Bien que conscient de l'attente grandissante des fans pour le second volet des aventures de Gabriel, annoncé comme devant mettre un point final au cycle Lords of Shadow, le studio MercurySteam prend tout de même le temps de développer un épisode intermédiaire sous-titré Mirror of Fate.
Le titre sera disponible dans un premier temps sur 3DS en mars 2013, puis quelques mois plus tard sur le PSN et le XBLA en version HD, et l'année suivante sur PC. Le choix des supports indique clairement qu'il s'agit d'un opus beaucoup plus modeste que ne l'était le premier Lords of Shadow, son rôle étant avant tout de mettre en lumière certains éléments narratifs concernant les personnages afin d'appréhender du mieux possible les événements du futur Lords of Shadow 2.
Sa réalisation en 2.5D et ses cut-scenes cel shadées façon BD le démarquent d'ailleurs clairement de son prédécesseur, le rendu in-game se rapprochant davantage de celui du remake de Rondo of Blood dans Dracula X Chronicles sur PSP.
Mettant en avant la possibilité de découvrir l'histoire à travers les yeux de quatre personnages différents, Castlevania : Mirror of Fate débute avec un bref prologue centré sur Gabriel Belmont, un an avant son combat contre les Seigneurs de l'Ombre. La Confrérie de la Lumière ayant obligé son épouse Marie à lui cacher l'existence de son fils Trévor, il est loin de s'imaginer que ce dernier sera bientôt en route pour le défier. Le jeu fait alors un bond de 57 ans dans le futur, au moment où Trévor, qui lui-même ignore tout de son père et du sort qui attend sa famille, franchit les grilles du château de Dracula. Mais il faut attendre le dernier chapitre du jeu pour en savoir plus sur le rôle clef que jouera Trévor Belmont dans cette histoire.
Bien que séparés, les périples de Simon et Alucard, jouables successivement, se déroulent pourtant en simultané puisque les deux personnages progressent en parallèle avant de se croiser furtivement dans le théâtre de marionnettes pour des retrouvailles musclées dans la salle du trône de Dracula. On apprécie d'ailleurs tout particulièrement la scène du manège mortel où Simon doit survivre tant bien que mal, le temps qu'Alucard trouve le moyen de stopper le mécanisme. Car ce dernier possède une raison bien précise de venir en aide à Simon, même s'il refuse de lui révéler quoi que ce soit. Le titre s'achève sur un dernier chapitre qui nous ramène 30 ans en arrière, lorsque Trévor confie à son épouse Sypha le soin de veiller sur son nouveau-né afin qu'il puisse régler ses comptes avec Dracula dont il vient d'apprendre les troublantes origines.
Incontestablement, Mirror of Fate est un jeu qui vaut surtout pour son scénario, riche en révélations, même si celles-ci contredisent allègrement la mythologie de la série pré-Lords of Shadow. Le titre comporte également quelques bons passages, un bestiaire plutôt original, des boss assez marquants, et une mise en scène qui parvient à nous surprendre à plusieurs reprises en ajoutant quelques touches d'humour inattendues qui font leur petit effet à travers les animations de certains adversaires. Dommage que le gameplay trop convenu ne parvienne pas suffisamment à se renouveler d'un héros à l'autre, malgré le fait que chacun dispose de pouvoirs différents.
Qui plus est, sa perspective en 2.5D pouvait laisser espérer un retour à des sensations old-school, dans la veine des anciens épisodes, mais Mirror of Fate n'a finalement pas plus de rapport avec la série Castlevania que n'en avait le premier Lords of Shadow. Conçu uniquement dans le but de mettre en évidence les liens unissant quatre des personnages les plus emblématiques de la franchise, le titre ne dépasse pas la douzaine d'heures, même en visant les 100%, mais compense son manque de surprise et d'originalité par la violence de ses affrontements. Mirror of Fate reste tout de même à faire si vous suivez avec intérêt la branche des Lords of Shadow.