Même les séries les plus prestigieuses n'empruntent pas toujours la voie la plus évidente, et lorsque, bien des années après la sortie du somptueux huitième volet, Square Enix révèle que c'est sur DS que sortira Dragon Quest IX, c'est la stupeur générale.
Pour la première fois dans toute l'histoire de la saga, un épisode canonique de Dragon Quest ne sera pas développé pour une console de salon mais pour une console portable. Autant dire que le scepticisme est alors de mise, mais c'est sans compter sur le talent de l'équipe de Level-5, qui, forte de son expérience sur Dragon Quest VIII, réussit avec le neuvième volet à proposer un titre au moins aussi ambitieux. Dragon Quest IX : Hoshizora no Mamoribito sort donc le 11 juillet 2009 au Japon, et un an plus tard en Europe dans une version entièrement traduite en français, sous-titrée Les Sentinelles du Firmament.
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Un épisode doublement ambitieux
Bien que Dragon Quest IX reprenne une grande partie de ce qui caractérisait les précédents volets de la série, l'objectif de cet épisode n'en reste pas moins doublement ambitieux. Il s'agit de mettre en place sur console portable une aventure à la hauteur de celle que l'on a pu découvrir sur PS2 tout en insufflant dans la petite cartouche une nouvelle dimension multijoueur.
Une grande première dans la série qui, non contente de proposer une quête solo passionnante et de longue durée, rajoute l'ingrédient qu'il fallait pour pimenter l'expérience de jeu afin de la rendre inoubliable. Par conséquent, même si le soft reste parfaitement équilibré pour une progression en solitaire, c'est bel et bien à plusieurs que l'on appréciera la véritable évolution offerte par ce neuvième volet. Pensé pour des parties jusqu'à 4 joueurs en local, Dragon Quest IX n'est certes pas jouable online mais le fait de pouvoir s'y adonner avec des amis insuffle la dimension qui manquait à la série pour rendre les parties mémorables.
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Des compagnons bien réels
Le principe est à la fois simple et parfaitement bien pensé. A tout moment du jeu, vous avez la possibilité de vous téléporter au havre des aventuriers pour aller rejoindre un autre joueur dans son aventure, ou, à l'inverse, d'inviter vos amis à venir vous épauler dans votre propre quête.
Vous êtes alors libre d'aller où vous le désirez, en suivant vos partenaires pour combattre en groupe ou en allant vadrouiller un peu plus loin. Afin de rendre le partage d'objets et d'expérience le plus équilibré possible, les développeurs autorisent les personnages du jeu à ouvrir le même coffre à tour de rôle et à s'échanger librement certains objets entre eux. En revanche, seul l'hôte de la partie peut déverrouiller les coffres rouges et faire avancer son scénario.
Le fait de pouvoir changer de job assez librement permet de constituer des groupes complémentaires et de les renouveler d'une partie à une autre. De plus, les attitudes sont un moyen amusant de communiquer dans le jeu à l'aide d'une gestuelle typée MMORPG. Enfin, les interactions entre les joueurs peuvent aussi se prolonger via un système de rencontres aléatoires permettant d'accueillir dans votre auberge jusqu'à 30 invités à la fois.
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Jouer aussi en solitaire
Tout est évidemment pensé pour que le joueur puisse poursuivre son aventure en solo dès qu'il le désire. On peut même faire tout le jeu en solitaire en créant soi-même ses compagnons de route via l'éditeur de personnages inclus dans la cartouche. Limité mais simple d'accès, celui-ci constitue d'ailleurs la première étape de votre quête, aucun héros par défaut n'étant proposé dans cet épisode.
Le fait de pouvoir concevoir soi-même son équipe comporte bien des avantages, surtout au niveau du choix des classes, mais ne compense pas l'absence d'alliés possédant un véritable background et une identité, comme on pouvait en trouver dans les autres volets de la série. En toute logique, votre avatar principal est donc le seul à intervenir durant les cut-scenes narratives, mais cela ne nuit pas outre mesure au développement de l'histoire. Bien qu'il soit un peu mis en retrait dans la dernière partie du jeu, le scénario nous donne à découvrir une histoire héroïque, romantique et enchanteresse, bien que régulièrement teintée de tragédies.
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Anges et démons
Les événements se déroulent dans un monde où les anges, appelés Célestelliens, veillent depuis toujours sur le Protectorat, la patrie des mortels, dans l'espoir de gagner un jour le droit de rejoindre le royaume du Tout-Puissant.
Vous faites partie de cette communauté ayant élu domicile dans les cieux, au sein de l'Observatoire où trône majestueusement l'Yggdrasil, l'arbre sacré capable de produire les fyggs, des fruits de lumière qui sont la clef vers le saint royaume. Comme tous les Célestelliens, votre qualité de Gardien vous donne le droit de descendre parmi les mortels pour leur venir en aide à leur insu.
En les protégeant au quotidien, vous pourrez recevoir de leur part une forme de reconnaissance appelée « bienvellessence », une énergie dont l'Yggdrasil a besoin pour donner ses fruits.
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Ainsi débute votre aventure jusqu'à ce qu'un événement imprévu vienne tout bouleverser. Dépossédé de vos ailes et de votre auréole, vous allez devoir partager le destin des mortels jusqu'à ce que vous parveniez à réunir les sept fyggs éparpillées de par le monde. Mais les Célestelliens, sentinelles du firmament, vous ont mis en garde contre ces humains trop enclins à la cupidité, au mensonge et au déshonneur. Qu'arrivera-t-il s'ils sont les premiers à trouver les fruits de lumière renfermant la puissance qu'ils convoitent tant ? Le destin vous a en tout cas choisi pour rejoindre les terres inférieures à bord de l'Orion Express afin de sauver les mortels du destin funeste qui leur est promis.
Combos et coups de grâce
Si les routines de gameplay sont majoritairement conservées, on appréciera grandement le fait de voir les monstres évoluer sur le terrain, ce qui permet de contourner les moins vigilants d'entre eux. Mais s'il est possible d'éviter la plupart des combats lors des déplacements sur l'atlas, les monstres qui résident dans les donjons se révèlent souvent impossibles à semer.
Toujours fidèles aux règles du tour par tour, les affrontements incluent quelques notions nouvelles dans la série, comme un bonus multiplicateur de combos qui augmente lorsque plusieurs membres du groupe attaquent à la suite, et un coup de grâce qui survient généralement pour vous permettre de retourner une situation désespérée.
La tension, apparue dans le huitième volet, peut être utilisée une fois l'aptitude « accompagnement » débloquée. Elle permet de booster la puissance d'un attaquant pendant plusieurs tours pour porter des attaques destructrices.
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Le choix des vocations
Au commencement de l'aventure, votre personnage revêt le job de troubadour, une classe équilibrée qui a l'avantage de pouvoir recourir à des sorts offensifs et défensifs, tout en portant des coups non négligeables.
Très vite, vous pourrez créer vos propres compagnons de route en choisissant librement leur classe et leur apparence physique. Notez que toutes les pièces d'armure et d'équipement qu'ils porteront seront visibles à l'écran, renouvelant ainsi le look de vos aventuriers à chaque modification de leur panoplie.
Une fois parvenu à l'abbaye des vocations, la sainte maison des changements de job, vous pourrez librement changer la classe de chacun des membres de votre équipe, héros compris. Aux six jobs de base (troubadour, guerrier, magicien, prêtre, artiste martial et voleur) s'ajoutent six classes avancées qu'il faudra débloquer en accomplissant certaines quêtes optionnelles.
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Une cartouche ultra complète
L'aventure principale n'a vraiment pas été négligée et s'étale sur une bonne quarantaine d'heures en ligne droite. A cela s'ajoutent un nombre hallucinant d'à-côtés qui passent par de très nombreuses quêtes optionnelles, sans compter celles que l'on peut télécharger en Wi-Fi.
En fouillant les bibliothèques des habitations vous trouverez régulièrement de nouvelles formules d'alchimie qui vous éviteront de réaliser vos recettes au petit bonheur la chance. Mais les matériaux les plus précieux sont souvent cachés aux quatre coins de l'atlas ; un bon prétexte pour parcourir le monde de jour comme de nuit à la recherche de minerais ou de plantes rares.
N'oublions pas non plus les cartes aux trésors et l'exploration des donjons générés aléatoirement et renfermant des boss optionnels redoutables. Autant dire que, même si les développeurs ont tout fait pour encourager les joueurs à tenter l'expérience en multi, la longévité du titre est déjà plus que conséquente en solo. Dragon Quest IX peut ainsi se targuer d'être à ce jour l'un des épisodes les plus complets de la saga.