "je" alterné sur plusieurs chapitre ( 1er chap = héros, 2eme = méchant ) mais mon "méchant" n'a pas une place assez important ! Donc, je pense écrire en italique ( je ferai un alinéa pour JV pour que vous différenciez ) la parti "méchant" avec un "je" ou alors un "il" directement qui et plus clair ! Je penche sur l'option n)2 je verrais
SS3 > J'aurais voulu te fre chanté pour que tu me lises mais jcrois tavoir lu
PS : jaytay en pnne de smileys j'ai du en enlever dix
n tout cas félicitations^^ Mais simple question sur le forum écriture tu ne l'avais pas déja posté?
Non j'lai fini d'écrire hier ce chap' Sur le chap écriture j'avais commencé une fic fantastik mai jme suis fait jter et surtout ke j'étais pas d'humeur à continuer avec deux gars kon rgardé en 10 jours en + ct les cours mais si tu veux lire c sous le pseudo de shadowmajin sur le fofo E sapelle Destin
Mais sinon, ce chap ? Pas de fautes ?
Niveau de l'écriture, assez de description ? Ptèt trop jadore ça mais surtout niveau dialogue j'avais l'impression de ne pas faire trop ressortir les émotions
?
DSL pour le triple
mais jvoulais te dire o fait pour les alinéa tu fais alt+255 sa tye fait un espace qui este même sur JV bon ten fé plusieurs et sa te fait l'alinéa comme sa :
Voilà
Bon, je n'ai pas tout lu, mais je dois dire sur ce que j'ai lu, je suis satisfait. L'ortographe est très bon, et la longueur du chap', un peu trop long, mais pas grave voilà^^.
Ah merci pour l'astuce^^Ca me servira sûrement majin^^
De rien
Dommaj que y a plus que nous 3 sur ce pic