Merci pour ton commentaire, ça fait plaisir.

Concernant les descriptions, je suis d'accord. Je ne sais pas encore bien sur quel pied danser.

A la base, les screens servaient surtout à mieux immerger le joueur, et à titiller un chouilla sa nostalgie en lui montrant des endroits qu'il connaissait bien, mais vus sous un angle nouveau (Morroblivion)

Mais ils servaient également à diminuer un peu les descriptifs, une image offrant une vision beaucoup plus rapide et précise d'un lieu, qu'une longue description.

Pour le reste, je suis encore titillé entre l'envie de décrire plus, quitte à "imposer" ma vision à celle du lecteur, ou au contraire à ne pas trop trop décrire, pour mieux laisser le lecteur imaginer les lieux et les personnages selon ses envies.

J'avais déjà fait une autre fic il ya quelques années, et pas d'images oblige, il y avait beaucoup plus de descriptions. Par contre l'histoire avançait beaucoup moins vite aussi.

Je prends en compte ta remarque, je vais probablement insérer moins d'évènements dans mes chapitres, avancer un chouilla moins vite, pour laisser plus de place aux descriptions.

Chapitre 10: Une ombre dans la tempête.

Je me réveillai assez tôt, incommodée par le vacarme que fit Aladaril en se levant. Ce dernier, visiblement pressé d'aller vomir son excès d'alcool, trébucha plusieurs fois en essayant de quitter la pièce.

Je remarquai directement l'absence de Reesa. Visiblement, il était déjà parti exécuter son contrat. Samia de son côté était déjà réveillée, assise sur son lit, occupée à se faire un chignon dans sa longue chevelure brune.

-Salut ! Bien dormi ? Me questionna-t-elle.

Je lui répondis oui. J'avais dormi à poings fermés. Dommage que le réveil fut si brusque.

-Tu va où aujourd'hui ? Moi j'ai un contrat sur un Khajiit à Hla Oad. C'est un patelin perdu dans les marécages, loin à l'ouest. Génial...Et le pire, c'est que les échassiers des marais ne passent pas par là...Je vois devoir faire le trajet à pied depuis Balmora, c'est la seule ville à des kilomètres...

Je lui répondis que mon contrat se trouvait à Ald'Ruhn, même si je ne connaissais pas encore son nom. De fait, je n'avais pas eu la curiosité de lire les documents remis par Eno Hlaalu la veille.

-Ald'Ruhn ?! Et ben ! T'as encore moins de chance que moi ! C'est très loin au nord, en plein désert. Bonjour les tempêtes de sable ! Enfin, malgré tout, ça reste une grosse ville, avec toute son infrastructure. Tu pourra même directement y aller en échassier. C'est déjà ça non ? Me lança Samia d'un air jovial.

Je ne savais pas trop quoi comprendre. Je ne connaissais pour ainsi dire pas du tout Vvardenfell, n'ayant jamais quitté Longsanglot jusqu'à l'assassinat de mes parents un an plus tôt. Je découvrais un peu plus cette île chaque jour.

-Bon ben, il est temps d'y aller pas vrai ? Conclus la Bosmer, et nous quittâmes le dortoir, puis le repère de la Morag Tong.

En arrivant sur les remparts du quartier de l'arène de Vivec, un léger souffle de vent vint me faire frissonner. Le soleil se levait à peine, et il faisait encore assez cru. Samia jeta un rapide coup d'oeil à sa carte.

-Hmmm, on dois toutes les deux passer par Balmora. Les échassiers ne mènent pas directement à Ald'Ruhn depuis Vivec, tu devra prendre un autre échassier menant à ta destination finale une fois à Balmora. Bon ben allons y alors, on va faire une partie du chemin ensemble.

Pour ne pas perdre de temps, nous prîmes une des gondoles assurant les liaisons entre les différents quartiers de Vivec. Cette dernière nous amena directement sur un petit ponton à l'entrée de la cité, pas loin des différents échassiers, prêts à partir un peu partout sur Vvardenfell.

Le trajet en échassier vers Balmora me sembla assez court, probablement parce que Samia et moi ne nous arrêtâmes pas un seul instant de parler durant le voyage. En réalité, Samia avait 16 ans, soit deux de plus que moi, et était originaire de Cyrodiil, d'une ville appelée Anvil pour être plus précise. Orpheline depuis son plus jeune âge, elle avait passé son enfance à vagabonder dans les rues, un peu comme moi. C'était les moines de la chapelle d'Anvil qui s'étaient occupés d'elle durant une grande partie de sa vie. Sans cesse tiraillée par l'envie d'explorer Tamriel, elle avait quitté sa ville natale deux ans plus tôt, pendant la nuit, et avait mis ces deux années à traverser Cyrodiil et Morrowind, explorant et visitant ça et là, et était arrivée à Vivec depuis quelques jours seulement. La Morag Tong s'était intéressée à elle dès son arrivée à Morrowind. A peine avait-t-elle dépassé la frontière que quatre brigands l'avait accostée, détroussée, et laissée là, sans rien d'autres que ses vêtements. Elle les avait alors traqué, jusqu'à les retrouver, dans un campement de fortune pas loin de Pelagiad. Elle les avait tous tué dans leur sommeil.

-On est arrivé ! Nous lança le conducteur.

-Bon ben c'est ici que nos chemins se séparent, bonne chance ! Me lança la Bosmer en quittant l'échassier, et en s'éloignant déjà sur un petit chemin de campagne qui partait directement au sud depuis la portée d'entrée principale de Balmora.

De mon côté, je quittai cet échassier pour en prendre directement un second, situé quelques mètres plus loin seulement.

-Ald'Ruhn ? Bon d'accord, mais c'est la période des tempêtes, j'espère que vous êtes équipée ! Me lança le conducteur, et nous prîmes la direction de mon contrat.

Le trajet fut assez long et ennuyeux. Une fois dépassées les forêts et les montagnes entourant la région de Balmora, il n'y avait plus que du sable et des rochers isolés à perte de vue. Pire, une tempête de sable commença à se soulever au fur et à mesure que l'on approchait d'Ald'Ruhn. Le conducteur tira alors une grosse bâche au dessus de l'habitacle, ce qui nous permit de continuer le trajet sans mourir étouffés.

J'en profitai pour sortir les documents donnés par Eno Hlaalu la veille. Il y avait le fameux documents officiel, comme la dernière fois, mais également un document me fournissant la description de ma cible.

"Votre cible est une Dunmer, nommée Lenasa Brenos. C'est une comptable, qui passe son temps à voyager entre les divers villes de Morrowind pour s'occuper des comptes de ses clients. Elle n'a pour ainsi dire aucun point d'ancrage, et se révèle donc très difficile à tracer. Vous devez absolument exécuter ce contrat aujourd'hui, sans quoi nous aurons beaucoup de mal à la retrouver. Elle doit se rendre à Ald'Ruhn, dans le manoir Ramoran, situé dans le quartier du temple, pour y établir des comptes. Trouvez là, et exécutez là. En cas de problème, n'oubliez pas le document officiel. Bonne chance."

Je débarquai à Ald'Ruhn alors que la tempête battait son plein. Même en hauteur, depuis la rampe d'embarquement des échassiers, on y voyait rien. Samia et le conducteur ne s'étaient pas trompés.

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Fort heureusement, la tunique de la Morag Tong semblait être spécialement étudiée pour protéger son porteur de ce genre de désagrément. Je compris enfin ce qu'avait voulu me dire Eno Hlaalu en me la remettant.

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"Cette armure à fait ses preuves à maintes reprises. Vous comprendrez par vous même en la portant."

Effectivement, les divers foulards et autres morceaux de tissus dont était composée l'amure la rendait pratiquement imperméable au sable. Dommage qu'elle ne soit pas enchantée avec un sort qui me permette de voir à travers les tempêtes...

Je tentai d'abord d'explorer un peu la ville, mais c'était peine perdue, il n'y avait pas âme qui vive, et on y voyait absolument rien. Tout se ressemblait, et il était impossible de différencier les bâtiment entre eux. A quoi ressemblait donc ce quartier du temple ?

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Après quelques minutes de recherche, j'aperçus enfin un bâtiment beaucoup plus grand que les autres.

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Oui, ça devait être celui-là. Je m'approchai de ce dernier, et en poussai la porte d'entrée.

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L'architecture ici était vraiment étrange. D'après les panneaux, les passerelles suspendues menaient directement à divers manoirs, alors que les boutiques voyaient leur entrée creusée à flanc de rocher. En tout cas, il n'y avait personne ici non plus.

Sans perdre de temps, je pris la direction des passerelles, et de la porte à côté de laquelle trônait une affiche "manoir Ramoran".

J'arrivai dans une petite antichambre déserte, décorée par un nombre impressionnant de tableaux, et composée de plusieurs petites tables et de petits fauteuils bas.

J'étais sur le point de me lancer dans le couloir qui continuait vers les divers chambres du manoir, quand plusieurs voix se firent entendre dans une pièce un peu plus loin.

-...En a pour quelques heures a mon avis. Tu t'imagines ? Dresser la liste de tous nos achats et de toutes nos actions financières ? Quel métier franchement, ça doit être barbant...Au fait, tu l'a laissée seule dans le bureau ?

-Non non, on est jamais trop prudent. Je lui ai laissé une chambre d'invité, celle du fond en fait. Comme ça elle reste un peu à l'écart et peut travailler tranquillement. De toute façon, y'a personne d'autre pour la déranger la bas. Puis ainsi, elle risque pas de tomber sur des documents compromettants, les étagères du bureau en sont remplies alors bon...

Je n'eus pas besoin d'en entendre davantage. Discrètement, je me faufilais dans le grand couloir principal, et le suivit jusque tout au fond. D'après le silence ambiant, je devais me trouver dans cette fameuse section des chambres d'invité, visiblement inoccupées. En tendant l'oreille, je pus néanmoins percevoir un bruit de plume grattant le papier, ainsi que divers marmonnements. Ca venait de la pièce située au fond du couloir, la dernière. Je m'approchai, et entrouvrit discrètement la porte.

Une vieille dunmer était assis à une table, dos à la porte d'entrée, le nez dans un gros bouquin, visiblement très occupée à calculer divers opérations.

-Bon ça c'est fait...Le cahier d'entrée maintenant...Raaah je l'ai laissé sur la grande table ! Pesta la Dunmer, et se levant d'un bon, alla rejoindre une grande table située dans un coin de la pièce. Profitant du mouvement de la Dunmer, je me faufilai dans la pièce à sa suite, et vint me positionner derrière elle au moment où elle se penchait sur la table pour y étudier un autre gros bouquin.

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Je pris silencieusement mon souffle, et exécutai le même geste qu'à l'entrainement.

Main sur la bouche, tête tirée en arrière, dague dans le cou, et tirer vers l'avant.

La vieille dunmer s'effondra dans mes bras, un trou béant dans la gorge, les yeux écarquillés , en train de suffoquer. Elle mourut seulement quelques secondes après.

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Vu les circonstances, je ne pris pas la peine de cacher le corps ou de maquiller mon meurtre. Je serai déjà partie depuis bien longtemps au moment de la découverte du cadavre.

Mon travail ici était terminé. Je fis tout le chemin en sens inverse, sans croiser la moindre personne. En quelques secondes à peine, j'étais dehors, et je disparaissais dans la tempête, sans laisser la moindre trace de mon passage, si ce n'est un meurtre inexplicable.

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Chapitre 11: une opération rondement menée.

J'eus un peu de mal à retrouver la rampe d'embarquement des échassiers des marais dans toute cette déferlante de sable. Fort heureusement, ces gigantesque animaux faisaient un bruit très particulier, très grave, qui pouvaient s'entendre à des kilomètres, même à travers le bruit causé par la tempête. Je dus m'orienter par rapport à ces bruits, pour finalement retrouver mon chemin.

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Je grimpai rapidement la rampe. Le conducteur, le même qui m'avait amené ici, attendait en haut, désormais emmitouflé dans une grande cape de voyage qui le recouvrait intégralement, et assis à même le sol, adossé à l'énorme carapace de l'échassier.

-Déjà de retour ?! Me cria-t-il pour couvrir le hurlement du vent.

Je dus m'y reprendre à trois reprises pour me faire comprendre.

-Balmora ?! Enfin moi je m'en fou, on peut aller où vous voulez du moment qu'on quitte cet endroit ! Et nous repartîmes dans le sens inverse.

Je crus tout d'abord que la tempête ne cesserait jamais. On avait beau avancer, rien ne changeait. Toujours ce sable rouge, volant dans tous les sens, et formant un épais voile sur tout ce qui nous entourait.

Au moment même où je commençais tout doucement à arrêter de compter les minutes, la tempête s'arrêta subitement, et tout redevint calme.

Le conducteur stoppa l'échassier, jeta un oeil derrière nous, et m'invita à faire de même. Le spectacle était impressionnant. Un immense rideau rouge et mouvant se dressait devant nous. Il était tellement large et tellement haut que je n'en voyais pas les extrémités. Je ne sais pas si c'était la topographie, la soudaine différence de climat, ou même l'effet d'une quelconque magie, toujours est-il que la tempête stagnait quelques mètres derrières nous, comme si un mur invisible l'empêchait d'aller plus loin.

-Impressionnant, n'est-ce pas ? Me lança le conducteur, admiratif.

Je fus prise d'une compassion soudaine pour tous ces gens qui vivaient là dedans toute l'année. Après quelques minutes de contemplation, nous reprîmes notre route.

Le reste du voyage fut calme, et j'en passai la majeur partie à somnoler.

Nous arrivâmes à Balmora peut avant minuit. A part quelques personnes regagnant leurs maison, la ville était silencieuse, endormie.

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Le conducteur sauta hors du l'échassier et s'étira. Quelques minutes plus tard, un autre vint le remplacer, et se mit à attendre la venue d'un potentiel client en s'asseyant par terre et en commençant la lecture d'un livre.

De mon côté, je me dirigeai vers un second échassier des marais, celui là même qui allait me ramener vers Vivec. Son conducteur dormait, recroquevillé dans l'habitacle.

-Gnnnnééééé ? Hein ? Quoi ? QUOI ?! Sursauta le conducteur au moment même ou je le secouais doucement. Il se frotta les yeux et s'étira, le temps de se réveiller correctement.

-Gnnnnnnniiiii...Hmmmmm...Désolé c'est ma troisième nuit d'affilée, et franchement c'est tuant, on voit pratiquement personne alors bon, moi hein...Enfin, vivement qu'on me change mon horaire. Vivec ? Ok c'est parti.

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Je débarquai à Vivec vers 4 heures du matin. Il faisait encore nuit, et il pleuvait légèrement. Le gondolier qui me ramena vers l'arène était complètement ivre. Il avait probablement du combler son ennui et son inactivité avec une importante quantité de bière. Il chanta durant la majeur partie du trajet, et manqua de retourner la barque à deux reprises.

-Boooooooonnnjour douce dame du refuuuuuugggeeeeeeuuuuuuuu ! Booooooooonnnjour douce dame de mon coeuuuuuuuuuuuuuuuur !

Je quittai la gondole soulagée d'être encore en vie. Le gondolier de son côté, se mit à ronfler bruyamment au moment même où je posais un pied en dehors de l'embarcation. Au moins celui là on peut dire qu'il ne perd pas de temps...

Le quartier de l'arène était désert, et il en était de même pour le quartier général, à l'exception de Rogdul, que je croisai dans la salle commune.

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-Tu es déjà là toi ?! Tu as fait l'aller-retour vers Ald'Ruhn à dos de braillard ou quoi ?! Bon bon...Moi je me tape encore une insomnie...Je vais aller prendre l'air quelques minutes, bonne nuit ! Et il quitta la pièce.

Je me dirigeai directement vers le dortoir.

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Il était vide. J'étais visiblement la première à être rentrée de mission. J'étais épuisée. Tous ces voyages étaient extrêmement éprouvants. Je me glissai dans mon lit, et m'endormis profondément.

La suite ce soir.

j'en ai marre de commenter tes chapitres! juska présent tou tes chapitres sont exellents! temps kil ni yora ri1 d'autre a dire je ne kommenterai plu. sinon tu devrai aussi rakonter ce ki se passe pour samia lors de ses missions histoire de faire durer ton récit! mais ce n'est k1 conseil.

Chapitre 12: un apprentissage venu d'ailleurs.

Je fus réveillée par Eno Hlaalu vers midi.

-Bonjour ma soeur. Vous avez bien dormi ? Désolé de me montrer si pressant, mais je viens à l'instant d'apprendre qu'une dénommée Lenasa Brenos à été retrouvée sans vie dans une arrière chambre du manoir Ramoran, à Ald'Ruhn, il y'a quelques heures. D'après les autorités, le meurtrier n'a laissé aucune trace, personne n'a rien vu. Mes félicitations !

Je remerciai le dunmer, et il enchaina:

-Maintenant que vous avez remplis votre premier contrat officiel, nous pouvons passer à la deuxième phase de l'entrainement. Si vous le voulez bien, je vous demanderai de vous préparer et d'aller déjeuner, une journée chargée vous attend. Et il quitta la pièce.

Ce rythme de vie était éprouvant. A peine avais-je remplis un contrat ou un entrainement qu'on m'en resservait un autre dans la foulée. Après seulement quelques jours au sein de la Morag Tong, je ne faisais déjà plus que m'entrainer, et assassiner. J'imaginais qu'une fois les entrainements et contrats de base remplis, et le rang supérieur atteint, je serais un peu plus tranquille, mais en attendant...

J'enfilai ma tunique, et descendis dans la salle commune, où un repas m'attendait.

-Salade de fruit ?! Vous adorez me filer la diarrhée ou quoi ? Vous savez très bien que les cerises et les prunes sont très mauvaises pour mon transit ! Pesta Aldaril en fixant avec mépris le buffet, situé sur une table dans le fond de la pièce. Non ! Je m'en fous, je préfère la grève de la faim à cette saloperie ! Et il s'assit à une table en croisant les bras, avec l'air boudeur d'un enfant de 4 ans qui fait un caprice.

-Mon petit Aldaril ! Si tu ne mange pas, je vais te mettre la fessée ! Lui lança Rogdul en se penchant devant son visage. Sa réplique se voulait humoristique, mais sa voix laissait penser tout le contraire. Il en avait visiblement plus que marre des jérémiades du Haut Elfe, et semblait prêt à lui coller une rouste de tous les diables si ce dernier ne cessait pas ses enfantillages sur le champ.

Je me choisis un bol de fraises et d'abricots découpés en petits morceaux, y ajoutai du sucre et m'assis seule à une table, un peu à l'écart de cette mascarade. Samia m'y rejoints assez vite.

-Salut Sedris ! Apparemment tu as mené ton contrat à la perfection, le grand maitre semblait tout fou.

Je la saluai à son tour, la remerciai, et lui demandai de plus ample informations sur le déroulement de sa propre mission.

-Oh moi, à vrai dire, c'était tout simplement...Chiant ! Le Khajiit est mort...D'un arrêt cardiaque quand il m'a vu entrer chez lui...Visiblement il savait que j'étais là pour le tuer...

Aldaril, qui s'était levé entre temps, passa à côté de notre table en simulant un arrêt cardiaque, puis il quitta la pièce en s'esclaffant.

-...Enfin bref, je suis revenue à Balmora seulement quelques heures après, et j'ai passé le reste de la journée à visiter la ville...J'ai même dormi là bas...Je suis revenue ici vers 7 heures du matin, mais tu dormais comme un bébé alors je t'ai laissée tranquille et j'ai passé le reste de la matinée à dépouiller Aldaril au braillard bourré. Il y a laissé 300 Drakes ! Termina Samia en souriant.

-Mes demoiselles, puis-je me joindre à vous ? Nous lança Rogdul en s'approchant de notre table, un énorme bol remplis de toutes sortes de fruits à la main. Il s'assit, et nous commençâmes une nouvelle conversation.

-Aujourd'hui, entrainement sur l'assassina spécialisé. Vous vous sentez prêtes ? Enchaine l'Orc.

-Bien sur, j'attends ça avec impatience. Répondit Samia. Mais ce que j'attends surtout, c'est l'entrainement au combat, huhuhu. Lança-t-elle à Rogdul sur un ton de défis.

Rogdul lui sourit avec un air paternel:

-Huhuhu, rigole tant que t'es encore en vie. Puis il termina sa phrase par un clin d'oeil peu rassurant. Le sourire de la Bosmer s'effaça aussitôt.

Nous terminâmes le petit déjeuner par le récit de nos contrats respectifs à l'Orc, qui nous observa durant tout ce temps avec air admiratif.

-Ca alors ! Vous êtes à peine là depuis quelque jours, et vous savez déjà provoquer des arrêts cardiaques rien qu'en regardant vos victimes ? Impressionnant !

Samia parut terriblement vexée, alors que je pouffai de rire à la moquerie de Rogdul. Nous fûmes interrompus par l'arrivée de deux Dunmers, dont l'un des deux n'était autre que Eris Helni.

-Bon ben voilà vos entraineurs respectifs. Samia, voici Mavon Vedrano. C'est un spécialiste des couteaux de lancer, comme toi. Il va t'apprendre divers techniques d'assassinats liées à l'utilisation de ces couteaux. Sedris, je crois que tu connais déjà Eris Helni. C'est un spécialiste des armes akaviri, comme celles que tu utilise. C'est également un...

Il marqua une pause en fixant Eris avec un regard moqueur.

-...Un vieillard complètement sénile qui adore bassiner le premier malheureux qui passe à portée avec des histoires complètement rocambolesques ! Conclus l'Orc avec un rictus narquois, toujours en fixant le vieux Dunmer.

-Venant d'un incompétent qui pense le contraire et se fait malmener par trois nouvelles recrues sur quatre en deux jours, ça fait toujours plaisir ! Lança Eris en rendant son rictus à Rogdul.

-BON ! Et si on commençait ? Lança Mavon en haussant le ton alors que l'Orc, visiblement vexé, s'apprêtait à répliquer.

Après quelques formalités, les deux équipent quittèrent la salle commune vers deux salles d'entrainement différentes. Je n'étais pas rassurée à l'idée de me retrouver seule avec un formateur aussi étrange que Eris...Mais bon, son "Kunaï" avait déjà fait ses preuves...

Nous étions actuellement dans une salle d'entrainement fort semblable à celle dans laquelle nous avions combattu contre Rogdul quelques jours auparavant. Une salle des canaux abandonnée, réaménagée en salle d'entrainement.

-Bien, sans plus tarder, laissez moi vous expliquer la nature de l'entrainement à l'assassinat spécialisé. Cet entrainement à pour but de vous apprendre à vous servir de vos armes de combat, dans un but beaucoup plus subtil. Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais un katana ne sert pas qu'à se battre à l'ancienne. En gros, vous allez apprendre des techniques de base qui vous permettront d'assassiner une cible efficacement, dans un contexte où la cible est devant vous, vous voit clairement, et où vous ne pouvez pas sortir votre dague.

Eris marqua une pause, et repris.

-Aujourd'hui nous allons surtout voir deux techniques. L'une d'entre elle vous permettra de dégainer, de trancher la gorge de votre cible, et de rengainer, le tout d'un seule et même geste, et avec une rapidité qui laissera votre victime sur place. La seconde...Et bien c'est une surprise. Bien, voyons d'abord la première. Regardez bien.

Il se mis face à moi, et resta quelques secondes immobiles. Puis soudainement, d'un seul et même geste, dégaina avec une rapidité fulgurante, simula un tranchage de gorge par une coupe latérale, et rengaina dans la foulée. Le geste avait été tellement rapide et tellement fluide que j'avais eu du mal à le suivre des yeux. Nul doute que bien exécutée, cette technique foudroyait l'ennemi sur place.

-Bien, vous avez vu ? Maintenant, je vais vous l'expliquer étape par étape, et vous allez la faire en même temps. Pour plus de facilité, vous vous entrainerez avec votre wakizashi, il est plus léger et la lame est plus courte, vous aurez plus facile avec cette arme dans un premier temps.

Il vint se positionner à côté de moi, et commença son explication:

-Saisissez tout d'abord votre fourreau de la main gauche. Ensuite, de la main droite, saisissez le manche de votre wakizashi. Vous devez faire un mouvement de bassin vers la gauche. Maintenant dégainez, et faites une coupe horizontale, de la gauche vers la droite, dans la continuité du mouvement. Vous devez dégainer et trancher d'un seul et même geste, la lame doit garder une trajectoire courbe, mais pure, elle ne doit pas changer de direction, même d'un degré. Le mouvement de tranchage, effectuée par le bras, doit être accompagné d'un mouvement de bassin, pour augmenter l'amplitude du mouvement, ainsi que sa force et sa vitesse. Une fois en bout de course, soit, une fois que vous êtes tournée vers la droite, la lame redescendue, utilisez la force et l'énergie du mouvement pour former une boucle, remonter la lame vers le haut, revenir vers la gauche, et dans le même mouvement, rengainer. Évidemment, ça ne marche pas au ralenti, il faut utiliser la vitesse et l'énergie du coup pour former ce genre de courbe et rengainer dans la foulée. En gros, vous devez former une sorte de huit dans votre mouvement. Le bassin doit accompagner le mouvement dans son entièreté.

Je comprenais enfin là solubilité du geste. En effet, la vitesse atteinte lors du tranchage était ensuite réutilisée pour changer rapidement de direction, et rengainer sans même avoir besoin de forcer.

En gros, au lieu de lutter avec une force contraire pour arrêter le mouvement, et ensuite forcer dans l'autre sens pour faire le chemin inverse, on utilisait sa force initiale et on la déviait, pour former un seul et unique mouvement.

-Je vois que vous avez compris. Lança Eris. Maintenant, entrainez vous à vitesse réelle. Vous aurez peut-être un peu de mal à viser le fourreau au moment de rengainer, mais ça viendra avec la pratique.

Je m'exécutai, et commençai à répéter le mouvement plusieurs fois.

Dégainer, trancher, rengainer.

Dégainer

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Trancher

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Rengainer

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Je maitrisai assez rapidement le mouvement, et fut vite capable de l'exécuter avec une rapidité et une précision qui impressionnèrent grandement Eris.

-Prodigieux ! S'exclama-t-il. Je pensais qu'il vous faudrait au moins quelques heures avant de seulement commencer à vous en sortir, mais visiblement...Bon et bien, nous allons directement passer à la seconde technique dans ce cas.

Il se replaça face à moi, et enchaina:

-Le problème, c'est que même si ce mouvement, bien exécuté, doit laisser votre victime sur place, il arrive qu'il ne soit pas possible de dégainer comme on le souhaite. Selon mon expérience, une personne non armée, ou réalisant qu'elle n'aura pas le temps de dégainer avant vous, qui a été formée un minimum au maniement des armes, et qui perçoit votre intention de dégainer, aura le réflexe de bloquer votre poignet avec sa main droite, pour vous empêcher de sortir votre arme de son fourreau. Dans la plupart des cas, ça se termine en coups de poings ou coups de pieds, dans une pugilat désordonnée et donc les conséquences sont complètement aléatoire. Croyez moi, j'ai déjà vu ça des centaines de fois.

Il marqua une pause, et repris:

-La technique que je vais vous apprendre maintenant est une technique secrète, liée à l'utilisation de ces mystérieux katanas dont la provenance reste inconnue. Je l'ai découverte récemment, en essayant de déchiffrer un de ces fameux textes codés. Selon ce texte, tout guerrier dégaine de la main droite, en tenant son fourreau de la main gauche. La main droite est donc la main qui attaque, qui tient l'arme, comme pour nous en somme. C'est également cette main qui viendra vous bloquer, dans le cas présent, vu que l'autre main est déjà occupée à tenir le fourreau. Cette technique permet de neutraliser purement et simplement cette main, via un mouvement assez simple, mais terriblement dévastateur. Voyez plutôt avec une mise en situation. Tenons tous les deux nos fourreaux de la main gauche, prêts à dégainer. Partons du principe que je suis plus rapide. Au moment où je dégainerai, vous allez me tenir le poignet de la main droite, pour m'en empêcher. Allons-y !

Nous nous positionnâmes de la façon indiquée, main gauche sur le fourreau. Eris fit mine de dégainer, et je le bloquai avec ma main droite, pour l'en empêcher. D'un geste rapide et fluide, il posa sa main gauche sur ma main droite, effectua un pas en avant et fléchis légèrement les jambes. La poignée de son katana, bien que toujours dans sa position initiale, vint me tordre le poignet en s'affaissant dessus, et me fit lâcher un petit cri de douleur. Encore heureux qu'il ai simulé la technique, sans quoi ma main serait invalide à l'heure qu'il est.

-Merveilleux n'est-ce pas ? S'exclama le Dunmer. Voyons cela en détail. Recommençons, mais cette fois-ci, c'est vous qui effectuez la technique.

Rebelote, nous reprîmes la position initiale, et je fis mine de dégainer. Il me bloqua le poignet avec sa main droite, si bien que je ne pouvais plus sortir mon arme.

-Bien, maintenant, vu que vous ne pouvez plus dégainer, votre main gauche est inutile, lâchez le fourreau, et venez la positionner sur ma propre main. De la même manière, lâchez votre manche avec votre main droite, et passer là en dessous de celui-ci, laissez la pendre en gros, je vous tient de toute façon le poignet. Le but est que je ne vous lâche plus avec ma main droite. Maintenant, faites un pas en avant, de manière à plier mon bras en le ramenant vers moi, et non le garder tendu. Collez votre corps contre nos mains emmêlées dans la foulée. Vous remarquez la position de la poignée de votre katana ? Juste au dessus de mon poignet. Fléchissez simplement les jambes en tournant légèrement le bassin vers la droite en même temps, et votre poignée viendra d'elle même casser mon poignet, neutralisant ainsi toutes mes chances d'attaquer par après, et même de me défendre.

Effectivement, une fois connu, le mouvement était très simple, et terriblement efficace. Mais il fallait vraiment y penser...

Nous répétâmes ainsi la technique durant plusieurs longues minutes, jusqu'à ce que je la ressorte presque machinalement, avec précision et rapidité.

-Parfait ! Excellent travail. S'exclama Eris. Et bien, on peut dire que vous progressez sacrément vite !

Je remerciai Eris. A vrai dire, mes craintes s'étaient entièrement dissipées. Le vieux Dunmer était peut-être fou, mais il en connaissait visiblement un rayon en techniques expéditives et crapuleuses.

-Bien, ce sera tout pour aujourd'hui. Regagnons la salle commune. Conclus Eris Helni.

Et nous quittâmes la salle d'entrainement.

Chapitre 13: changement de plan.

Nous regagnâmes la salle commune vers midi, à peu prêt en même temps que Samia et Mavon Vedrano, l'expert en couteaux de lancer. Eris et Mavon prirent rapidement congé de nous. Visiblement, ils avaient autre chose sur le feu. Rogdul nous rejoignis rapidement, un gros panier à la main.

-A la bouffe ! Tartines de crabes pour le déjeuner ! Faut prendre des forces si vous voulez un jour atteindre l'âge adulte ! Nous lança l'Orc en s'asseyant à une table, rapidement rejoint par Samia et moi même.

Pour être franche, le crabe était infâmes. Son goût était fort, et sa chair anormalement dure.

-Oui oui je sais, mais je n'arrive à attraper que les vieux alors bon...Commenta Rogdul en réponse à ma grimace.

-Où sont Aldaril et Reesa ? Ils ne mangent pas avec nous ? Questionna la Bosmer.

-Oh tu sais Aldaril, il déjeune à la bière. Gloussa l'Orc. Pour Reesa...Ah ben justement le voilà.

En effet, le jeune Argonien venait d'entrer dans la salle commune, toujours silencieux. Jugeant probablement la façon de manger de Rogdul trop bruyante et grossière, il lâcha un petit "tssss" méprisant. Rogdul se leva sur un ton de défis, et mima un crochet du droit sur l'Argonien pour lui montrer sa détermination à la rosser si ce dernier continuait à prendre son petit air pincé.

Reesa attrapa le poing de l'Orc en plein vol, et termina son geste par un clef de poignet.

-AAAARRRRRRRRRGGGGGGGG ! Lança Rogdul en se tordant de douleur, un genou au sol, pendant que l'Argonien lui tordait le poignet dans un angle bizarre. Il lâcha finalement son emprise.

-La vache...Fit Rogdul, se relevant en se massant le poignet. Où t'as appris un truc pareil ?

Reesa se contenta d'un haussement d'épaules blasé.

Tout ce petit manège fut interrompu par l'arrivée de Eno Hlaalu dans la salle commune.

-Mes frères et soeurs, j'ai une nouvelle fournée de contrat à vous proposer. Je n'ai pas beaucoup de temps, je vous remets donc tous les documents nécessaires, comme d'habitude. Rogdul, veux tu bien me suivre je te prie ? Termina le grand maitre. Et il quitta la pièce en compagnie de l'Orc.

Nous déballâmes chacun nos documents, pour prendre connaissance de nos contrats respectifs. Le mien me laissa perplexe:

"Votre cible est un Impérial du nom de Darius Ancharia. Il s'agit d'un ancien légionnaire, déchu de ses droits pour faute grave durant son service. Selon nos renseignements, il doit quitter Vvardenfell par bateau demain matin. Vous le trouverez à Seyda Neen. Sachez maintenant que ce contrat est un peu spécial, pour deux raisons. La première, c'est que l'exécution dot être publique. Notre client veut que l'assassinat de Darius serve d'exemple. Le meilleur moyen d'y parvenir est donc de le tuer dans un lieu fort fréquenté. Deuxièmement, vous serez accompagné durant ce contrat. En effet, une autre recrue que vous connaissez déjà, Delmar, doit encore s'affranchir de son dégout pour le meurtre. Votre aisance dans ce domaine devrait lui servir d'exemple. Montrez lui comment tuer rapidement et efficacement une cible. Il vous rejoindra au pont d'embarquement des échassiers quand vous serez prête. Pour terminer, je vous suggère de partir dès maintenant. Les moments les plus propices aux exécutions publiques sont le midi, et le soir, et vu l'heure actuelle, vous n'avez déjà plus vraiment le choix. Bonne chance."

L'idée de me frotter à un ancien légionnaire ne me plaisait pas trop, mais Eno Hlaalu savait ce qu'il faisait. Si il m'avait confié ce contrat, c'est que j'en étais capable. Concernant Delmar...Mais on verrait ça le moment venu...

-Suran...Ca va c'est tout prêt...Par contre on me demande d'en tuer deux en même temps cette fois-ci. Constata Samia à la lecture de son contra. Mais bon ça devrait aller. Et toi Sedris ?

Je lui expliquai rapidement le mien.

-Un ancien officier de la légion impériale ? Avec Delmar dans les pattes en plus ? Et ben, après Ald'Ruhn, et ses tempêtes, on peut dire que t'es pas épargnée ma pauvre ! Gloussa la Bosmer. Bon et toi Reesa ?

L'Argonien ne répondit pas.

-...Où tu dois aller ? Précisa Samia, comme pour encourager l'Argonien à répondre.

-Loin...Répondit Reesa.

-Hmmmmm, et tu dois tuer qui ? Poursuivit la Bosmer.

-Un homme...Enchaine l'Argonien. Samia me jeta un regard blasé et je ne pus réprimer un sourire. Après avoir observé durant quelques minutes une Samia déterminée à tirer les vers du nez d'un Reesa peu loquace, sans succès qui plus est, je dus prendre congé. Il fallait que je rejoigne Delmar et que je parte sur le champ, car l'heure tournait, et mon contrat ne m'attendrait pas.

Chapitre 14: les messagers.

Je rejoignais rapidement le pont d'embarquement des échassiers de Vivec, sous le soleil du début d'après midi. Delmar m'y attendait déjà, visiblement très stressé.

-Ah...Te voilà. Dit-il à mon arrivée. Bon et bien, je te suis...

Nous montâmes dans l'échassier, et ce dernier se mit directement en route pour Seyda Neen. Le trajet fut tendu, le jeune Rougegarde semblait de plus en plus inquiet au fur et à mesure de notre avancée vers le petit village portuaire. Je tentai de le calmer, lui signalai que tout ce qu'il avait à faire, c'était me regarder. Il ne sembla pas plus rassuré pour autant.

-Vous avez tellement facile vous...Toi, Samia, Reesa...Alors que moi...Il ne termina pas sa phrase, et se mura de nouveau dans son silence.

Nous arrivâmes à Seyda Neen en début de soirée.

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Le village était vide à cette heure ci. Nous perçûmes une conversation entre deux gardes un peu plus loin:

-...aime pas ce moment de la journée, c'est morne, tous chez eux, personne dans les rues, rien...

-Bah qu'est-ce que tu veux, c'est toujours comme ça, ils reviennent du travail, se lavent, mangent un morceau, s'occupent de leurs gosses...C'est toujours beaucoup plus animé le soir, ils vont tous passer la soirée chez Arrille...En même temps c'est la seule auberge à des kilomètres.

Au moins, on saurait où trouver Darius Ancharia, et où l'exécuter...

Nous prîmes la direction de l'auberge indiquée. Il n'y avait encore pratiquement personne.

-Bonsoir ! Nous lança un serveur en nous accueillant. Vous désirez passer la soirée ici ? Une table pour deux ? Bien suivez moi !

Le serveur nous amena à l'étage, dans la salle principale de la taverne, le rez de chaussée ne servant que de magasin et de hall de réception. Il nous attribua une table dans un coin de la pièce, et nous apporta deux verres de jus de citrouille.

Je lançai la conversation avec Delmar, histoire de le décoincer, et lui demandai de plus amples informations sur son absence ces derniers jours.

-Boh...Ils ont décidé que j'avais du potentiel, mais que je n'étais pas encore prêt, alors ils m'ont collé plusieurs formateurs, qui m'ont donné des cours particuliers pendant plusieurs jours. Selon eux, je ne suis pas fait pour le maniement des armes, je dois utiliser ma force autrement. Donc voilà, depuis plusieurs jours, j'apprends à me battre à mains nues, et à assassiner de la même manière...Mais ça c'est la théorie évidemment. Termina le Rougegarde avec un air embarrassé.

je répondis à Delmar que le combat à main nue était une spécialité comme une autre, et qu'il devait exister au moins autant de façon de tuer à main nues qu'avec une arme.

-Oui mais je sais pas, c'est pas pareil...Me répondit-il.

Durant mon enfance passée dans les rues, j'avais fréquenté un Nordique pendant un certain temps, expert en combat à main nue. Il avait été mercenaire autrefois, et avait sombré dans l'alcool et la mendicité suite à un contrat raté qui l'avait soit disant déshonoré. Toujours est-il qu'il m'avait prouvé son talent à maintes reprises en brisant nuques, jambes, bras, et tous les autres os que pouvait comporter un corps. Je l'avais souvent vu se battre, et il m'avait fait forte impression à l'époque, tant ses mouvements étaient précis et techniques.

J'expliquai cette anecdote au Rougegarde, qui sembla se détendre un peu.

Au fur et à mesure que nous discutions de nos premiers jours passés au sein de la Morag Tong, la taverne se remplis peu à peu, jusqu'à être rapidement bondée. Nous allions passer aux choses sérieuses d'un moment à l'autre.

-Hé ! Darius ! Tu prends quoi ? C'est ma tournée ! Cria un Impérial pour couvrir le vacarme ambiant des discussions.

Un autre Impérial s'approcha et esquissa le mot "bière" avec sa bouche. Le barman lui servit sa boisson, et l'Impérial alla s'adosser au mur du fond, sa bière à la main. Probablement Darius Ancharia à en juger par son tatouage bien caractéristique sur l'avant bras, représentant un glaive impérial, et à sa lame courte accrochée à sa ceinture.

Oui, c'était le moment. Je priai Delmar de rester assis, et de bien regarder ce qui allait se passer. Il semblait de nouveau terriblement stressé. Je me levai de ma chaise, quittai ma table, et allai à la rencontre de ma cible.

Je l'appelai par son nom.

-Oui c'est bien moi. Me lança Darius d'un ton méfiant, effleurant déjà son fourreau de la main gauche.

Les autres personnes présentes devaient déjà se douter de quelque chose, car le vacarme des discussions avait fortement diminué en quelques secondes, et tout le monde nous observait déjà en chuchotant.

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Après lui avoir rapidement expliqué la raison de ma vue, il lâcha subitement sa bière, prêt à dégainer, mais je fus plus rapide que lui. Cependant, et malgré son âge déjà fort avancé, on sentait clairement ses années d'expérience à la légion. Réalisant que je serais la plus rapide à dégainer, il me bloqua immédiatement le poignet avec sa main droite, m'empêchant par la même de sortir mon katana de son fourreau.

Hélas, j'avais une longueur d'avance. Je lui saisi la main droite, celle qui bloquait mon poignet, avec ma main gauche, fit un pas en avant, et d'un même geste, fléchi légèrement les jambes en me tournant légèrement vers la droite. Le manche de mon katana vint lui briser le poignet dans un craquement sonore. Il lâcha prise et recula dans un cri de douleur, au moment où je saisissais de nouveau le manche de mon katana. J'appliquai la technique apprise à l'entrainement à une vitesse qui me surpris moi même, et, d'un seul et même geste, dégainai, lui tranchai la gorge, et rengainai.

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L'Impérial s'écroula au sol dans un gargouillement lugubre, la main sur la gorge, tentant vainement dans un ultime mouvement de survie de retenir la grande quantité de sang qui en giclait déjà.

Toute l'action s'était déroulée en seulement quelques secondes, et les gens se disparaissent déjà de tous les côtés en criant. Deux gardes déboulèrent dans la salle pour m'arrêter, mais je leur exhibai le document officiel avant même qu'il n'aient eu le temps de placer un mot.

-Hmmmm, dans ce cas, allez vous en ! Grogna l'un des deux.

Je saisi par le bras un Delmar en état de choc, et l'entrainai dehors, sous le regard médusé des quelques personnes n'ayant pas encore fuit l'auberge.

Chapitre 15: un entrainement minutieux.

Le retour vers Vivac se fit sans encombre, même si je me faisais du soucis pour Delmar. Il n'avait pas ouvert la bouche depuis l'exécution de la cible, et toutes mes tentatives de le réconforter furent vaines. Il semblait être sur une autre planète.

-Et bien ! Nous lança Eno Hlaalu dès notre retour au quartier général, peu avant minuit. J'ai cru comprendre qu'un meurtre particulièrement sanglant à provoqué la panique générale dans une auberge de Seyda Neen en début de soirée. Continua celui-ci. Magnifique ! C'est plus que ce qu'on attendait !

Il s'interrompit en voyant le visage blême de Delmar, et repris d'un ton plus paternel

-Je comprends votre dégout mon chère ami. Poursuivit le Dunmer. Mais si vous souhaitez réellement devenir un membre aguerri de notre organisation, il faudra vous y habituer. La vie d'un assassin exige que vous soyez capable de faire ce que personne d'autre ne peut faire. Ce n'est pas toujours facile, mais c'est comme ça.

Il marqua une pause, pendant laquelle le Rougegarde sembla se détendre un peu.

-Bien, vous reprendrez vos entrainements habituels demain matin, en attendant, vous êtes libre de monter dans le dortoir. Dit Eno Hlaalu à l'adresse de Delmar, et ce dernier quitta la pièce, silencieux. Il ne resta dès lors plus que moi et le Dunmer dans la salle commune.

-Mes plus sincères félicitations encore une fois, ma chère soeur. Repris le grand maitre une fois le Rougegarde parti. Nos clients sont très satisfaits de la manière dont vous avez géré cette affaire, et je suis personnellement très impressionnés par le rendement dont vous faites preuve. A vrai dire, c'est extrêmement rare qu'une nouvelle recrue fasse preuve d'autant de professionnalisme en aussi peu de temps, mais là, nous avons tiré le gros lot, nous en avons trois d'un coup, je crois bien que ça n'était encore jamais arrivé depuis que j'ai rejoint cette organisation.

Je supposai qu'il faisait également référence à Samia et à Reesa, vu que la seule autre nouvelle recrue était Delmar, et qu'il n'avait évidemment pas brillé depuis son arrivée...

-Maintenant, laissez moi vous expliquer la suite des événements, je l'expliquerai également à Samia quand elle sera de retour. Demain, vous allez suivre un gros entrainements au combat, pour vous préparer au mieux à votre ultime contrat, celui là même qui signera définitivement votre intégration en tant que membre reconnu de la Morag Tong. Évidemment, vous continuerez à recevoir des entrainements par après, mais le succès de ce contrat mettra officiellement fin à votre statut de recrue.

Il marqua une pause, et repris.

-Demain donc, vous vous entrainerez, vous et Samia, avec Rogdul, qui vous apprendra toutes les subtilités du combat en tant qu'assassin, et vous aidera à développer au mieux votre propre style. Vous serez alors soumises à un ultime contrat qui vous permettra de mettre en pratique tout ce que vous avez appris jusqu'à maintenant. Des question ? Bien, il est tard, je vous suggère d'aller vous reposer dès maintenant pour être prête demain. Conclus Eno Hlaalu.

J'acquiesçai, et montai dans le dortoir. Delmar était déjà couché, bien que parfaitement éveillé. Il ne connaitrait pas de longue nuit de sommeil, la conscience tranquille, avant quelques jours au moins.

Le lendemain fut assez éprouvant. Nous passâmes la journée, Samia et moi, à nous entrainer en compagnie de Rogdul, qui nous appris pas mal de subtilités sur l'art de se battre en temps qu'assassin. Les écoles de combat traditionnelles, notamment celles de la légion impériale, apprenaient des tas de techniques très intéressantes, mais avaient souvent tendance à s'enfermer dans un certain formalisme, comme cette fameuse histoire de toujours dégainer de la main droite en tenant son fourreau de la main gauche, et de frapper de divers manières, uniquement avec la lame. Ces coutumes devaient être respectées par tout soldat, car elle représentaient la rigueur, le respect et le professionnalisme.

Rogdul passa la journée à nous apprendre des techniques tranchant littéralement avec ce formalisme. Il prit pour exemple son combat contre Reesa, où ce dernier usa à de nombreuses reprises de techniques peu orthodoxes. Un assassin se fichait pas mal des normes et coutumes touchant au monde du combat, il devait passer outre, et miser uniquement sur l'efficacité. Par exemple, nous apprîmes à dégainer rapidement de la main gauche, et à attaquer avec cette main. Le but était de déstabiliser l'adversaire en lui opposant un style d'attaque complètement contraire aux normes. Étant ambidextre, j'eus beaucoup plus de facilité que Samia à effectuer ce genre de mouvement.

Nous apprîmes également à ne pas nous limiter au tranchant de nos armes pour attaquer, mais également à frapper avec les poignées, le dos des lames, voir même à se servir du fourreau comme d'une deuxième arme, ainsi qu'a donner divers coups de poings et coups de pieds pour casser les gardes et ainsi créer des ouvertures dans les défenses ennemies.

Au fil des heures, Samia et moi même avions de plus en plus tendance à nous démarquer, et à adopter des styles très différents. Samia développa assez rapidement un style assez typique des utilisateurs de dagues. Utilisant principalement deux petites lames pour attaquer, une dans chaque main, elle appris rapidement à agresser l'ennemi au corps à corps avec sa rapidité. Sa main gauche lui servait principalement à se défendre, en déviant les attaques, et à ouvrir la garde adverse, en donnant de petits coups bien placés. Sa main droite servait de son côté principalement à attaquer, en faisant littéralement pleuvoir une pluie de coups sur l'adversaire. Son style était particulièrement agressifs, et ses armes très petites, elle se révélait donc très difficile à combattre.

De mon côté, que ce soit avec mon Katana, mon Wakizashi, voir avec les deux en même temps, je développai un style beaucoup plus aérien et acrobatique, principalement à cause de la nécessité de créer une certaine amplitude dans mes mouvements, mes lames étant beaucoup plus longues que celles de Samia. J'appris rapidement à attaquer dans les airs, et en effectuant des roulades, pour rendre mes mouvements plus puissants, plus rapides, mais aussi plus imprévisibles.

Contrairement à Samia, je savais attaquer et défendre des deux mains, et était capable de désynchroniser complètement mes mouvements pour des attaques simultanées sur plusieurs fronts en même temps, ou on contraire légèrement différées, ce qui rendait la défense quasiment impossible chez mon adversaire.

Nous terminâmes la journée par plusieurs petits combats, au terme desquels Rogdul fut bien obligé de capituler.

-Raaaaaaaaaaaaaah ! Bon ça va t'as gagné ! Me lança-t-il d'un air râleur alors que je l'entaillais pour la 12ème fois en 13 attaques.

Il soigna rapidement ses blessures avec un sort de guérison, puis reprit.

-Enfin blague à part, vous êtes vraiment impressionnantes. Toutes les deux. Je dirais même terrifiantes. Vous progressez à une vitesse invraisemblable.

Samia afficha un sourire radieux, mais se fit rapidement reprendre de volée.

-Ouai enfin, une fois le grade supérieur atteint, ce sont vos formateurs respectifs qui prendront le relais, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus rien à vous apprendre. Et là j'aime autant te dire que ça va être une autre paire de manches, ma petite. Moi je suis polyvalent, je me débrouille partout, mais je n'excelle nul part. C'est à la fois mon plus gros avantage, et mon plus gros défaut. Conclus l'Orque.

J'avais effectivement remarqué ce détail. En effet, le fait que Rogdul soit déjà dépassé par nous en combat n'était pas seulement le fait de notre progression fulgurante. Il souffrait évidemment d'un manque de finition flagrant dans son style de combat. Comme il le disait si bien, il se débrouillait partout, savait tout faire, assez bien qui plus est. Mais ce n'était pas suffisant lorsqu'on se retrouvait confronté à des combattants qui excellaient dans un art, et un seul. En cela, je m'estimais heureuse d'avoir trouvé ma propre voie.

-Bon, il commence à être tard. Faut dire qu'il a passé toute la journée ici. Hé oui ça passe vite quand on s'amuse hein ? Personnellement, je dirais que vous êtes plus que prêtes. la plupart des recrues sont bien moins préparées que vous avant de se lancer dans leur ultime contrat.

Sur ces paroles, nous quittâmes la salle d'entrainement des canaux, et rejoignîmes la salle commune. Il était déjà l'heure du diner. Effectivement, la journée était passée en un éclair.

Nous fûmes de nouveau accostée par Eno Hlaalu dès notre arrivée dans la pièce, qui nous remit un document officiel à chacune, ainsi qu'un portrait de nos cibles respectives, histoire de les reconnaitre le moment venu.

-Demain est un jour décisif. Commença le dunmer. Vos contrats se dérouleront tous les deux à Vivec, et auront pour cibles deux Dunmers, membres haut placés de la haute bourgeoisie de cette ville. Sedris, votre cible est un dénommé Arvyn Heleran. Il dois se rendre demain au manoir Curio, sur la grande place du quartier Hlaalu. Samia, votre cible est Bolnor Reloro, qui lui se rendra au manoir Saren, situé sur la grande place du quartier Redoran. Ces contrats sont un peu particuliers, et nécessitent une approche spéciale, c'est ce pourquoi vous vous êtes entrainées si durement. Vous allez devoir faire face à plusieurs types de situations.

Il marqua une légère pause, et reprit.

-Ces gens sont conscients du danger qu'ils encourent, ils ont donc pris les mesures nécessaires visant à leur protection. Ils auront engagés des mercenaires, qui couvriront toutes les entrées de la grande place. Il vous faudra trouver le moyen de passer. Si les ordonnateurs et les gardes des différentes maisons ne peuvent rien contre vous du moment que vous leur certifiez la légalité de l'assassina, ces mercenaires eux ne sont pas tenus de respecter ce genre de lois, il y'a donc de fortes chance qu'ils vous attaquent à vue si ils vous repèrent. Une fois à l'intérieur, vous devrez attendre le signal avant d'agir. En effet, nos clients tiennent à faire passer un message, les assassinats doivent donc avoir lieu en même temps. Nous posterons des taupes, qui vous signaleront quand agir. Elles sont censées déclencher une bagarre, ce qui aura également pour effet de distraire les gardes, et de vous permettra de vous infiltrer dans vos manoirs respectifs.

Eno Hlaalu marqua de nouveau une pause. Décidément, ce contrat s'annonçait difficile.

-Dernière précision, il est normalement interdit de tuer des personnes ne faisant pas l'objet d'un contrat. Cette règle ne s'appliquera pas ici. Vous serez libres d'éliminer quiconque se mettra en travers de votre chemin.

Le grand maitre nous regarda successivement, Samia et moi, attendant une éventuelle question, puis conclu.

-Ces contrats sont d'un niveau nettement supérieurs à ceux remplis précédemment, je vous suggère donc de bien vous préparer. Votre intégration définitive au sein de notre organisation dépend directement de la réussite de cette mission.

Eno Hlaalu resta quelques instants silencieux, en l'attente d'une ultime question et sembla réfléchir quelques minutes pour voir si il n'avait rien d'autre à ajouter.

-Bien, dans ce cas, je vous souhaite bonne chance. Et il quitta la pièce.

Samia et moi ne tardâmes pas non plus, il était déjà tard, et la journée nous avait fatigué. Nous nous glissâmes dans nos lits respectifs, et discutâmes quelques minutes avant de nous endormir. Il nous faudrait préparer un plan avant de partir demain matin.

Chapitre 16: une faille dans le système.

Nous nous réveillâmes assez tôt. A vrai dire, je n'avais pas bien dormir. Ce contrat avait finit par me stresser terriblement, alors que Samia semblait plus détendue.

J'avais passé la nuit à réfléchir à divers moyen d'entrer dans les places principales de nos quartiers respectifs, mais c'était peine perdue. Soudoyer ne servirait à rien, et nul doute que toute personne entrant ou sortant serait fouillée, ce qui rendait tout déguisement inutile. Non, la réussite de ce contrat passait forcément par l'infiltration. Les quartiers de Vivec était très vastes, comprenaient plusieurs niveaux, et s'étendaient selon un raison très complexe de couloirs et de recoins en tous genre, souvent méconnus, même par les propres habitants de ces quartiers. Les salles et couloirs abandonnés y étaient légions. Il y avait forcément un moyen d'atteindre la place principale par une autre entrée...

Je fouillai la bibliothèque située juste à côté de la salle commune, et finis par trouver exactement ce qu'il me fallait, à savoir, les plans de la cité. Nous les étudiâmes Samia et moi, jusqu'à établir les itinéraires respectifs.

Les égouts des différents quartiers donnaient directement sur l'énorme lac sur lequel était construite la cité, via d'énorme grilles d'évacuation. Il nous faudrait nous infiltrer par une de ces grilles, pour accéder aux égouts. De là, des échelles ramenaient aux différentes salles des canaux situées juste au dessus. Ces salles, bien qu'inoccupées pour la plupart, étaient déjà gardées, mais seulement par quelques ordonnateurs, ce passage serait facile. De là, il fallait encore monter d'un étage, vers les quartiers inférieurs. Les entrées de cet étage ne seraient pas surveillé, même si la présence de quelques mercenaires y était à prévoir. De plus, c'est ici que résidait la tranche la moins favorisée de la population. Il fallait donc s'attendre à croiser du monde en chemin.

De là, nos chemins divergeaient. Samia pouvait, depuis cet étage, atteindre la prison. Cette prison donnait également sur le bureau du trésor publique, qui lui même donnait sur la grande place Redoran.

De mon côté, je pouvais, toujours depuis le quartier inférieur, trouver une porte menant vers la réserve du Cercle de la Nation Elfique, qui lui même, donnait sur la grande place Hlaalu.

De là, il nous faudrait donc attendre le signal, pour finalement rejoindre nos manoirs respectifs, le manoir Curio pour moi, et le manoir Saren pour elle. Ce plan me semblait fiable. Le chemin était plus ou moins sûr, et relativement mal gardé. Samia aurait peut-être un peu de mal à justifier sa présence dans la prison si jamais elle y croisait un garde, mais rien d'insurmontable.

Le temps de faire tous les préparatifs, il était déjà presque midi. Nous ajustâmes nos tenues et jetâmes un dernier coup d'oeil à nos armes avant de finalement quitter le quartier général.

Dès notre arrivée sur les remparts du quartier de l'arène, nous fûmes confrontées à un brouillard particulièrement épais. Sans même m'expliquer pourquoi, Samia grimpa sur le garde fou. Je la priai de redescendre vite fait. Il serait tout de même dommage de mourir d'une chute avant même d'être partie en mission...

-Mais non idiote ! La chance nous sourit ! Avec cette purée de poids, personne ne nous verra plonger dans l'eau pour rejoindre les grilles d'évacuation des égouts. Allez suis moi ! Et sans une seule seconde d'hésitation, elle sauta.

Je restai là quelques secondes, pétrifiée par la folie de son geste, jusqu'à entendre une voix m'appeler en contrebas.

-Allez viens ! Elle est bonne en plus ! Me lança Samia depuis le lac en contrebas.

J'hésitai quelques secondes, mais finis par grimper sur le garde fou à mon tour, bien qu'extrêmement mal à l'aise.

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-Saute ! Insista la Bosmer.

Après quelques secondes d'hésitation, je me décidai enfin. Je pris une rapide inspiration, avant de me lancer dans le vide. Samia m'avait menti, l'eau était glaciale...

-Ah enfin ! Bon, c'est ici qu'on se sépare. Tu as bien mémorisé les plans ? Bon ben, bonne chance ma chérie, on se revoit de l'autre côté. Et elle plongea sous l'eau.

Je n'eus aucun mal à trouver la grille des égouts, elle était exactement à l'emplacement indiqué sur le plan.

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J'eus un peu de mal à passer entre les barreaux malgré ma minceur, mais finis tout de même par pénétrer dans les égouts, jusqu'à finalement apercevoir la surface juste au dessus de ma tête. Sortant furtivement la tête de l'eau, je guettai une éventuelle présence.

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Personne.

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Le temps d'emprunter celle échelle, et je serais déjà dans les salles des canaux.

Mon arrivée se fit dans la précipitation. En effet, à peine avais-je passé la trappe située à même le sol de la salle, que des bruits de pas se dirigèrent dans ma direction, visiblement alertés par le bruit. Heureusement, j'eus le temps de fuir en direction des escaliers situées juste à côté de la trappe.

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-Hmmm, encore ces saloperies de rats ! Grogna l'Ordonnateur en reprenant sa ronde. Je l'avais échappé belle...

Je continuai à monter les escaliers pour arriver jusqu'à la porte menant au quartier inférieur.

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C'est une fois à l'intérieur que les choses risqueraient de se corser.

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Contrairement à ce qu'on avait prévu Samia et moi, ce quartier était pratiquement désert, et les quelques gens présents, aussi bien citoyens qu'Ordonnateurs, ne se soucièrent même pas de moi. Je montai rapidement à l'étage supérieur de ce quartier, à la recherche de la porte menant sur la remise du Cercle de la Nation Elfique. J'eus alors un léger trou de mémoire, qui me força à rechercher à l'aveuglette durant quelques minutes. Heureusement, la porte n'était pas très loin de ma position, et je la retrouvai assez rapidement.

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Une fois à l'intérieur, la dernière partie de la progression fut beaucoup plus rapide. Les quelques personnes croisées ne me jetèrent même pas un regard, je n'eus donc aucun besoin d'utiliser la furtivité pour arriver jusqu'à la grande place du quartier Hlaalu.

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Je ne sais pas si tout cela était dû au fait que je sois également Dunmer, et donc éventuellement confondue avec les résidents du quartier Hlaalu, mais ma progression avait été étonnement facile. J'espérai que Samia s'en était aussi bien sortie.

Je jetai un rapide coup d'oeil autour de moi, histoire de repérer les lieux. La grande place était peu fréquentée, même si j'apercevais ça et là plusieurs personnes à l'allure douteuse. Je compris rapidement que les mercenaires engagés par ma cible n'étaient pas ceux que j'avais imaginé. Ils opéraient en civil pour la plupart, ce qui leur permettait de patrouiller avec plus de discrétion, et surtout, les rendait plus difficilement identifiables. Seule une poignée d'entre eux, équipés d'armes et d'armures classiques, contrôlaient et fouillaient les gens entrant et sortant de la grande place.

Je m'assis dans un coin, sur un banc publique, en attendant le signal. Ce dernier ne se montra d'ailleurs pas très long à arriver. En effet, un Dunmer complètement saoul, et visiblement en manque de distraction, fit un croche pied à un Orque passant juste à côté de lui, ce qui déclencha une dispute, qui se termina rapidement en bagarre. Plusieurs Ordonnateurs, ainsi que des habitants de la place, tentèrent de les séparer. Hélas pour eux, le Dunmer n'était décidément pas prêt à coopérer. Il cracha au visage d'un des Ordonnateurs, attrapa la masse d'arme d'un deuxième, pour venir frapper le troisième avec, ce qui déclencha une mêlée générale, ainsi que la curiosité de toutes les personnes présentes sur la place, même celle des mercenaires.

Décidant que le moment était venu, je profitai de l'occasion pour me faufiler vers le seul manoir de la place, le manoir Curio, où ma cible était maintenant totalement vulnérable, ses hommes étant désormais occupés à encourager les participants à la bagarre, voir à se bagarrer eux même.

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Oui, la taupe avait bien fait son travail, c'était désert. Je ne mis pas beaucoup de temps à retrouver ma cible, étant la seule personne encore présente dans la bâtisse. Je la trouvai dans la dernière chambre, située au fond du manoir.

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Contre toute attente, Arvyn Heleran ne chercha pas à s'échapper. Je pus directement lire un sentiment d'abandon au fond de ses yeux dès mon arrivée dans la chambre.

-Oh...Ainsi mon heure est enfin venue...Soupira-t-il simplement avant que je le poignarde au coeur avec mon kunaï.

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Ma mission était terminée, je devais quitter cet endroit au plus vite avant que quelqu'un ne se rende compte de la situation.

Je quittai rapidement le manoir et regagnai dans la foulée la grande place, alors que la bagarre déclenchée quelques instants plutôt y battait son plein. Détail intéressant, le Dunmer qui l'avait déclenchée n'était plus là...

Subitement, un mercenaire en civil, m'ayant visiblement vu sortir du manoir, me pointa du doigt en criant:

-Un assassin ! Choppez la !

Une dizaines de mercenaires en armures se précipitèrent vers moi, au moment même où je prenais la fuite en direction de la porte principale, désormais libre de toute garde. En atteignant les remparts extérieurs du quartier Hlaalu, je fus rapidement forcée d'admettre que mes ennemis m'avaient rapidement encerclée, et se rapprochaient désormais en demi cercle, me pressant de plus en plus contre le garde fou.

-Un dernier mot pour la fin ? Me lança un mercenaire sur un ton triomphale. Et avant même qu'il ne se décide à me donner le coup de grâce, je me jetai par dessus le garde fou, sous les cris hystériques de mes ennemis.

-Merde ! Attrapez là vite avant qu'elle ne...! Beugla un mercenaire.

Trop tard, j'avais déjà plongé...

Pour ne pas donner ma position, je décidai de rejoindre le quartier de l'arène par la même manière que j'avais infiltré celui de la maison Hlaalu, sous l'eau, en passant par la grille des égouts, et regagnait dans la foulée le quartier général de la Morag Tong.

Chapitre 17: unies par le sang.

Je fus accueillie par Samia, accroupie au dessus de ma tête, alors que je sortais à peine la tête de l'eau des égouts. Visiblement, elle avait remplit son contrat encore plus rapidement que le mien. L'opération dans son intégralité s'était déroulée en moins d'une heure, et malgré la profondeur à laquelle se trouvaient les égouts, nous pouvions déjà entendre des cris de victoire au dessus de notre tête. Je crus tout d'abord à un combat d'arène, avant que Samia ne m'explique la véritable raison de tout ce bruit.

-La cité entière est en train de s'embraser. Me confia la Bosmer sur un ton oscillait entre la fierté et la crainte. Je ne connais pas bien Vivec et ses personnages clefs, mais il faut croire que le grand maitre ne nous a pas tout dit au sujet de nos cibles. Apparemment, on vient de libérer la cité de deux de ses dirigeants les plus influents et les plus néfastes.

Un grand bruit de fracas se fit entendre quelques étages au dessus de nous, coupant la Bosmer dans son explication. Elle repris néanmoins.

-Je suis là depuis quelques minutes seulement, mais les cris prennent de plus en plus d'ampleur, j'ai l'impression qu'ils proviennent désormais des quatre coins de Vivec.

Elle se leva subitement, comme animée d'une excitation soudaine.

-Viens vite, montons sur les remparts, faut qu'on voit ça de plus prêt !

Je quittai rapidement l'eau et nous grimpâmes l'échelle menant aux canaux, puis les escaliers menant aux quartiers inférieurs, et enfin aux remparts extérieurs du quartier de l'arène.

J'eus du mal à en croire mes yeux, tant le spectacle qui se dressait devant nous était invraisemblable. Des milliers de gens courraient sur les remparts, agitant, arrachant et détruisant drapeaux et autres statues représentant l'autorité des grandes maisons. Les deux assassinats avaient provoqué un véritable vent de rébellion, qui prenait de plus en plus d'ampleur et fur et à mesure que l'information se propageait aux quatre coins de la cité.

-Merveilleux n'est-ce pas ? Lança quelqu'un derrière nous.

Je me retournai rapidement, pour apercevoir Eno Hlaalu, juste derrière nous, admirant lui aussi le spectacle.

-Arvyn Heleran et Bolnor Reloro sont morts, et je viens à l'instant d'apprendre par un contact au sein de la guilde des mages que Melar Oreyn vient également d'être assassiné à Longsanglot par un membre de notre cellule située sur place. La population commence à se déchainer dans tout Morrowind, l'heure de la révolte à sonné, les choses bougent enfin. Termina Eno Hlaalu d'un air penseur.

Je peinais à croire les conséquences de notre mission. Étions nous réellement responsable de ce tout ce déchainement ?

-Venez. Nous dit simplement le Dunmer. Il est temps d'avoir une bonne conversation.

Nous regagnâmes le quartier général sous une tonne d'applaudissements de nos collègues, et je reçu un nombre impressionnant de grandes tapes dans le dos sur le chemin menant au bureau de Eno Hlaalu.

Le Grand maitre nous pria de nous asseoir, et commença la conversation:

-Bien, comme vous l'avez constaté, votre mission est un succès total. Combinée à notre opération à Longsanglot, ce sont ni plus ni moins que trois des membres les plus hauts placés des maisons Hlaalu, Redoran et Telvanni qui viennent d'être assassinés en même temps. Ces hommes étaient l'incarnation même de la corruption. Ils étaient responsables d'un tas de délits, visant notamment au trafic d'esclaves, au trafic d'armement et au détournement d'argent public. Ils étaient également de grands défenseurs de la guerre en Morrowind. Ils ont provoqué un nombre incroyable de conflits, et donc de morts, et ont alimentés la haine entre les différentes grandes maisons durant des années. Leur mort est donc un soulagement pour la province toute entière. Le pays et son peuple vont enfin pouvoir quitter ce climat de peur et de haine qui régnait ici depuis des années, du moins pendant quelques temps. Commença le Dunmer qui fut interrompu par un bruit de bouchon de champagne qui saute accompagné de cris de victoire dans la pièce en dessous. Il reprit néanmoins.

-Avant de vous féliciter et de vous remercier, je tiens tout d'abord à m'excuser. Je n'ai pas été totalement franc avec vous quand à la nature et à la portée de ces contrats. Cette mission était d'un niveau très nettement supérieur au votre, et les enjeux étaient énormes. Je ne vous en ai pas informé pour deux raisons. Premièrement, nous avons récemment fait l'objet de fuites, et il est maintenant clairement établi que nous avons une taupe parmi nous depuis déjà un certain temps. Confier ces contrats à des jeunes recrues, sans en parler à personne d'autre était le seul et unique moyen valable de s'assurer qu'aucune information ne sortirait avant l'exécution de ces contrats.

Il marqua une courte pause, avant de reprendre.

-Et deuxièmement, qui est le point le plus important à mes yeux. Il était évident pour tout le monde ici que vous jouissiez d'un énorme potentiel. Le but de ce contrat était aussi de vous tester pleinement, de vous mettre face à une situation très complexe, nécessitant un grand professionnalisme. En réussissant ce contrat, vous avez prouvé à tout le monde votre immense talent, et vous êtes assuré un avenir brillant au sein de la Morag Tong. Entendez moi bien, il ne s'agit pas simplement de prouver votre talent au combat ou à l'assassina, mais de montrer à Morrowind, à Tamriel toute entière, qu'en ayant dans ses rangs des jeunes membres tels que vous, l'organisation est plus vivante et opérationnelle que jamais, et ce encore pour des années et des années à venir.

Le discours du Dunmer tomba comme un coup de massue. Je peinai encore à réaliser la portée de ce que nous avions accomplis. Il y'a quelques jours encore, j'étais une adolescente de quatorze ans perdue au milieu d'une terre inhospitalière, sans famille, sans repères, sans rien. Et aujourd'hui, on me considérait presque comme une icône au sein de la plus grosse organisation d'assassins qu'ai jamais connu Tamriel.

-Comme prévu, vous allez maintenant monter en garde, mais il ne s'agira pas d'une promotion traditionnelle. Comme vous le savez peut-être, les grades sont les suivants: pantin, larbin, esclave, fidèle, penseur, frère, professionnel, expert, maître et grand maître. Vous êtes actuellement des pantins, et les lois de la Morag Tong voudraient que vous passiez maintenant au grade de larbin. Néanmoins, en raison de l'extraordinaire talent dont vous avez fait preuve durant toute votre formation, ainsi que de l'exploit invraisemblable que vous venez de réaliser, j'ai décidé, avec l'appui de tous mes subordonnés, de vous nommer directement au grade de frère.

Samia gesticula sur sa chaise, alors que le grand maitre marquait une légère pause, avant de reprendre.

-C'est la troisième fois seulement depuis la création de cette organisation qu'une recrue saute plusieurs grades dès sa première promotion, et la première fois dans l'histoire de la Morag Tong qu'elles sont deux en même temps. Évidemment, et même si votre talent vous permettrait d'ors et déjà de prétendre à un grade encore plus élevé, il vous manque l'expérience, que vous ne pourrez acquérir qu'au fil de nombreux contrats. Il faut obligatoirement combiner les deux pour prétendre à un grade plus élevé. Mais je ne me fais plus de soucis vous concernant, vous irez loin, très loin.

Un second bruit de bouchon qui saute retentit à l'étage en dessous, ce qui décida visiblement le grand maitre à clore ici la conversation.

-Bien, vous êtes désormais des membres aguerris de notre organisation. Encore toutes mes félicitations. Je vous suggèrerai maintenant d'aller fêter ça dignement, ne faisons pas attendre vos collègues.

Nous rejoignîmes la salle commune et y fûmes de nouveau accueillies comme les héroïnes d'un livre épique.

Évidemment, comme le disait Eno Hlaalu, cette victoire était bien plus que la preuve de notre talent, elle représentait également la preuve que la Morag Tong, bien qu'interdite dans la plupart des provinces de Tamriel, et réduite à l'état de quasi légende, était encore belle et bien active, et en grande forme qui plus est, et pouvait, encore aujourd'hui, compter sur l'arrivée de nouveaux membres talentueux, ce qui lui accordait d'autant plus de crédit.

Aldaril ne trouva rien de mieux à faire que de nous asperger de champagne, alors que la petite fête de promotion pouvait enfin démarrer pleinement.

Nous fûmes félicités à maintes reprises par plusieurs dizaines de membres, que je n'avais encore jamais vu pour la plupart, et fûmes invitées à manger divers choses, toutes plus appétissantes les unes que les autres.

Nous fûmes également invitées à gouter des boissons douteuses, visiblement très fortement alcoolisées.

-Alléééé allééééé heeeiiiiinn. Insista un Aldaril déjà complètement saoul.

-Mais on est mineurs ! Fit remarquer Samia, et Sedris n'a que quatorze ans, c'est encore une enfant ! Insista bien la Bosmer d'un ton moqueur.

-Mégnépasgrave ! Articula péniblement l'Altmer. Moi a vot' ache, j'été déya aggro au sgou...au sgou...

-Au skouma ? Suggéra Rogdul.

-Zé za ! Enchaine l'Altmer.

Alors que la fête battait son plein, je fus prise d'un sentiment étrange, un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis très longtemps. Oui, pour la première fois depuis des années, je me sentais enfin chez moi.

Chapitre 18: l'aube d'une nouvelle ère.

Un an et quelques mois plus tard...

-Faites attention à votre tête. Insista Eno Hlaalu, alors que nous nous faufilions le long d'un couloir particulièrement étroit et bas de plafond.

-Aujourd'hui est un jour spécial, je ne voudrais pas qu'il soit marqué par une fracture du crâne. Continua le Dunmer au fur et à mesure de notre progression.

-Moi j'ai pas besoin de me baisser...Fit remarquer Samia.

Je lui fit remarquer que ce n'était pas étonnement, vu qu'elle était la preuve vivante que les Dwemers existaient encore.

-Non mais moi je suis une adulte maintenant, alors tu me respecte, affreux bambin.

-Allons allons un peu de silence je vous prie ! Nous coupa le grand maitre. Néanmoins, si je suis me permettre, tu n'es pas très grande non plus Sedris, et tes 18 printemps à peine consommés ne te rendent pas plus mature pour autant, Samia...A vrai dire, je remarque même une régres...Non ! Chut ! Maintenant taisez vous ! Nous y sommes presque...Plus que quelques mètres et...Voilà, nous y sommes !

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Nous débarquâmes dans un grand sanctuaire à l'aspect étrange. Selon Eno Hlaalu, il ne différait pas tellement des divers temples qui pullulaient sur Morrowind, mais n'en ayant encore jamais visité, je fus forcément surprise...

Nous étions actuellement dans une grande salle recouverte de ces bassins de sables miniatures, et parsemée de divers renfoncements dans les murs, donnant chacun sur de minuscules pièces, où trônaient différents autels, statues, cercueils et autres livres ancestraux.

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Eno Hlaalu s'arrêta devant un bassin de sable un peu particulier, et nous invita à regarder.

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-Bien, vous ne remarquez rien ? Nous questionna le Dunmer.

-Euh...C'est plein d'ossements, mais sinon...Non je ne vois pas. Répondit Sedris.

Je ne voyais pas non plus ce qu'il y avait à voir.

-C'est normal. Répondit le grand maitre. Comme vous le savez, la Morag Tong a été réduite à l'état de quasi légende, suite à son interdiction dans toutes les autres provinces de Tamriel. Nous avons perdu des milliers d'hommes, des centaines de sanctuaires, mais aussi la plupart de nos lois et coutumes. Aujourd'hui, nous sommes considérés comme une alternative légale et moins radicale à la confrérie noire, même par nos membres les plus anciens, mais il n'en a pas toujours été ainsi...

Je voyais déjà où il voulait en venir. Effectivement, d'après les livres que j'avais lu et les quelques discussions que j'avais eu avec d'autres membres, la Morag Tong avait autrefois été une organisation très mystérieuse, renfermant de lourds secrets, et obéissant à des coutumes et des lois tellement sombres qu'elles en feraient pâlir la confrérie noire et ses cinq principes.

-Nous sommes donc aujourd'hui une organisation familiale, nous ne comptons qu'une grosse dizaine de membres sur Vvardenfell, et autant sur le reste de Morrowind. Nous formons nos assassins avec douceur et pédagogie, et nous leur offrons un refuge, un nid, dans lequel ils peuvent s'épanouir tranquillement. Continua le grand maitre.

Il marqua une pause, et reprit:

-Autrefois, nous étions une organisation religieuse, obéissant aux lois et aux principes très stricts de Mephala et de Sithis. Nous étions partout et nul part à la fois. Nous ne laissions aucune trace de notre passage, ne divulguions aucun secret concernant notre ordre, sous peine de mort. Notre existence était d'autant plus effrayante qu'elle était impossible à retracer. Nos assassins étaient froids, impliqués, vivaient en solitaire et n'agissaient que sous l'ordre de messages codés dont l'origine restait toujours inconnue. Ils étaient unis par le sang, par la noirceur de leur mission et de leur âme, et tuaient par ce qu'ils étaient nés pour ça, parce qu'ils aimaient ça, pour la gloire de nos divinités. Nous avons assassinés des rois, des empereurs, avec tout le mystère et le professionnalisme qui nous caractérisait. Nous avons marqué Tamriel toute entière de notre emprunte.

Eno Hlaalu marqua de nouveau une pause, avant de reprendre.

-Évidemment, ne nous faisons aujourd'hui que subir les conséquences des agissements de nos lointains ainés. Comme toute organisation à son apogée, la Morag Tong n'a pas su tenir sa place. Ses assassins se sont montrés fiers, arrogants, et ont honteusement divulgués ses secrets, dans un unique but de vantardise. L'organisation a été interdite dans tout Tamriel, et la branche mère de Morrowind a été coupée de toutes ses ramifications situées en dehors de la province. Ainsi est né notre pire ennemi, la confrérie noire, qui ne nous a jamais vraiment pardonné d'avoir abandonné ses membres.

La confrérie noire était donc née de la Morag Tong...Je n'en savais absolument rien...Je savais que la Morag Tong était beaucoup plus ancienne, mais malgré les ressemblances, je n'aurais jamais pu imaginer que ces deux organisations n'avaient fait qu'un autrefois, vu les relations particulièrement tendues qu'elles entretenaient aujourd'hui...

-Aujourd'hui, nous ne croyons plus en rien, nous ne sommes plus craints de personne, et nous agissons comme une bande de criminels sans envergure. Nous avons perdu notre gloire passée. Conclut Eno Hlaalu.

En vérité, je n'étais pas mécontente d'avoir rejoint la Morag Tong en cette période si tardive...Je n'aurais pas aimé en être membre il y'a mille ans d'ici...Le passé de ma propre famille m'effrayait terriblement.

Eno Hlaalu marqua une pause durant laquelle il nous fixa intensément, Samia et moi.

-Si je vous ai fait l'honneur de venir dans notre sanctuaire caché, c'est parce que j'ai un projet d'envergure, et que vous en faites partie. Depuis votre arrivée, vous n'avez cessé de m'impressionner, de remplir vos contrats avec détachement et professionnalisme, et avez très rapidement grimpé jusqu'au grade d'expert, à tel point que vos performances m'ont rappelé l'histoire de cette organisation, ainsi que sa gloire passée. J'ai pour objectif de faire renaitre la Morag Tong de ses cendres, et j'ai besoin de membres de votre envergure. Seuls vos talents et votre détermination pourrons remettre la machine en marche. Vous serez alors, je l'espère, les éléments fondateurs d'une nouvelle ère.

Samia sembla particulièrement excitée par les propos de Eno Hlaalu. Je ne partageai pas vraiment son sentiment. Si le grand maitre disait vrai, il fallait retourner à des traditions et à un mode de vie beaucoup plus sombre et rude, et je ne me sentais pas vraiment prête.

-Je comprends ton appréhension Sedris, mais n'ai crainte, nous ne retournerons pas 1000 ans en arrière d'un claquement de doigt. Les choses devront changer progressivement. Dans un premier temps, vous vous contenterez de remplir vos contrats différemment. Enchaina le Dunmer en réponse à mon visage tendu.

Je n'étais pas convaincue, mais bon...Eno Hlaalu enchaina sur un ton plus cérémonial.

-D'ailleurs, le temps est maintenant venu de vous impliquer officiellement à ce projet. C'est pourquoi, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous élèves toutes les deux, Samia et Sedris, Experts de la Morag Tong, au grade de Maitres.

Cette dernière phrase me fit l'effet d'un coup de massue. Des Maitres, nous ? Il s'agissait du grade le plus élevé avant celui de grand maitre, et il ne pouvait apparemment s'attribuer qu'en des cas exceptionnels.

-Le grade de Maitre n'arrivant jamais seul, vous allez maintenant recevoir la tunique ancestrale des assassins d'élite de la Morag Tong. Contrairement aux armures en cuir de Netch que vous portez actuellement, celle-ci n'est pas une imitation, mais la version authentique, celle qui nous a autrefois représenté dans tout Tamriel. Elle est toujours offerte aux membres passant le grade de maitre, soit à quasiment personne, pour être franc. Il s'agit d'habitude plus d'une tradition honorifique d'autre chose, mais ici, ce sera un peu différent. Cette armure, portée par vous, va marquer le renouveau de cette organisation. Allez-y, essayez là.

J'enfilai mon armure avec précaution. Il est vrai que la version en cuir de Netch correspondait assez bien au fameux croquis populaire, représentant un assassin de la Morag Tong, deux poignards en main. Mais cette version-ci en était la réplique exacte. Une armure vieille de plusieurs milliers d'année. L'authentique relique d'une organisation aujourd'hui presque disparue.

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-Sedris, dégaine un peu pour voir ? Me lança Eno Hlaalu.

Je m'exécutai, dégainant mon Wakizashi de la main gauche, et mon Katana de la main droite.

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-Oui, c'est parfait ! S'exclama le grand maitre, admiratif. C'est exactement ce qu'il nous fait pour commencer.

Nous passâmes quelques minutes à nous regarder sous toutes les coutures, Samia et Moi, avant que le grand maitre ne reprenne.

-Bien, encore toutes mes félicitations. Maintenant écoutez moi bien, car les choses vont se corser dès maintenant. Demain, vous serez soumises à un nouveau contrat. Rien de bien particulier, si ce n'est la forme que vous y mettrez, qui devra être différente de celle employée d'habitude. Vous devrez impérativement agir dans la plus grande discrétion, et ne vous faire voir de personne. Il ne s'agit plus d'une exécution publique, ou de faire passer un message de façon explicite. Vos cibles seront des hommes importants et bien gardés, et un assassina inexplicable dans tout ce dispositif sèmera un grand trouble parmi la population. La Morag Tong a beau avoir perdu sa réputation d'antan, ses exploits passés continuent à alimenter les légendes, et restent encore très vivement ancrés dans la tête de beaucoup de gens. Ce meurtre sonnera le premier pas, celui de la longue marche de la reconquête.

Chapitre 19: remise en question.

Je mis à profit le retour vers le quartier général pour réfléchir à plusieurs choses. Depuis notre passage au grade de Frère, Eno Hlaalu nous avait proposé des contrats nécessitant des exécutions de plus en plus spectaculaires. Nous étions rapidement devenu des armes de destruction massive, couplé à des messagers, sans cesse chargés de rappeler au monde que la Morag Tong était toujours là. Cette façon de procéder me semblait tout à fait contraire au projet du grand maitre, et à son envie de revenir vers une Morag Tong plus discrète et plus crédible. Évidemment, le grand maitre lui même restait tributaire des contrats qui lui étaient proposés par ses clients, mais quand bien même...

Au fur et à mesure de notre progression dans les rangs de la Morag Tong, il avait plusieurs fois hésité à nous impliquer davantage dans la gestion de l'organisation, ainsi qu'à la formation de ses membres, comme le font souvent les plus hauts gradés, mais avait fini par proposer ce travail aux membres plus vieux, ceux qui n'étaient plus aussi efficaces sur le terrain qu'avant. Il estimait nos talents trop importants pour les gâcher à un travail de bureau. A contrario, nos derniers contrats avaient requis la présence de plusieurs autres assassins, de grades inférieurs, qui avaient alors été chargés de faire tout le travail préliminaire à notre place, à savoir l'investigation, la collecte d'information, la traque, ainsi que les divers préparatifs précédent l'exécution même, comme l'infiltration et la diversion. Nous étions alors utilisée pour porter le coup final. Évidemment, les cibles qui nous étaient attribuées étaient souvent les cibles les plus importantes, nécessitant les meilleurs éléments. Il fallait donc qu'elles soient exécutée avec sang froid et précision, sans le moindre faux pas. Mais quand bien même, j'avais l'impression que le grand maitre craignait de plus en plus de nous exposer aux divers dangers des contrats, nous jugeant probablement trop précieuses. Ce revirement de situation était probablement bien calculé, mais à en croire ses paroles, il nous faudrait de nouveau agir de façon bien plus solitaire.

Nous arrivâmes dans un quartier général presque désert, à l'exception d'un Aldaril, endormit sur sa chaise et affalé sur une table, cuvant son vin depuis deux jours. La fête des 18 ans de Samia lui avait encore permis de se surpasser...Et dire que mes 16 ans approchaient à grands pas...

-Bien, je dois m'entretenir avec un nouveau membre, il devrait arriver d'une minute à l'autre...Lança Eno Hlaalu d'un air penseur. A vrai dire, je crois bien que c'est le dernier que nous recrutons de cette manière, il nous faudra ensuite retourner à une forme d'engagement beaucoup plus subtile. Nous sommes désormais assez, et n'avons plus besoin d'aller chercher les membres chez eux. Il leur faudra désormais faire preuve de ruse pour nous trouver. Ce sera leur premier test, comme au bon vieux temps. Termina le Dunmer.

Il est vrai que Samia et moi, ainsi que la plupart des membres présents, avaient été "convoqués", comme le ferait des mercenaires ou même la confrérie noire. Mais d'après Eris, avec qui j'avais eu une discussion là dessus quelques jours auparavant, le recrutement avait été complètement différent autrefois. Les gens désireux de rejoindre la Morag Tong devaient se référer à la fameuse légende, et en percer le secret pour rejoindre le quartier général, démontrant ainsi leur intelligence, et leur capacité à rejoindre les rangs de l'organisation.

"Pour prêter serment et entrer à notre service, le valeureux doit trouver le Grand Maître qui, par tradition, vit dans les recoins de Vivec que nul ne voit et où personne ne va, entre le sang du combat et les eaux de la vie."

Cette même phrase légendaire que m'avait récité Eris, faisait évidemment référence au quartier général dans lequel nous nous trouvions. "Les recoins de Vivec que nul ne voit et où personne ne va" faisait référence au quartier de l'arène, le seul quartier de Vivec ne comportant pas d'habitations. "Entre le sang des combats et les eaux de la vie" situait simplement le quartier général sur une carte, d'un point de vue géographique, entre le sol de l'arène, là où ont lieu les combats, et les égouts, là où stagne toute l'eau de Vivec.

Selon Eno Hlaalu, la Morag Tong avait toujours utilisé la poésie dans sa manière d'agir, aussi bien pour se couvrir, que pour afficher une certaine forme d'art. Car selon les doctrines les plus anciennes de l'organisation, l'assassina était un art à part entière.

Des personnes comme Rogdul ou Delmar ne seraient jamais devenues membres si elles étaient nées il y'a mille an d'ici...

Je fus coupée dans ma réflexion par l'arrivée d'un jeune Bréton dans la salle commune. Je ne l'avais encore jamais vu. Probablement la nouvelle recrue. Il était assez petit, et portait une long chevelure brune lui descendant jusqu'aux épaules. Il devait avoir mon âge lorsque je suis arrivé ici, ou 15 ans tout au plus.

-Euh bonjour euh...Je suis...J'ai...Commença le jeune Bréton.

-Viens donc avec moi. Lui répondit simplement Eno Hlaalu, nous devons parler. Sedris, Samia, on se voit plus tard, le temps de discuter avec notre nouveau frère, et de mettre au net les documents officiels de vos trois contrats respectifs, les deux votre, et son test d'entrée.

Sur ses mots, le grand maitre quitta la pièce, entrainant avec lui le jeune Bréton en direction de son bureau, à l'étage.

Samia se mit directement en quête de chatouiller Aldaril dans son sommeil, alors que je m'assis à une table, poursuivant mes réflexions.

Cette recrue était la première que je voyais depuis des mois. Il y'en avait évidemment eu bien d'autres depuis notre incorporation, mais elles s'étaient faites de plus en plus rare. Seules une poignée d'entre elles avaient su confirmer leur statut d'assassin qualifié. La plupart étaient mortes durant leurs contrats, et une d'entre elle avait même disparu sans laisser de trace durant son test d'entrée. Les vétérans étaient donc une majorité, et la plupart d'entre eux vieillissaient, se reconvertissant en gestionnaires et en formateurs, comme Rogdul, Aldaril, Eris ou encore Mavon. Sarvil Serethi, le formateur aux techniques d'assassinat avait quand a lui été tué durant une mission de routine. Il y avait également tous ces membres que l'on ne voyait pratiquement jamais. Delmar enchainait les contrats de niveau moyen pour parfaire ses talents en combat et à l'assassina à mains nues, il n'était donc pas souvent présent. Néanmoins, le grand maitre était particulièrement élogieux à son égard. Il semblait développer un talent de plus en plus évident au fil des mois, même si la progression était évidemment beaucoup moins fulgurante que celles de Samia et de moi même.

Reesa de son côté avait été réaffecté à toutes les taches clandestines de l'organisation. Sa froideur et son incroyable talent en faisant le candidat tout désigné pour ce genre de besogne. Évidemment, il devait agir dans l'ombre des ombres elles même, et ne pouvait donc pas prétendre à une promotion, ni même à un quelconque traitement de faveur. Il devait rester totalement anonyme, et être capable de disparaitre instantanément en cas de problème, là où tous les autres membres de l'organisation étaient déjà plus ou moins "fichés" par l'ennemi, notamment la confrérie noire. Ceci, probablement en raison des fuites auxquelles nous faisions encore face, et à notre manque de discrétion, comme l'avait fait remarquer Eno Hlaalu un peu plus tôt. Là où Samia et moi même représentions l'avenir et l'espoir, la face bien visible de l'iceberg que l'on exhibe comme preuve des temps qui évoluent, Reesa officiait dans le secret le plus total, et demeurait l'ultime atout de survie de la Morag Tong. Néanmoins, le grand maitre nous avait confié que nos routes se croiseraient bientôt, vu ses projets.

Je fus de nouveau interrompue par les ronflements agacés d'Aldaril, qui bien qu'encore endormi sur sa chaise, semblait terriblement agacé par la plume de Samia, en train de lui chatouiller la plante des pieds. Eno Hlaalu revient dans la salle commune dans la foulée, avec le jeune Bréton.

-Bien, Sedris, Samia, voici Aleron Kirbatha. Aleron, voici Sedris et Samia, Maitres de la Morag Tong.

Le Bréton bafouilla un "enchanté", que Samia lui rendit en gloussant.

-Bien, tu sais ce que tu as à faire Aleron, tu peux y aller. Conclut le grand maitre, et Aleron quitta la quartier général en vitesse.

-On était vraiment comme ça a notre arrivée ? Lança Samia en suivant le Bréton du regard ?

-Delmar oui, Sedris un peu, toi non, Reesa pas du tout...Répondit simplement le dunmer. Bon j'ai à faire, voici vois documents. Rappelez vous, personne ne doit vous voir ! Termina enfin le grand maitre. Et il quitta à son tour le quartier général.

Mes documents en main, j'avais l'impression d'être revenue au premier jour...

je pense sincèrement que tu devrais mettre des dialogues pour sedris pour faire resortir sa personnalité beaucoup trop caché dans ton histoire!

Chapitre 20: un premier pas...

Je déballai le document explicatif, comme des centaines de fois auparavant, et en lus le contenu:

"Ta cible est un officiel de la légion impériale nommé Arrinis Platorius, envoyé directement depuis la cité impériale de Cyrodiil pour traiter d'affaires diverses avec les officiers de la garde de Coeurébène. Contrairement à beaucoup de tes contrats précédents, tu devra ici exécuter ta cible dans la plus grande discrétion. Arrinis Platorius sera probablement bien entouré, à toi de trouver le moyen de t'en approcher. Sache également que ta licence de tueur de la Morag Tong n'aura probablement pas effet lors de l'exécution de ton contrat, ni même sur beaucoup de tes cibles futurs, n'étant pas directement soumises à la juridiction de Morrowind. Enfin, discrétion oblige, ceci est peut-être ta dernière mission avec ton assistant. Bonne chance."

-Et merde...Soupira Samia. Tu as vu toi aussi ? On ne pourra bientôt plus utiliser nos seconds...C'est dommage...Enfin bref, allons-y...

Nous quittâmes le quartier général, et regagnâmes les remparts extérieurs du quartier de l'arène, sous le soleil de la fin d'après midi. Samia devant se rendre à Fort Pélagiad, elle partit directement, me laissant seule.

Je m'appuyai sur le garde fou pour regarder distraitement la ville devant moi, tout en tenant mon document explicatif dans ma main droite, que je gardai dans mon dos. Rapidement, quelqu'un passa derrière moi sans le moindre bruit, et emporta le document.

Les échassiers des marais n'amenaient pas jusqu'à Coeurébène, et il me faudrait au moins deux heures de marche pour y arriver. Autant partir maintenant.

Coeurébène était la capitale administrative de Vvardenfell, même si la capitale spirituelle restait Vivec. La ville était principalement composée d'impériaux, dont elle restait le principal bastion sur l'archipel. J'y arrivai en soirée, vers huit heures, et attendis à bonne distance, cachée sous un arbre.

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Un jeune Dunmer apparu enfin à côté de moi, dans un tourbillon de poussière.

-Voilà, c'est prêt. Les informateurs sont clairs, et j'ai vérifié moi même. Arrinis Platorius se trouve dans la garnison intérieure du conseil impériale. Il est au premier étage, avec un responsable de la division des mages de guerre, et deux officiers d'infanterie. Pour entrer, le meilleur moyen est un passage souterrain, dont l'entrée est cachée sous l'eau, à cent mètre au nord du rempart extérieur, soit à cinquante mètres d'ici, dans cette direction. Me fit le jeune Dunmer en me montrant du doigt une étendue d'eau.

Il réfléchit quelques secondes, avant de reprendre.

-Ce passage mène directement à une pièce secrète donnant sur une chambre avec un autel, me demande pas pourquoi, et sur lequel j'ai disposé une armure de la légion impériale qui te servira de couverture, ainsi qu'un glaive et une fiole de poison. Pour y rentrer, appuie sur la brique située sur la troisième rangée en partant du bas, la première en partant de la droite. Cette pièce reste toujours vide et fermée à clefs, donc tu n'aura pas de problème pour y récupérer l'armure et te changer, mais tu devras faire attention en la quittant, car elle donne directement sur un hall de réception, qui lui est gardé par deux soldats. Voici la clef de cette même porte. Continua le Dunmer en me tendant une clef.

Il enchaina

-De là, et déguisée en légionnaire d'une division étrangère, tu pourra facilement remonter jusqu'aux bureaux, qui donnent directement sur la salle commune de la garnison, là où se trouve Arrinis Platorius. Il te faudra alors l'empoisonner discrètement...Et voilà, je crois que c'est tout.

Arvin Deras était un assistant exceptionnel, à peine plus âgé que moi. Il était arrivé quelques mois après mon intégration, et avait rapidement fait l'unanimité, en tout cas dans un domaine bien précis. Son ingéniosité et sa lucidité m'avaient grandement aidé à plusieurs reprises depuis que Eno Hlaalu me l'avait affecté. Il supervisait souvent les préparatifs de mes contrats, même lorsqu'ils nécessitaient plusieurs autres assassins pour m'aider. Il maitrisait parfaitement la magie de téléportation, ce qui lui permettait de rejoindre les lieux avant moi, et de me tracer la route. Il avait également des contacts partout, et planifiait jusque dans les moindres détails mes assassinats grâce à son génie, et aux informations improbables qu'il était capable de réunir. La plupart du temps, je n'avais qu'à suivre son plan à la lettre pour réussir ma mission. Son problème, c'est que même si c'était un tacticien hors pair, ses médiocres talents de finisseur en faisant un assassin tout juste passable. C'est également ce pourquoi on me l'avait affecté. Si il excellait dans la théorie, il n'avait clairement pas l'assurance pour passer à la pratique. Il stagnait donc au rang de frère depuis des mois.

-Et euh...c'est donc la dernière fois qu'on fait équipe ? Me questionna-t-il, hésitant. Je lui répondis par l'affirmative, ce qui ne sembla pas le rassurer.

-C'est dommage, j'aimais bien mon travail...Enchaina le jeune Dunmer. Maintenant...Enfin Bon...On verra plus tard. Je t'attends au quartier général. Et il disparut dans un tourbillon de poussière.

Moi aussi Arvin, j'aurai du mal à me passer de tes services...

Je quittai enfin mon abris, à la recherche de la porte aquatique dont m'avait parlé mon assistant.

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Je la trouvai rapidement, exactement à l'endroit indiqué.

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En quelques secondes à peine, j'étais à l'intérieur.

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Apparemment, l'endroit n'avait plus été foulé du pied depuis longtemps. Je suivis le seul et unique chemin, jusqu'à rapidement arriver à une porte en bois.

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Une fois à l'intérieur, je me retrouvai dans cette fameuse pièce secrète dont m'avait parlé Arvin.

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Troisième rangée en partant du bas, première brique en partant de la droite. La porte s'ouvrit silencieusement.

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Le temps d'enfiler l'armure et d'enduire le glaive de poison, et j'étais prête.

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Il fallait maintenant ouvrir la porte de sortie avec la clef de Arvin, en faisant attention d'éviter les gardes.

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Heureusement, j'avais pu développer certains talents en illusion au fil de ces derniers mois. Un petit sort d'invisibilité eu raison de leur vigilance. Parce qu'effectivement, voir un collègue sortir en uniforme d'une salle fermée à clef depuis probablement des années aurait été suspect. Il fallait s'éloigner avant de redevenir visible, à l'abris des regards.

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Il ne me restait plus qu'à traverser les bureaux et à rejoindre la salle commune des baraquements.

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Mon entrée ne fut pas remarquée. Je fus probablement prise pour une garde en patrouille, ma cible étant occupée à parler avec plusieurs autres officiers. Je dû faire plusieurs fois le tour de la pièce, lentement, pour feinter une ronde, le temps de trouver une opportunité.

-...ne me semble pas possible actuellement, Monsieur Platorius. Nous manquons d'effectifs et...Commença un des officiers.

-Et bien recrutez en plus ! répondit sèchement l'homme qui devait être ma cible.

-Mais quand bien même, cela provoquerait un vent de mécontentement terrible et...Continua l'officier.

Arrinis Platorius fit volte face pour se rapprocher du feu, les sourcils froncés, l'air pensif. L'officier en profita pour m'appeler d'un geste de la main.

Il était temps d'agir. Je saisis cette occasion pour m'approcher de ma cible, qui était dans l'axe de l'officier en train de m'appeler.

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Arrinis Platorius me regarda vaguement alors que je passais à côté de lui. D'un geste furtif, je lui griffai la cuisse du bout de mon glaive empoisonné, toujours accrochée à ma ceinture. Il ne réagit même pas. Visiblement, il s'agissait encore de ce poison mortel, mais qui avait pour propriété intéressante de rendre directement insensible la partie du corps qu'il touchait. Il était donc facile de couper quelqu'un avec une lame enduite de ce poison sans même que la victime s'en rende compte. Malheureusement, il était très rare...

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Je m'écartai furtivement de ma cible, pour rejoindre l'officier.

-Soldat, allez donc nous chercher du vin. M'ordonna ce dernier. On va en avoir besoin...Ajouta-t-il en baissant la voix, d'un ton blasé.

Je quittai la pièce rapidement, comme un soldat à qui on a donné un ordre pressant. Le but n'était pas tant de paraitre crédible que de m'éloigner au plus vite avant qu'Arrinis Platorius ne s'écroule sans vie. Le poison était particulièrement violent, et il ne lui restait déjà plus que quelques secondes à vivre.

-Au secours ! Un médecin ! S'écria quelqu'un derrière moi alors que j'avais à peine rejoint le hall d'entrée. J'y croisai plusieurs gardes paniqués qui courraient déjà vers le lieu du crime.

-Toi ! Va vite chercher un médecin ! M'ordonna l'un d'entre eux en me croisant.

Hélas, un médecin n'y pourrait plus rien...Ma mission était terminée.

tu ten fiche de ce que je dis?

Non mais j'avais déjà écris mon chapitre.

up

...

J'arrête de mettre à jour ce topic sur ce forum.

Je me concentrerai uniquement sur celui du forum skyrim désormais.