Bah c'était genre on me l'a conseillé pour la primaire, puis au collège j'me suis dit que j'allais pas arrêter en cours de route (grossière erreur), et maintenant j'suis dedans jusqu'à la fin du lycée.
Enfin bref.
-Eh ben, Pit, qu'est-ce qu'il y a dans ce sac ? Demanda Viridi en débarquant.
-Bah, livres, jeux vidéos, musique, de quoi tenir pendant le voyage, quoi...
Viridi avait troqué son éternelle robe pour une tenue plus souple, qui lui collait au corps et qui lui permettait de mieux se mouvoir. A sa ceinture pendait une demi-douzaine de couteaux, et un katana était sagement rangé dans son dos, aux côtés d'un arc et d'un carquois. Sous le bras, elle tenait ses documents, mais Pit n'eut pas de mal à reconnaître ses gants. Si elle le voulait, elle pouvait en faire jaillir des griffes acérées.
-Tu vas te pointer à l'Assemblée comme ça ? Demanda Phosphora, vêtue normalement.
-Je peux te retourner la question.
-Non, moi je vais me changer un peu avant...
-Bah voilà. On a trente secondes de retard ! On décolle !
Au moment précis où le soleil couchant enflammait le ciel, le teintant de toutes les nuances du rose, du rouge, de l'orange et du jaune, une déesse, une demie-déesse, et un ange décollèrent. Vers l'Assemblée. Vers un monde nouveau ?
Le lendemain matin, ils arrivèrent sur une île, où stationnait déjà Pyrrhon, escorté de sa fille, et du petit ami de cette dernière, le fameux Néron IV. Ils s'y posèrent, heureux de revoir enfin des visages amicaux. Le dieu du feu s'approcha de Viridi pour la saluer, mais dt bloquer son geste avant de l'achever. La lame fine d'un katana était posée sur sa gorge, et la pointe d'un couteau titillait son ventre.
-Qu... Quoi ? S'exclama Pit en dégainant son arc.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? Viridi ! S'exclama Phosphora, tendis que dans ses mains se formaient deux boules de foudre.
-Pit, Phosphora, rien de ce que vous voyez n'est vrai. Une illusion. Attention !
La longue lame de Néron se leva, et allait s'abattre sur Phosphora, par derrière, quand trois flèches passèrent autour de la tête de la jeune femme, qui se retourna, surprise. Derrière elle, le guerrier lâcha son arme, et baissa les yeux. Deux traits dépassaient de son torse, et un de sa gorge. Il s'effondra.
Phosphora se tourna vers Pit pour le remercier, mais n'en eut pas le temps. Elle projeta un éclair, qui frappa Pyrrha en plein torse, et eut l'effet d'un défibrillateur... à l'envers. Le coeur soudainement chaotique, la fille du dieu du feu se retrouva projetée en arrière.
-Bien, maintenant tu vas me dire qui tu es...
-Enfin, Viridi, je ne comprends pas !
-Oui, bien sûr, et moi je suis idiote...
-Si tu y tiens tellement...
Pyrrhon se jeta en arrière, et dégaina un katana, avant de fondre sur Viridi. L'acier percuta l'acier, et ils se mirent à ferrailler. Viridi fut bientôt contrainte à reculer, puis son poignard para un coup, et son katana ouvrit le ventre de son ennemi, du nombril à la colonne vertébrale. Le sang jaillit, et le dieu, le visage tordu par la douleur, plaqua ses mains sur son ventre pour empêcher son contenu de se répandre par terre.
-Erreur de déguisement : Pyrrhon ne saigne pas.
Un coup de katana acheva le faux dieu.
-Pit, Phosphora, ça va ?
-Ça va... Ça va, répondit Pit, encore sous le choc de l'affrontement, bref mais violent. Qui sont-ils ?
Viridi se pencha sur Néron, qui semblait, dans la mort, avoir rétréci. Sa longue crinière noire avait été remplacée par des courts cheveux blonds, et ses yeux noirs étaient devenus bleus.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? S'exclama Pit. Quand j'ai tiré, c'était ce Néron, là, et maintenant...
-Une illusion, répondit la déesse. Une magie assez puissante, qui vous a dupés, et c'est compréhensible. Si je n'avais pas ce don de capter les ondes émises par toute créature vivante dans les environs et de les comparer à ma base de données, je serais tombée dans le piège. Mais cet homme n'émettait pas les mêmes ondes que Pyrrhon.
-Et... Tu as une idée de qui ça peut être ?
-Oui, répondit Viridi en se relevant, grave. Tu vois ce foulard avec un crâne, qui cache leur visage ? Frères de la Mort. L'armée secrète de Palutena, des soldats mages surentraînés capables du pire sans sourciller. Leur entraînement passe par le meurtre de nouveaux-nés sous les yeux de leur mère, pour s'assurer qu'ils soient insensibles et durs comme le roc.
-Donc, on a des assassins surpuissants aux trousses, commenta Pit. Génial.
-Il y a pire, répondit Viridi. Palutena a envoyé ses Frères nous tuer, probablement. Et ça fait quelques heures qu'on est en zone de paix. Elle a rompu la zone de paix. La guerre est loin d'être finie.
-Thanatos !
-Oui, chef ?
-Où est le Grand Faucheur ? Demanda Hadès.
-Où vous voulez qu'il soit.
-Et plus précisément ?
-Aux cachots.
-Bien. Et les faucheurs ?
-Tous ont été assassinés pour haute trahison.
-Bien. Essayer de libérer Chronos de Nox... Et combien de nécropaladins nous suivent ?
-Une dizaine, mais ça suffit largement. Et il en reste bien assez pour laisser Chronos où il est.
-Bien, bien... On se pose là, ordonna le dieu en désignant du doigt une île, avec une ville en ruine. Un incendie avait probablement tout ravagé...
-Viridi et ses maisons en bois…
Hadès éclata de rire.
-Attends, vieux, tu veux dire qu'on est chez la gamine, là ?
-Ouais, à la frontière entre elle, moi et la zone de paix. J'commence à fatiguer, j'ai besoin d'énergie. Et là où il y a des ruines, il y a des charognards et des pilleurs...
La suite lui donna raison.
-Plus un geste ! S'exclama un homme en débarquant, avec une sorte de canon portable dans la main. Plus un geste ou j'vous troue la peau.
-Deux autres à droite, murmura Pandora. Six derrière nous, quatre à gauche, Et cinq derrière le mec en face. On fait quoi ?
-Thanatos. Les nécros, répondit Hadès sur le même ton.
-Ils arrivent, répondit le dieu de la mort.
-Qu'est-ce qu'on peut faire pour que vous nous laissiez vivre ?
-Hmmm... Toi, le grand violet. Je veux ton épée. La hache et l'armure de celui aux cheveux verts. Et la fille pour une nuit. Sinon je tire.
Pandora se tourna vers Hadès.
-Qu'est-ce qu'on fait, chef ?
-Obéis, répondit-il en jetant son arme, pendant que Thanatos commençait à enlever son armure. Tu ne tiens pas à mourir, n'est-ce pas ?
-N... Non.
-Alors vas-y.
-Lentement ! Ordonna l'homme au pistolet, tandis que ses compères sortaient de l'ombre.
Pandora s'approcha de lui, tout en douceur, avec un léger déhanché qui mettait en valeur ses courbes qui auraient rendu fou plus d'un homme. Il n'eut pas le temps d'en profiter. Une hache se planta dans son dos. Il tenta de tirer sur Hadès, mais son pistolet, mal monté, lui explosa entre les mains, envoyant des morceaux d'acier partout, y compris dans ses yeux. Il s'effondra. Les nécropaladins, sur leurs chevaux squelettes, envahirent la place. Hadès entama sa récolte.
Quand un homme mourait non loin de lui, il pouvait récupérer son âme, l'envoyer à Nox, où Chronos la dévorait et lui refilait l'énergie qu'elle contenait. Malgré la durée du processus, la récupération prenant dix minutes par âme, il n'y avait rien de mieux aux enfers pour se régénérer après un coup dur. Il y avait dix nécropaladins, pour dix-sept humains, mais leur supériorité était incontestable. Dans un ensemble parfait, marteaux, haches, lances, rapières et estramaçons se levèrent, et, dans un ensemble parfait, s'abattirent. Trois humains moururent sur le coup, un fut blessé. Un se jeta sur Hadès, qui le saisit à la gorge, et l'envoya s'empaler contre une poutre calcinée, encore fumante et terriblement chaude, où il agonisa quelques minutes avant de succomber. Ses camarades eurent plus de chances. L'un prit un coup de hache en travers du visage, le tuant sur le coup, un autre eut le crâne défoncé par un marteau, un troisième, blessé d'un coup d'épée, fut piétiné par un cheval squelette, Thanatos cogna la tête d'un de ses ennemis contre un mur, jusqu'à ce que, après avoir copieusement aspergé de sang les briques, il le lâche, mort. Les nécropaladins, nouveaux gardiens de Nox, et garde d'élite de Hadès, se livraient à un véritable massacre, et Hadès récoltait les âmes.
-Viridi ?
-Qu'est-ce qu'il y a, Pit ? Répondit-elle.
Ils n'avaient pas tardé à redécoller, jugeant que la zone n'était pas sûre, et faisaient cap vers l'Assemblée. Pit aurait pu savourer les sensations du vol, cette impression d'infinité, les nuages et le ciel bleu au-dessus de lui, l'océan en-dessous, coupé par les îles humaines à la surface et divines loin au-dessus, le vent dans ses cheveux, la beauté de Phosphora qui volait à ses côtés... Il aurait pu savourer tout ça. Il ne savourait pas. Quelque chose lui occupait l'esprit, l'empêchant d'apprécier. Une sourde inquiétude, qu'il ne tarda pas à partager :
-Viridi, si le Pyrrhon que nous avons affronté était un faux...
-C'en était un, déclara Viridi. Je suis formelle, il n'y a là-dessus aucun doute.
-Dans ce cas... Où est le vrai Pyrrhon ?
-Où penses-tu qu'il soit ?
-J'en sais rien. C'est pour ça que je te demande.
-Tu t'inquiètes ? Demanda Phosphora. Ça sert à rien : Pyrrhon est un dieu, et les dieux ne meurent pas comme ça.
-Tu montres beaucoup d'assurance, mais tu n'es pas plus rassurée que lui, n'est-ce pas ? Soupira Viridi.
-Ha ha... En effet.
-Je n'veux pas vous démoraliser, mais si Pyrrhon est absent alors qu'il est l'un à avoir demandé l'Assemblée, je vais perdre toute crédibilité. Je m'avance beaucoup dans la conjecture, mais je pense que Palutena a tenté un coup de poker en envoyant ses tueurs s'occuper de Pyrrhon, et si elle l'a réussi, elle a gagné la partie. Si elle l'a réussi, elle a gagné le jeu des trônes.
-Tu vas quand même proposer ton projet, non ? S'inquiéta Phosphora.
-Oui, bien sûr, on ne peut plus reculer maintenant, alea jacta est, tout ça tout ça... Mais je me basais sur mon vote, celui de Dynthos, et celui de Pyrrhon pour. Palutena, Poséidon, Hadès contre. Raven contre aussi probablement puisqu'on parle de détruire les humains. On est en désavantage évident. Si en plus Pyrrhon brille par son absence, l'affaire semble mal engagée.
Ils se plongèrent dans leurs pensées, et le silence reprit ses droits.
Viridi calculait ses chances. Palutena serait présente, à n'en pas douter. Elle avait acquis le soutien du dieu des mers par un chantage barbare, elle l'avait vu depuis son miroir, et la déesse de la Nature la soupçonnait d'avoir contrait Hadès à l'accompagner. Arès serait présent aussi. Arès aimait la castagne, il voterait contre la remise à zéro, puisque les dieux n'arrêtaient jamais de se taper dessus. Mauvais, très mauvais. Peut-être pouvait-elle espérer récupérer le vote de Raven si elle était convaincante, mais rien n'était moins sûr. Dynthos serait avec elle, logiquement. Pyrrhon aussi, s'il venait. Zeus... Impossible de savoir à quoi pensait le dieu du ciel. Elle tenta une fois de plus de contacter Pyrrhon. Pas de réponse.
-Merde, murmura-t-elle. Je suis dans la merde.
-Merde ! Cracha Pyrrhon. Merde merde merde merde ! Non ! Non, non, c'est impossible ! Raah !
Il tomba à genoux, fou de rage et de chagrin.
-Pyrrha... Sophitia... Je suis désolé...
Ses larmes ardentes s'écrasèrent au sol. Pyrrha, la prunelle de ses yeux, qui avait empli de bonheur sa vie pendant plus de seize ans, elle était sa seule fille, la seule personne partageant, son sang, et il l'avait laissée... Il explosa.
Littéralement. Il était dans une salle circulaire et spacieuse, pavée de marbre noir... Ou pas noir, puisqu'il ne distinguait pas les couleurs. Des flammes blanches s'envolèrent dans tous les sens, frappant les colonnes noires, le sol noir, les murs noirs, faisant voler en éclat le marbre noir, et illuminant la salle de leur blancheur. Pendant dix minutes les explosions silencieuses (tiens, il était aussi incapable d'entendre que de percevoir les teintes) et les flammes blanches volèrent dans tous les sens, et quand il se calma, toutes ses émotions parasites expulsées, la salle autour de lui n'était plus qu'un tas de ruines noires et grises, qui brûlaient ici et là de leurs flammes blanches.
-Bon... L'Assemblée m'attend. Je dois être à la tour du jugement, entre chez moi et Nox. Il me semble que je dois monter pour rejoindre notre monde.
Il se mit en marche, vers les escaliers de marbre blanc qui s'élevaient dans les étages, délaissant ceux, derrière lui, qui s'enfonçaient dans les profondeurs de la tour, vers le sombre monde de Nox.
Il ne tarda pas à entrer, au sommet des escaliers, dans une immense salle, aussi circulaire que la précédente, mais déjà plus remplie. Debout au milieu de la salle, penché en avant, les bras reliés aux murs par des dizaines de chaînes attachées à ses poignets, trônait un titan.
-Ainsi donc c'est là que tu te caches...
-Pyrrhon... Je peux t'offrir la liberté, et te renvoyer d'où tu viens, te renvoyer au monde des vivants... Il te suffit de briser mes chaînes...
-Ha ha... Je suis ton petit-fils, s'il te plaît, j'ai hérité de beaucoup de ta force, mais aussi d'un peu de l'intelligence de ma grand-mère. Je ne tomberai pas dans ton piège à la con...
-C'est moi, qui suis tombé dans le piège. Une conspiration, Pyrrhon, montée de toute pièces par ma petite fille, pour me faire porter son chapeau... J'ai été... Manipulé, et ce depuis le début... Je ne suis pas comme ils aimeraient que tu croies que je suis...
-Tu ne me feras pas gober tes conneries
-Pyrrhon... Je suis le seul à pouvoir rétablir la vérité... Tu dois me faire confiance... Mon petit-fils...
-Et qu'est-ce qui me pousserait à t'aider ? Je pense que tu es très bien où tu es.
-Pyrrhon... Je contrôle secrètement toutes les entrées à Nox... Ta fille... Je peux très bien la faire sortir d'ici... La ramener dans le monde des vivants...
Pyrrhon s'arrêta. Il jouait avec le feu. Sa conscience lui conseillait de continuer son chemin. Sa raison l'approuvait. Mais le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît pas. Pyrrhon se tourna vers Chronos, le Déicide, et sourit.
-Je pense qu'on peut s'arranger.
-Ici Arès, devant le Palais de l'Assemblée. On dirait que les bandits ont envahi les lieux, comme d'habitude. Je nettoie tout avant votre arrivée.
-Ne fais pas tout sauter, ordonna Palutena.
-Prends-moi pour un bourrin, aussi...
Le dieu vérifia d'un mouvement des épaules que son épée lui barrait bien le dos, puis s'approcha du Palais. Quelques tentes, une sentinelle, qui donna l'alerte. Une dizaine de guerriers bandits sortirent du palais, et se jetèrent sur lui, lances en avant. Il sourit.
Il se concentra sur leurs armures. Pièces disparates, du fer à l'acier en passant par le bronze et, détectait-il, argent et or à l'intérieur. Certains se battaient sans plastron ni heaume, ce qui rendait la tâche difficile. Réunir tant de métaux différents avant qu'ils arrivent sur lui serait ardu, mais pas impossible. Rien n'était impossible. Se concentrer sur le fer, le plus facile à manipuler, puis le bronze... Rajouter l'acier à son étreinte magique... Lancer le sort. Reculer prudemment.
Un soldat ralentit, le souffle coupé par sa cotte de mailles qui semblait rétrécir. A ses côtés, sont ami tenta d'enlever son heaume, qui lui compressait la tête. Un troisième, devant eux, tomba à genoux, le souffle coupé par son gorgerin. Un quatrième eut le temps, en voyant les autres, de jeter son heaume avant de continuer à avancer. Entre ceux dont les spalières coupaient la circulation des bras, ceux étouffés dans leur heaume, gorgerin ou plastron, ceux dont les cuissardes bloquaient les jambes et ceux qui, coincés dans leurs gantelets, ne pouvaient plus bouger la main et manier leurs armes, il n'en restait que trois pour se battre. L'un d'eux n'avait de métal que les clous de son armure de cuir bouilli, le second de protégeait avec un immense bouclier et une armure de plates en bois, et le dernier, par son rôle d'archer, devait jouir d'une grande mobilité, et donc éviter les matériaux lourds.
C'est à ce dernier qu'échut la première attaque directe du dieu. Un pieu d'acier se matérialisa à quelques mètres de l'archer, et vint le clouer au Palais. Il était mort avant d'avoir percuté le mur. Le second prit sur le crâne un bloc de plomb d'une dizaine de tonnes, qui ne tarda pas à disparaître pour laisser place à une armure d'acier décorée d'or, d'argent et de pierreries. L'armure du dieu de la guerre.
L'énorme marteau de l'ennemi tenta bien de l'enfoncer, au niveau de l'épaule, en s'abattant dessus, mais il ne parvint qu'à la cabosser, tandis que le gantelet du dieu, orné de rubis taillés en pointe dans le prolongement du poing, heurtait violemment le visage de l'humain, le forçant à reculer, recul qu'Arès accentua d'un coup de pied dans le ventre, puis il plongea sa lame dans le dos de l'ennemi, qui s'effondra. L'épée aspira l'énergie du mort, et l'armure reprit seule sa forme initiale. Les rares maraudeurs qui s'étaient gardés d'attaquer le regardaient, terrifiés, ou priaient.
-Dégagez ! Tonna Arès, et ils ne demandèrent pas leur reste.
Le dieu troqua son épée contre un marteau, et entra dans le Palais.
La première salle était infestée de tentes et de pavillons, comme d'habitude. Certains avaient l'audace d'avoir construit des maisons en bois, ou installé des meubles et autres futilités dans le Palais. Arès grogna, et fit passer son marteau sur son épaule gauche. Le premier à approcher prit un énorme revers dans la tempe, lui explosant le crâne et l'envoyant percuter un mur à cinq mètres.
-Vous êtes qui ? Gueula le dieu aux trois hommes qui se planquaient derrière leurs piques.
-Des... Des maraudeurs, sire !
-J'ai remarqué ça, bougre d'imbécile ! Qui vous dirige ?
-C'e... C'es... C'est S.... S-S-S-Ser Adam !! Se... Ser Adam Doyle ! Lança le deuxième d'une voix suraiguë.
-Où est-il ?
-Au... Au premier étage, dans la salle des Assemblées ! Pitié, épargnez nos misérables vies !
D'un revers de la main gauche, Arès manipula son Énergie, qui envoya tout, devant lui, s'écraser contre le mur, hommes comme tentes, piques, armures ou meubles. Le chemin dégagé, Arès avança.
Il ne tarda pas à arriver dans la fameuse Salle de l'Assemblée, où il trouva deux hommes, en train de discuter devant des cartes. En train de planifier une attaque, peut-être. Ouais, probablement, et une embuscade, à en voir les flèches de différentes couleurs. Les symboles étaient clairs, et la situation limpide.
-Il faudrait une charge de cavalier au sud-est de ta carte, commenta Arès. Trop déséquilibré, sinon.
-Hmmm... Ouais, merci mec... Attends, t'es qui toi ?
-... Arès, dieu de la guerre. Vous êtes des guerriers, vous me plaisez bien. Je veux que dans une demie-heure, il n'y ait plus ici la moindre trace de votre présence. Si vous êtes encore là, j'emploie les grands moyens, vous savez, les radicaux, l'épée et la lance. Ah, au fait, il y a quelques cadavres dehors : ils ont voulu me barrer le passage. Embarquez-les aussi, ça fait tâche.
Un troisième homme surgit de l'ombre, tomba à genoux, et vint prendre dans ses bras les jambes du dieu, se perdant en prières et en vénérations. Le marteau frappa, le vieil homme tomba.
-Et on ne m'approche pas de trop près. J'avais oublié de prévenir, maintenant c'est réglé. Où sont les prêtresses ? Les flammes ne volent pas haut...
-Elles les alimentent une fois par jour.
-Amenez-les. On a besoin de lumière, ici, et pas de vos lanternes à la con.
Au bout de quelques minutes, les prêtresses étaient toutes présentes, et les feux flambaient haut et fort aux pieds des statues immenses représentant les dieux, au-dessus des différents sièges de l'Assemblée. Arès ordonna aux femmes de rester auprès des feux et de les alimenter en permanence, et ce jusqu'à la fin de l'assemblée. Autour des sièges aussi flambait le bois, conférant chaleur et lumière, mais le plus gros foyer était au milieu de l'immense table ovale. Arès s'installa, remplaça l'armure par la brigandine, le marteau par l'épée, étala ses documents, pus mit les pieds sur la table, et dégaina sa bouteille de bière. Il n'avait plus qu'à attendre.
Le second à arriver fut Poséidon, vingt-cinq minutes après el dieu de la guerre. Quand il débarqua, la fureur se lisait sur ses traits.
-Dis-moi, toi, t'étais pas censé débarrasser la place ?
-Salut, tonton. T'inquiète, dans cinq minutes s'ils sont pas partis j'les dégage... définitivement.
-Et ils ont encore encombré ma statue de cadeaux inutiles... Hydros, Aqua, allez me les chercher.
-Tu sais, faut avoir l'habitude, hein. Les hommes nous couvrent toujours de cadeaux. Surtout moi, en ce moment... Hé hé...
-Tous les barbares te comblent, et ce tout le temps, n'est-ce pas ?
-On peut dire ça comme ça...
-Arès... tu as échoué, râla Palutena en débarquant. Il y a encore des parasites dans l'entrée.
-Pourtant, il est l'heure, releva le dieu de la guerre.
Il se leva, jeta un coup d'oeil admiratif à la tenue de la déesse, qui s'était mis sur son trente-et-un et offrait un décolleté qui n'allait pas sans l'intéresser. Il quitta la salle, son immense épée au poing.
-La marche du barbare, commenta Silver. Hydros, ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Comment vas-tu ?
-Comme je peux, répondit l'atlante. Et toi ?
-Vous vous connaissez ? S'exclama la déesse de la lumière.
-Ouais, grogna Light. S'sont rencontrés au dernier, t'sais, là, le truc sur... Ah, j'sais plus ! Un machin où tous les dieux étaient invités, ici même, il y a deux ans.
-Ah oui, le séminaire sur les dangers de la surconsommation d'armes pour l'agriculture humaine...
-Ouais, truc fin chiant où tu nous as envoyés... Ils causaient au lieu d'écouter.
-En même temps, c'était tellement passionnant, commenta Silver... Donc, vous avez montés vos tentes ?
-Ouais, les bleues, à l'extérieur. Et vous ?
-Ouais, tu les reconnaîtras sans mal en sortant, c'est les blanches et dorées.
Ser Adam Doyle, le Seigneur sans terres, sortit le dernier du palais. Il trouva ses hommes bloqués. En effet, devant eux se dressait un colosse d'au moins deux mètres cinquante, avec une épée qui faisait au moins sa taille. Brigandine, maille, longue barbe noire et longs cheveux noirs, il ressemblait aux rois barbares du sud dans les légendes.
-Vous avez dépassé de trois minutes le temps imparti ! Tonnait-il.
-Donnez-moi mon javelot, ordonna ser Adam. Je vais vous le descendre en un tir...
Il récupéra son arme, avança de quelques pas avec sa monture, puis lança son bras, et ouvrit la main. Le javelot vola. La main du dieu aussi, qui le brisa tel une allumette, avant d'empoigner l'homme en haut de son plastron d'acier argenté décoré d'or, et d'attendre l'autre, qui ne tarda pas à lui décocher une mandale qui lui arracha presque la tête. Arès ouvrit la main. Le cadavre tomba.
-Il est temps d'affronter votre PUNITION !
Et il se livra à un carnage. Certains tentèrent bien de se sauver. Tentèrent seulement. Ils furent rattrapés par la lame du dieu, ou par les pieux d'acier qui se matérialisaient selon sa volonté, dans leur dos, ou en face d'eux, et toux exécutés sans pitié. Puis, une fois sa bataille terminée, le dieu lança un sort qui remplaça les cadavres par autant de tombes bien rangées, qui vinrent se greffer au cimetière déjà présent. Arès revint au palais.
Peu après son retour survinrent deux nymphes, puis une déesse. Grande et belle, elle ne se déplaçait jamais sans son arc de bois sacré, et son glaive d'acier divin. Vêtue d'un pantalon de cuir et d'une tunique du même matériau, elle avait attaché ses longs cheveux châtains en une queue de cheval, et n'était pas dépourvue de beauté.
-Bienvenue, Artémis, lança Palutena. Comment s'est passé ton voyage ?
-Pas terrible, figurez-vous. Qui est censé s'occuper de maintenir la paix en Zone Pacifique ?
-Zeus.
-Eh bien vous direz à Zeus de faire son boulot correctement, parce qu'il y a des bandits partout.
-On lui dira, on lui dira... T'as qu'à lui dire, râla le dieu de la guerre.
-Je n'y manquerai pas.
Artémis s'installa à sa place, posa son arc, non sans un regard suspicieux à l'entour, puis se dirigea vers la pile de cadeaux qui l'attendait. Regard dédaigneux, puis elle lança quelques ordres à ses nymphes, avant de se retirer, prenant pour prétexte la fatigue du voyage.
Quelques minutes plus tard, la salle fut envahie d'un parfum puissant et doux, qui évoquait la rose, la cerise, ainsi qu'un tas d'odeurs différentes et aussi attirantes les unes que les autres.
-Tiens, cette odeur ne trompera personne sur qui voilà, commenta Palutena.
-Ce serait pas la copine du vieux débris ? Railla Arès
-Bonjour à vous tous, répondit Aphrodite de sa voix suave.
Poséidon lui lança un regard, et se surprit à penser que sa beauté augmentait à chaque fois. Ses longs cheveux d'or lui cascadaient dans le dos, ses yeux bleus comme l'océan se posaient sur son environnement tout en douceur, ses lèvres pulpeuses et rouges étaient une invite aux baisers, et son corps aurait suscité le désir de n'importe quelle créature. Palutena ne tarda pas, d'ailleurs, à se lever, s'excuser, et partir.
-J'ai dit ce qu'il ne fallait pas ? Demanda la déesse de l'amour en la regardant partir sans un mot.
-Laisse, elle est jalouse, plaisanta Hadès derrière elle. Salut tout le monde !
-Hadès... Toujours aussi impoli.
-Eh ben, vieux, tu ferais mieux de te dérider. Installe-toi donc correctement sur ta chaise, on dirait que t'as une lance plantée dans le...
-Ferme-la donc.
-Ha ha ha, c'est bon j'ai dit bonjour, j'me casse. Doit bien y avoir une jolie humaine dans le coin, pour passer le temps en attendant. A défaut, Aphrodite ?
-Je suis mariée, Hadès. Ce serait volontiers, mais j'ai certaines responsabilités.
-Tu sais, Aphrodite, moi ça ne me dérange pas.
Dynthos sortit de l'ombre derrière sa statue, à la surprise de tous.
-Le vieux ! S'exclama Hadès. T'étais là ?
-Ouais.
-Ça ne te dérange pas, dis-tu ?
-Tu vas hériter des îles maritimes de ton père, que ton mari gouvernera à ta place. Et je me doute bien que je suis loin de ce que tu cherches en matière d'homme. Tu es libre, ne vois pas notre mariage comme un boulet, une chaîne ou des menottes. Fais ce que tu veux, même si ça doit passer par des galipettes dans le lit de cet imbécile.
-Je retiens le compliment, vieux croûton, et je crois que j'vais y répondre en embarquant ta femme. Allez, à plus tout le monde ! Viens avec moi Aphrodite, on a tant à partager.
-Il ne changera jamais... murmura Poséidon.
Au bout d'une petite heure, tous les dieux étaient arrivés et repartis, et Poséidon quitta la salle en dernier. Ils reviendraient trois heures plus tard pour l'Assemblée proprement dite, où se jouerait une fois de plus leur destin. Quand il sortit toutefois, il s'arrêta devant la porte, n'en croyant pas ses yeux.
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
-Fiouuu... C'était... Génial, murmura Aphrodite, épuisée, la tête sur le torse de Hadès.
-Ha ha, je te retourne le compliment, t'es vraiment douée pour ce genre de choses... Par contre...
-Quoi ?
-Ecoute. T'entends quoi ?
-Rien... Pourquoi ?
-Nous sommes un jour d'Assemblée. Il y a trois fois plus de personnes qu'il y a de dieux importants. C'est absolument anormal qu'il y ait aussi peu de bruit...
Hadès se releva silencieusement, repoussant sa belle amante, et enfila un caleçon, puis un pantalon de cuir clouté. Pas besoin de plus... Ah, si. L'épée. Il tendit la main vers le manche, hésita, se ravisa. Pas besoin.
-Reste ici, intima-t-il à Aphrodite avant de sortir.
Le voyage avait été épuisant, et elle n'avait toujours aucun signe de Pyrrhon. Peu importe dans quel sens elle regardait l'Assemblée à venir, la victoire était loin, très loin, d'être assurée. Aussi elle s'était effondrée dans sa tente, sur son lit, avait offert à son escorte un quartier libre, et s'était endormie pour une heure. Toutefois son réveil interne d'urgence n'était pas d'accord, et la réveilla, semblait-il, trente secondes après qu'elle eut fermé les yeux. Soucieuse, elle se leva, saisit Ronce, et sortit de sa tente.
Le palais de l'Assemblée. Les tentes colorées, trois par dieu. Les dieux et les hommes, dehors, qui n'en revenaient pas. Et autour...
Des hommes. Des chevaux. Les armures étaient pour la plupart en acier rutilant, mais il n'était pas rare de discerner ici argent ou or, voir cuivre ou bronze. Une, non, deux rangées de cavaliers, disposés en hémicycle autour des camps divins. Derrière eux, des fantassins.
-Arès, tu devrais apprendre à faire ton boulot, lança Palutena.
-Ta gueule ! Ordonna le chef des humains, qu'on reconnaissait à son heaume surmonté d'un aigle d'argent d'une trentaine de centimètres. A partir de maintenant, vous êtes nos otages de guerre, si vous vous rendez. Sinon, vous êtes nos victimes.
-Mais qu'est-ce qu'il raconte, râla Aphrodite, en sous-vêtements.
-Ferme-la !
-Nan, répondit Arès, toi tu vas la fermer. Qu'est-ce que tu fous là ?
-Je prends le Grand Temple, pour m'attirer le soutien des dieux dans ma guerre contre l'Usurpateur Néron VI !
-Néron six.... Mais c'est mon frère ! S'exclama la blonde de l'escorte de Raven.
-Une princesse, donc... Emparez-vous d'elle !
-Je ne crois pas, répondit Arès, sa longue épée en main.
-Ne résistez pas si vous tenez à la vie.
-Arrêtez vos conneries, dégagez.
-J'ai cinq cent piquiers à cheval, et trois mille fantassins. Vous n'êtes pas en position de négocier.
-Tu veux qu'on négocie ? Demanda Arès.
Le sang gicla, l'homme tomba de cheval. Le pied massif du dieu s'écrasa sur son torse. A côté de lui, sa monture agonisait.
-T'es qui ?
-Hector Redale, seigneur de Noircastel. Et je ne me rendrai pas, peu importe qui vous soyez.
-Eh bien, Hector, tu es otage des dieux. Si tu veux rester en vie dis à tes hommes d'arrêter cette guerre futile.
-Les gars... Les gars ! Baissez vos armes.
-Désolé, chef, lança son bras droit, mais on ne peut pas faire ça. Les ordres sont les ordres, on doit prendre le Temple. Archers ! Encochez bandez lâchez !
La première volée de flèches s'envola, en cloche, ou fusa en tir direct. Le sire de Noircastel fut le premier à mourir. Arès reçut, lui, une bonne centaine de flèches, puis les cavaliers se lancèrent à l'attaque. LE dieu de la guerre hurla de rire, et brandit son épée. Le combat commençait.
-STOP ! Arrêtez vos conneries trente secondes et ÉCOUTEZ-MOI !
Tous se tournèrent vers la voix qui venait de retentir. Autour de Raven l'herbe se pliait, et il semblait briller de l'intérieur. Il reprit, et sa voix tonna comme un coup de feu.
-TOI ! Le bras droit.
-O... Oui ?
-Baisse ton arme.
-Mais...
-BAISSE TA PUTAIN D'ARME !
L'arc se baissa.
-Enlève-moi cette flèche déicide de la corde. Casse-la, jette-la à tes pieds.
-Mais...
-TU VEUX QUE JE T'ARRACHE LES YEUX ET QUE JE TE LES FASSE BOUFFER ? DÉMOLIS-MOI CETTE FLECHE !
L'homme regarda l'autre, inquiet, et, avec des gestes lents, décrocha sa flèche de la corde, et la brandit au-dessus de sa tête, bien à la vue de tous. La hampe en bois normal et les plumes de paon n'avaient rien de particulier, mais la flèche, délicatement ouvragée, était suivie de filaments d'or et d'argent qui venaient s'enrouler autour du bois sur quelques centimètres. Un très bel ouvrage.
L'homme ferma le poing, et l'ouvrit. Les deux moitiés de flèche tombèrent.
-Bien. Cette guerre n'est pas la nôtre. Dégagez si vous ne voulez pas connaître la colère divine.
-On a toujours des flèches déicides, sans oublier lances et épées...
-Ouais. Dans vos chariots d'approvisionnements, que notre ami pyromane est en train de brûler. Autre objection ?
Raven bluffait, mais si les ennemis ne s'en rendaient pas compte, ça pouvait marcher. Il vit l'inquiétude percer sur leur visage. Il était temps d'enfoncer le poignard.
-Vous avez une famille, pour la plupart. Vous ne voulez pas leur revenir morts, n'est-ce pas ? Dégagez.
Les premiers fantassins commencèrent à fuir, mais le bras droit n'était pas de cet avis.
-Déicides, chargez !
Les déicides, l'élite de sa cavalerie. Darros sourit. Contre ses lances anti-dieux, les ennemis n'avaient aucune chance.
C'était sans compter sur le plus grand, le plus beau, le plus classe, le plus impressionnant des dieux !
-Règle n°1 ! Lança-t-il en survolant le combat. Les chevaux n'aiment pas le feu !
Une barrière de flammes s'éleva entre la charge de cavalerie et les dieux, en position défensive. Dans un ensemble parfait, toutes es montures se cabrèrent, et commencèrent à ruer dans tous les sens.
-Règle n°2 ! Dans une configuration feu-cavaliers-fantassins, il ne fait jamais bon être à pied ! Bonne chance !
Quelques cavaliers eurent la présence d'esprit de tuer leur monture. Les autres, pour la plupart abandonnés par leur monture et piétinés par celle des autres ou trop terrifiés pour bouger, démolirent soigneusement les rangs serrés de fantassins, rompant définitivement le peu de discipline qui restait à l'armée humaine.
Une lance d'un soldat tombé dans l'épaule, Darros, bras droit de Hector Redale, hurla ses ordres
-Tuez les chevaux reformez les rangs ! Reformez les.... Bon sang ! Reformez ces putain de rangs !
-Ta gueule, lâcha Arès.
Une statue du dieu de la guerre, d'une vingtaine de mètres de haut, en plomb, d'une masse de plusieurs tonnes, apparut au-dessus du pauvre homme, qui n'eut d'autre choix que de la regarder tomber.
-Il n'y a rien qui prouve leur existence ? Demanda Phosphora à Pit.
-Non, rien du tout, répondit lange en grimaçant. Les généraux ont fait un Serment Noir qui les tue s'ils trahissent ou dévoilent des informations. Les autres ont la langue coupée. Tous les ordres de missions et les correspondances sont faites par papier et brûlées. Si elle prétend ne pas les connaître, on ne peut rien faire.
-La salo... rien. On est donc condamnés à l'impuissance ?
-Ouais, et pire. Palutena va probablement retourner cette accusation contre Viridi à l'Assemblée, d'une façon ou d'une autre. Elle joue bien la comédie... Pendant quinze ans elle m'a trompé sur toute la ligne...
-Vos gueules ! Ordonna Arès. Ça va être l'heure de commencer l'Assemblée.
-Ouais. Je vais m'installer, déclara Poséidon, en entrant au Palais.
-Je m'occupe de la Flamme Divine ! Lança Pyrrhon en se jetant à sa suite.
Bientôt jaillit du trou dans le toit un rayon d'une lumière si vive qu'elle les aveugla tous. Un rayon de lumière qui perça le ciel, entre les îles flottantes. Un rayon de lumière qui éblouit hommes et dieux. Un rayon de lumière qui indiquait une position à tous les humains présent à des milliers de kilomètres à la ronde. Un rayon de lumière qui indiquait une chose : l'Assemblée avait commencé.
-Nous y voilà, murmura Viridi. Le combat final.
Ils prirent place autour de la Grande table, documents étalés devant eux, statues en surplomb derrière. D'un côté de la table, Zeus, entouré de Hadès et Poséidon. De l'autre, en face, Viridi, Dynthos et Pyrrhon. Sur les côtés, les autres dieux, Artémis, Aphrodite, Arès, Palutena., et Raven, qui s'était arrogé la place d'Apollon qui brillait par son absence.
-Que la Cinquième Assemblée des dieux commence, déclara Zeus solennellement.
-Mes amis, mes frères, mes soeurs, mes parents, commença Viridi en se levant. Nous connaissons tous des hommes, des femmes, des dieux, d'autres créatures, que nous aimons. Nous avons tous des lieux, des objets, qui nous sont chers. Nous avons tous des souvenirs liés à certaines choses, matérielles ou immatérielles, vivantes ou non, tangibles ou non. Ces souvenirs, ces sentiments, cette façon d'être, de penser, de réagir en fonction de ce que l'on aime, c'est ce qui fait notre unité. Chaque homme, chaque dieu, chaque créature est unique, et c'est ce qui fait la beauté de ce monde qu'ensemble nous avons créé.
Elle se tut un instant, et nota que tous les autres étaient pends à ses lèvres. Elle laissa la pause durer quelques secondes, puis reprit :
-C'est ce qui fait la beauté de ce monde que nous avons créé main dans la main, et que nous détruisons mains dans la figure ! La paix des dieux a duré près de deux mille ans, une règle doit décider que c'est trop. Depuis la défaite de Chronos, nous arrivons à tenir environ deux mille ans, puis les torgnoles commencent à pleuvoir, et au final les dieux comme les humains s'entredéchirent. J'ai une petite idée de la personne ici présente et responsable de tout ça...
Elle attarda son regard sur Palutena, qui lui sourit. Elle attarda son regarde une seconde de trop, une seule seconde, mais tout le monde perçut le message caché.
-Mais là n'est pas le débat, reprit la déesse de la Nature. Nous nous battons, nous, entre dieux, la guerre fait rage, les dieux en souffrent, les hommes en souffrent car nous avons toujours besoin de plus de guerriers, le monde en souffre ! Tout le monde ici souffre de la guerre, mis à part Arès !
-Pas moi, lança Hadès, les pieds sur la table. Nan, vas-y, continue.
-Merci. Il faut mettre fin à cette guerre. Une bonne fois pour toutes. Et je sais comment faire.
Une fois de plus, elle fit une petite pause pour scruter l'Assemblée. Elle sentait presque sur sa peau les regards de tous les dieux, les hommes et autres créatures de leurs escortes. Ils attendaient, attentifs à son moindre souffle, à la moindre de ses respirations. Tous, sauf Hadès évidemment, à qui une des prêtresse apportait une coupe de vin. Elle se sentait puissante, et c'était grisant. Cette sensation... Elle aimait ça. Et en un sens, elle comprenait Palutena.
-La suite après la pause de Viridi ! Lança Hadès. On dirait que la petite cherche ses mots. Allez, sors-nous ta solution miracle, et t'auras un bonbon.
-Ta gueule, Hadès. Je sais comment faire, disais-je.
-Souvenez-vous du temps de Chronos, reprit-elle. Les dieux souffraient. Les hommes souffraient et se battaient, mais ça ils le font tout le temps. Le monde souffrait, mais les dieux souffraient ensemble au lieu de souffrir les uns contre les autres. Et savez-vous pourquoi ?
Silence pesant. Tous attendaient sa reprise.
-Parce qu'une seule personne avait le pouvoir ! Lança la blonde qui accompagnait Raven.
Tout le monde se tourna vers elle, et Hadès s'étouffa, et recracha son vin sur la table.
-Gaol ! Et Joshua ! Vous...
-Salut, Hadès, lança l'épéiste aux cheveux écarlate.
-Vous savez ce qu'on fait aux tourne-casaques ?
-En zone de paix, on les laisse tranquille, répliqua Raven. Reste à ta place, Hadès, continue à boire comme le trou que tu es, et laisse Viridi continuer. Elle, elle a quelque chose d'intéressant à dire.
Hadès se tut.
-BAM ! Headshot ! Commenta Pandora. Bon, Viridi, on t'attend.
-Parce qu'une seule personne avait le pouvoir, en effet reprit la déesse de la Nature. Certes, il était tyrannique, cruel, fourbe, mauvais, pervers et violent. Certes il buvait l'alcool au tonneau, et il tuait des gens pour se distraire. Mais sous le règne de Chronos, est-ce que Palutena aurait eu l'idée de prendre le pouvoir ? Est-ce que Hadès aurait attaqué Palutena, est-ce que j'aurais attaqué Hadès, est-ce que tout le monde aurait fini par se taper dessus, mettant notre monde à feu et à sang ? Non. Et ce n'est qu'en partie à cause de la tyrannie de Chronos.
-Je pense que le problème de cette politique actuelle qu'ont les dieux, chacun pour soi et démerdez-vous, est le pouvoir; Les dieux ont trop de pouvoir, et en veulent encore plus. Tous les dieux égaux, c'est une idée géniale sur le papier, amis impossible à mettre en place. Les antécédents sont nombreux, vous le remarquerez en observant les humains...
-Les humains ne sont pas les dieux ! Tonna Zeus.
-Certes, mais nous sommes à leur image, ou plutôt ils sont à la nôtre. De nombreux humains ont tenté d'imposer l'égalité totale, et tous se ont effondrés lamentablement. Un régime politique tel que celui-ci ne peut pas durer sur le long terme. Peut-être vous paraîtrai-je cruelle, mais l'égalité est un mythe. Elle n'est pas applicable. On peut s'en approcher, essayer d'en être le plus proche possible, mais l'égalité totale des droits et des pouvoirs ne mène qu'à la ruine, et les guerres qui enflamment notre monde nous le prouvent.
-Ouais, ouais. Des paroles, des paroles, des paroles, râla Zeus. Assez parlé. Je veux des solutions, réalisables et possibles.
-J'en ai plusieurs, aucune ne vous plaira.
-On t'écoute.
-Premièrement, l'une des plus risquées serait de léguer le pouvoir à un seul Grand Dieu qui veillerait sur la paix entre tous les autres, les Petits Dieux. Une sorte de Chronos version deux point zéro, ceci mis à part que personne ne pouvait rivaliser face à Chronos. Dans le cas de mon idée, le Grand Dieu ne serait en aucun cas plus fort que trois Petits Dieux ensemble. Deuxième solution, le triumvirat. Laisser le pouvoir à trois dieux élus, qui changeront tous les trois ans grâce à des élections. La durée est trop courte pour que ce soit vraiment dangereux, et trois dieux réfléchissent mieux qu'un.
Voilà, désolé pour le multiple post, ça passait pas autrement.
J'me suis relu en travers, j'sais pas si j'ai pas laissé une ou deux fautes ici et là.
Je n'ai pas le temps de tous lire, mais le début(Premier post)est GENIAL, j'adore, j'éspère que le reste sera aussi bon
Splendides moments Phosphora/Pit
J'adore les dialogues, bonne continuation.
Hé hé, merci.
Bon, vous avez eu de la chance, le chapitre était presque fini quand j'me sus reconcentré ailleurs, là le 17 n'est même pas commencé (j'ai même aucune idée de comment ça va se passer).
Je le répète, je bosse sur autre chose à côté. La suite n'arrivera pas demain, soyez-en sûrs.
Bah, ça nous dérange pas d'attendre, ça en vaut la peine
J'ai trouvé ce chapitre bien sympathique, les choses avance pas mal avec l'assemblée et il y a un peu d'action pour secouer le tout. Par contre deux ou trois répétitions par moment, mais rien qui puisse gêner la lecture.
Bah, moi, ça me dérange pas d'attendre la suite, j'ai pas encore finis le chapitre, l'approche des examens mets de l'huile sur le feu dans ma relation avec l'ordi(SI, UNE MACHINE ET UN HOMME, CA S'PEUT )
J'ai quand même eu le temps de suivre un passage-Pyrrhon Pour préciser, Pyrrhon est l'un de mes persos préférés de Kid Icarus, il est chtarbé, il balance des répliques digne de ce jeu, il est cool, monstrueusement génial, et j'en passe, c'est cool de le voir revenir à la charge
Mention spéciale:
"C'était sans compter sur le plus grand, le plus beau, le plus classe, le plus impressionnant des dieux !"
YEAH
Vecto j'ai lu ton msg et(primo sa fait un baille alors re )se serai plutot pour l que mes idées t'inspire (vu que je sais pas écrire tu corrige les passages qui te plaisent ok)
PPetite pub:je suis mangaka enfin c'est moi qui est créé l'histoire(se serai l'on à expliquer surtout que je vous parle par mobil )le titre est black wings(ailes noir)
Un mangaka?Ca m'intéresse énormément, je suis un grand fan de manga, j'en lis beaucoup Ce que tu écris est un doujinshi?J'irais voir ce que ce manga donne
Perso, j'ai toujours beaucoup d'idée pour des manga(A force d'en lire, en même temps)
Viktoo J'ai finis, et alors là, BIG HIGH HUG GIGA ENORME BRAVO, le chapitre était splendide, je l'ai vraiment adoré, tu t'améliores de chapitre en chapitre, encore bravo J'ai particulièrement bien aimé le débat de fou qu'il y a eu à l'Assemblé
Arès et son addiction au combat
Merci Gdtm4 je varier pour envoiller un lien pour les pages
viktoo:comme toujours tes chapitres son SUPER )
Sinon, bah, merci pour vos commentaires, ça fait plaisir.
Je voudrer dire: ALLER L'ASM :sournoi:
Eeeeeeeeeee big faute de smiley non cest