Maluna !
16h goutay
Dylan
Campistek
Pointe ;)
16
ounche
Onche plutot
16h !
Wizard Sign "Phoenix Spread Wings".
Non, ounche.
Lose My Mind (8)
Rue de l’Université
Les formes simples du musée des arts premiers s’étirent à notre gauche. Les nuances écarlates du bâtiment sont éclairées par la faible lueur de la lune qui perce à travers la fumée. Les luxuriants jardins qui vivent au pied de la bâtisse engendrent une inquiétante atmosphère. Tout et n’importe quoi pourrait à tout moment surgir de ce buisson touffu ou de ces hauts bambous des montagnes chinoises. Les petits étangs plongés dans une pénombre feuillue font écho aux rares étoiles qui percent l’omniprésent brouillard. Au sein du complexe dorment les témoins des peuples, de peuples lointains et inaccessibles que l’on voudrait tant toucher du doigt, des peuples que l’on pense meilleurs que le nôtre, égoïste et ingrat. Au sein du complexe dorment des hommes à nous, depuis le début de la semaine, depuis que l’on a investi la place. Ce n’est pas parce que nous sommes en guerre que les trésors du monde ne doivent pas être protégés.
Les fantomatiques lampadaires sur notre droite ont perdu toute utilité, on a débranché le réseau électrique pour pouvoir avancer sans être vus. Les silhouettes des édifices haussmanniens qui font face au musée sont donc dissimulées dans la pénombre. Nous continuons notre chemin dans la rue ténébreuse. Je jette un dernier regard au quai Branly, nimbé dans la brume, avant de suivre mes compagnons. Nous traversons l’avenue Rapp tels des ombres, scrutant hâtivement le pont de l’Alma et les militaires français qui le tiennent à cent mètres à peine. Notre angoisse est palpable. Le café là, au coin, est déserté, la vie a quitté le quartier, les parisiens ont quitté Paris pour laisser la place à la partie de cache-cache que nous nous livrons avec les forces de l’ordre depuis deux semaines dans les boulevards et rues enfumés. Enfumés par les incendies. Car Paris brûle. Trois jours que nous pilonnons le Trocadéro, qui ne cesse de répandre d’âcres émanations. Le foyer s’est étendu vers Passy et la Muette, les pompiers traqués par nos hommes étant incapables de circonscrire le feu. Les ruines de l’école militaire du champ de Mars fument encore, alors que de nouveaux foyers naissent plus à l’est.
Nous sommes vingt hommes, plus notre capitaine. Tous habillés de vêtements sombres mais tous des armes différentes. On a tous la peur au ventre, la peur de prendre une balle et de ne jamais revoir notre nation pour laquelle on est venus se battre. On a tous le même brassard, celui qui nous rassemble, celui pour lequel on est là, rayures noires et blanches, et l’hermine. Avant tout cela, je travaillais dans le sud de la péninsule, avec des enfants. C’était avant l’assassinat de notre duc.
Le président Sarkozy avait refusé toute négociation pacifique visant à accélérer notre indépendance, le peuple étant las de cette inactivité politique française. Le duc Syz, qui avait pris ce titre uniquement en souvenir d’Anne, avait alors déclaré, face à ce mur de négation, l’indépendance de notre pays. On avait déjà récupéré notre capitale l’année précédente, suite au redécoupage des régions, et l’émancipation en était la suite logique. En ce 29 Septembre 2016, plus de onze siècles après le couronnement de Nominoë, nous étions enfin libres ! Syz avait été assassiné la semaine suivante par un commando de l’armée française.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, moi et mes compagnons remontons cette rue de l’Université. C’est pour cela que Gwendal et Maël se trimballent cette grosse caisse. Les explosifs qui s’y trouvent vont nous permettre de frapper encore un coup au système qui a tué dans l’œuf nos rêves, car ce soir, notre objectif, c’est d’illuminer Paris d’un joli feu d’artifice tiré depuis l’Assemblée Nationale.
Nos troupes, tous des volontaires en quête de liberté, ont commencé à débarqué à Montparnasse il y a quinze jours de cela. Et la violence dont elles ont fait preuves a surpris tous les parisiens. En deux jours à peine, le XIVème et le XVème, du périph’ sud à la Seine, étaient vidés de leurs habitants, et occupés. L’armée française n’avait pu réagir assez rapidement. S’en étaient suivies les prises de l’école militaire du champ de Mars, celle inoubliable de la Tour Eiffel, Quai Branly et les Invalides. Matignon, le Palais du Luxembourg ainsi que le Val-de-Grâce résistaient toujours aux assauts.
Nous sommes arrivés esplanade des Invalides. On s’arrête un moment. Notre capitaine nous rappelle la marche à suivre. On a tout étudié avant de venir, il va maintenant falloir agir. Les regards sont anxieux, la sueur perle sur les visages malgré la fraîcheur de la nuit. Signal du chef, l’opération est lancée. On traverse la place à croupetons, allant de carcasse de voiture en buisson. La verrière du Grand Palais reflète les statues dorées du pont Alexandre III. Le dôme d’or du tombeau de Napoléon émerge des brumes. Que penserait l’Empereur de tout cela ? Lui qui rêvait d’unifier les peuples, les voici en train de se déchirer. L’esplanade est franchie. Quelques mètres encore. Place du Palais Bourbon. Notre objectif est là. Nous avons en mire la façade arrière de l’Assemblée Nationale. On va couvrir Maël et Gwen pour qu’ils pénètrent dans l’hémicycle et y placent les explosifs. Fumigènes. Tirs. Des soldats français. Tout s’accélère, le cœur s’emballe. Nous nous élançons tous ensemble à corps perdu dans la mêlée, tous d’un même cri pour notre patrie : «KENTOC’H MERVEL !!! »
Maluna !
Ah ok le fail de mon C/C
J'étais censé poster un
Mandoulis , mais en fait, il semble que ce soit le texte que j'ai posté sur NE pour le concours qui ait été en C/C
Pourquoi pas.
J'ai lu au moins
Je lirais pas
Pouhainte