Rappelez-vous, Castlevania : The Adventure avait gagné le titre de plus mauvais jeu de la série aux yeux des joueurs qui l'avaient essayé sur Game Boy, bien des années plus tôt. A la surprise générale, Konami décide de lui donner une seconde chance en lui offrant un remake sur Wii début 2010 (fin 2009 au Japon) ! Fort heureusement, cet épisode Rebirth n'a quasiment plus rien à voir avec la version originale sur Game Boy et seuls quelques points communs subsistent entre les deux jeux.
Vingt ans après leur première confrontation sur Game Boy, Christopher Belmont et le comte Dracula s'affrontent donc à nouveau dans ce remake développé exclusivement sur Wii. Résolument old-school dans sa conception, cet opus Rebirth de Castlevania : The Adventure se destine en premier lieu aux nostalgiques de l'époque pré-Symphony of the Night et relève le défi de proposer un remake à des années-lumière de l'original.
Si, comme dans la version Game Boy, le fait d'upgrader le fouet permet de projeter des boules de feu, cet effet est devenu temporaire et ne se déclenche qu'à la condition de trouver un orbe vert. Le maniement du personnage a été complètement remanié et optimisé pour ne pas rebuter les joueurs d'aujourd'hui, il suffit d'ailleurs de jouer en activant le « gameplay classique » pour s'en rendre compte. Mille fois plus rapide que par le passé, Christopher Belmont a enfin compris comment changer de trajectoire après un saut et son fouet ne perd plus en puissance après chaque dégât reçu. Comme les autres membres de son clan, il utilise désormais des armes secondaires classiques (haches, couteaux, fioles d'eau bénite...) pour se battre à distance en échange de quelques coeurs. Lassé de grimper à la corde, il préfère maintenant monter tranquillement les escaliers et affectionne tout particulièrement les gigots cachés dans les faux murs du château du comte. En revanche, ne vous attendez pas à pouvoir manier le fouet dans toutes les directions comme c'était le cas dans Super Castlevania IV sur Super Nintendo. Les concepteurs ont en effet préféré s'inspirer des épisodes les plus anciens pour effectuer un véritable retour aux sources.
Si l'on retrouve bien quelques créatures et pièges issus du bestiaire de l'opus Game Boy, comme ces globes oculaires géants et ces lances faisant parfois office de plates-formes périlleuses, tout dans Castlevania : The Adventure Rebirth est inédit. Quoique le terme soit un peu abusif, car le jeu se borne finalement à puiser dans les acquis de la série sans chercher à nous surprendre véritablement. Les six stages ressemblent beaucoup à ceux que l'on retrouve de façon récurrente dans les volets old-school, avec un passage obligé dans la tour de l'horloge où réside la Mort ou encore un détour dans des catacombes ressemblant à de véritables salles de torture. Le face-à-face final avec Dracula se déroule à présent en trois phases allant crescendo, contre deux dans l'original.
Fatalement linéaires, les niveaux comportent toutefois quelques embranchements, ces derniers n'étant accessibles qu'à la condition de trouver les clefs capables de déverrouiller les portes qui mènent à ces zones alternatives. Une idée que l'on trouvait déjà dans Rondo of Blood, mais qui permet ici seulement de découvrir quelques passages optionnels, et non pas des niveaux cachés entiers. La recherche de tous ces embranchements a quand même le mérite de rallonger un peu la durée de vie, très courte au demeurant, à moins de jouer dans les conditions les plus délicates. Beaucoup moins prise de tête que son ancêtre, ce remake se veut accessible à tous et propose différents modes de difficulté ainsi qu'un paramétrage du nombre de vies plutôt bienvenu. Le remake est total et ne déçoit que par son très grand classicisme et sa durée de vie plutôt réduite au final.