Ayant conquis les joueurs avec un reboot maîtrisé de bout en bout, l'équipe de MercurySteam se devait d'offrir au cycle Lords of Shadow une conclusion digne de ce nom. Le 27 février 2014, le monde peut enfin savoir si Castlevania : Lords of Shadow 2 est à la hauteur des promesses laissées par le fameux épilogue du premier volet...
Après avoir vaincu les Seigneurs de l'Ombre et mis un terme à leur règne de terreur, Gabriel Belmont vit son âme consumée par les ténèbres qu'il voulait détruire. Devenu Dracula lui-même, il dut faire face à sa propre descendance, tel que nous le relate l'épisode de transition Mirror of Fate. Nous voilà bien des siècles plus tard, lorsque Zobek vient chercher l'être qu'est devenu Gabriel pour empêcher le retour de Satan, en échange de quoi il lui promet de mettre un terme à son immortalité.
En l'espace d'un millénaire, une cité moderne s'est développée tout autour des fondations du château, et c'est sous les traits d'un vieillard décharné et totalement vulnérable que le joueur se glisse pour la première fois dans la peau de Dracula ! Ce dernier devra donc non seulement regagner ses pouvoirs mais aussi vaincre un à un les acolytes de Satan qui préparent sa résurrection.
Si ce point de départ annonce un Lords of Shadow 2 véritablement stupéfiant, l'enthousiasme retombe malheureusement très vite à mesure que l'action prend le pas sur la narration et que la progression se perd dans un découpage totalement anarchique. Les environnements modernes rompent de manière très abrupte avec l'atmosphère caractéristique du premier volet. Gabriel parcourt désormais des ruelles quasi désertes en dehors de quelques voitures brûlées, il s'aventure dans des complexes lisses à forte dominante de gris, affronte aussi bien des démons que des ennemis robotiques, et traite avec un Zobek en costume, maintenant accro au tabac...
On est bien loin de la majesté des paysages qui nous avaient éblouis dans le premier volet, le gore et l'horreur prenant complètement le pas sur le reste. Même les séquences dans le passé via les portails du loup ne réussissent pas à nous impressionner, le titre ne parvenant pas à imposer une unité crédible entre les deux périodes.
Sur le plan du gameplay aussi Lords of Shadow 2 fait des choix très contestables. Non content de nous priver des affrontements titanesques dignes de Shadow of the Colossus, cet épisode ajoute des phases d'infiltration qui s'intègrent très mal au reste du jeu.
A plusieurs reprises, Gabriel doit ainsi évoluer furtivement dans certains environnements pour échapper à la vigilance de leurs gardiens. C'est le cas des gardes golgoth aux allures de mechas, de Carmilla qui tente de nous piéger dans son antre, ou encore d'Agreus, le frère de Pan, qui nous prend en chasse dans son labyrinthe.
Se faire repérer est ni plus ni moins synonyme de game over, ces phases de jeu n'étant ni plaisantes à jouer ni franchement justifiées. D'autant que les moyens dont dispose le héros pour faire diversion se limitent à envoyer des nuées de chauves-souris ou à se changer en rat pour se faire tout petit. On en attendait quand même un peu plus de la part du prince des ténèbres qui ne se prive pas, heureusement, de sucer le sang de ses victimes lorsque l'envie lui prend.
Mais même s'il n'arrive clairement pas à la cheville du premier Lords of Shadow, cet épisode n'en comporte pas moins de très bons passages et assure plutôt bien sur le plan de l'action. Voir Gabriel chercher la rédemption auprès d'un Trévor enfant qui lui sert de guide tout au long du jeu constitue un fil rouge intéressant. On apprécie également de croiser le chemin d'un certain Victor Belmont qui dissimule son identité sous une capuche d'assassin, d'être épaulé par ce mystérieux chevalier noir, personnage clef de l'histoire, ou simplement d'affronter des boss tels que le fabriquant de jouets possédé ou les Gorgones qui passent de simples clones de Sadako à un hydre morbide à trois têtes répugnantes.
Le DLC Lords of Shadow 2 : Revelations
Lords of Shadow 2 n'aura pas attendu plus d'un mois avant de connaître son premier contenu additionnel puisque le DLC Révélations arrive en mars et nous donne l'occasion d'incarner l'éternel Alucard, dont le rôle est non négligeable dans le second Lords of Shadow. Sur les conseils de sa mère Marie, le demi-vampire va tenter de mettre en lieu sûr les reliques du néant et du chaos pour que son père soit en mesure de les trouver lorsque le moment sera venu. Une nouvelle incursion dans le château s'impose, et cette parenthèse narrative se prolonge jusqu'au moment où Alucard affronte le lieutenant de Zobek pour s'emparer de son armure. Les pouvoirs redoutables et variés du personnage constituent toutefois le principal intérêt de ce DLC qui n'apporte en revanche aucune révélation sur le plan narratif, contrairement à ce que son titre laissait espérer.
Extrait du DLC Revelations