Ne jouissant pas de la même popularité que Super Castlevania IV, Vampire's Kiss est sorti de manière beaucoup plus discrète sur la console de Nintendo. Il ne s'agit d'ailleurs pas réellement d'un nouvel épisode à part entière puisqu'il est basé sur l'opus PC Engine (Rondo of Blood), d'où certaines divergences d'appellation selon les régions. Baptisé Akumajô Dracula XX au Japon, il devient Castlevania : Dracula X aux Etats-Unis, puis Castlevania : Vampire's Kiss lors de sa sortie européenne en 1996. La jaquette américaine prête d'ailleurs à confusion car elle reprend carrément le visuel de la jaquette PC Engine de Rondo of Blood, alors que Vampire's Kiss n'en est qu'une pâle copie qui n'a plus grand-chose à voir avec l'original.
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Bien que Super Castlevania IV ait prouvé que la SNES était capable de prouesses technologiques indéniables, ce sont pourtant les limitations de la machine qui auraient empêché Konami de transposer fidèlement Rondo of Blood sur ce support. Car Vampire's Kiss devait à la base en être une copie conforme sur la console de Nintendo, mais les développeurs ont dû faire tellement de concessions que le résultat en est devenu méconnaissable. Le titre est d'ailleurs perçu aujourd'hui comme un « sous » Rondo of Blood, une version bridée qui a perdu une grande partie de tout ce qui faisait le charme de la version PC Engine. A commencer par ses musiques qui ne jouissent clairement pas de la qualité sonore de la mouture originale, même si tous les thèmes ont été conservés.
Plus grave, sur les quatre jeunes femmes à sauver dans Rondo of Blood, il n'en reste ici plus que deux, et Maria n'est même plus jouable. Les embranchements qui constituaient l'autre particularité principale de l'opus PC Engine ont été quasiment tous supprimés, tout comme certains événements tel le prologue en chariot dans lequel Richter défiait la Mort au tout début du jeu.
Pour couronner le tout, Vampire's Kiss s'est débarrassé de toutes les cinématiques originales, ne possédant pas la moindre narration permettant de comprendre quoi que ce soit au déroulement de l'histoire. Difficile, dans ces conditions, d'apprécier la portée de certains événements clefs, comme le fait qu'il s'agisse d'Annette vampirisée que l'on affronte au stage 6 si on n'est pas parvenu à la sauver avant. La séquence de fin se résume même à cinq secondes d'images fixes qui donnent encore plus le sentiment d'avoir affaire à une version light d'un jeu qu'on devine beaucoup plus ambitieux à la base.