A peine quelques mois se seront écoulés entre la sortie de Castlevania 64 et celle de Legacy of Darkness (Akumajô Dracula Mokushiroku Gaiden : Legend of Cornell en VO). Il ne s'agit pas en effet d'une suite, mais plutôt d'une version complète de ce qu'aurait dû être Castlevania 64, dont la sortie précipitée l'avait dépossédé d'une partie du contenu qui devait être le sien au départ. Pour cette raison, mais aussi parce que les joueurs auront été extrêmement refroidis par le jeu original, rares seront ceux qui donneront une chance à cet épisode qui, s'il s'avère un cran au-dessus de son prédécesseur, n'en reste pas moins très éloigné des attentes des fans.
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L'existence de Castlevania : Legacy of Darkness se justifie avant tout sur le plan narratif puisque le jeu introduit un prologue de huit ans, qui précède donc l'histoire de Reinhardt et Carrie, et qui met en lumière certains éléments scénaristiques que les concepteurs du jeu n'avaient pas eu le temps d'intégrer à la première version du jeu. L'aventure démarre d'ailleurs dans la peau d'un tout nouveau personnage, le lycanthrope Cornell (alias « Blue Crescent Moon ») qui, de retour dans son village natal, trouve celui-ci à feu et à sang. Il s'élance alors sur les traces de sa sœur Ada, enlevée par quelqu'un dont il ignore le nom mais qu'il connaît pourtant très bien.
Avec ses griffes, ses poings foudroyants et sa transformation en loup-garou, Cornell se révèle un peu plus agréable à jouer que ses deux compères de Castlevania 64. Si le déroulement du jeu reste globalement similaire, l'aventure fait tout de même intervenir quelques nouveaux ennemis, des niveaux supplémentaires (vaisseau fantôme, tour de l'Art, tour des Ruines) et d'autres qui ont été remaniés. Malus est remplacé par le petit Henry qu'il faut sauver dans le labyrinthe des jardins, mais cette fois la séquence requiert que l'on protège vraiment l'enfant alors que le jardinier-Frankenstein à la tronçonneuse nous prend en chasse !
Côté gameplay, les armes secondaires peuvent maintenant être optimisées puisqu'il suffit de récupérer plusieurs fois de suite la même arme secondaire (dagues, haches, fioles d'eau bénite...) pour que ses effets soient amplifiés. Dans la pratique, l'idée est malheureusement difficile à exploiter puisqu'elle nous oblige à conserver trop longtemps la même arme, sachant que celles-ci apparaissent bien trop peu fréquemment et que le compteur repart à zéro si on en change. Qui plus est, le jeu souffre toujours des mêmes gros problèmes de caméra que dans Castlevania 64 et la réalisation ne s'avère guère meilleure malgré l'apport de l'Expansion Pak.
Legacy of Darkness jouit tout de même d'une durée de vie beaucoup plus solide puisque terminer le scénario de Cornell permet de débloquer les histoires de Reinhardt et Carrie, mais surtout celle d'Henry. On retrouve le gamin huit ans plus tard, alors qu'il est devenu chevalier et qu'il part délivrer six enfants cachés dans les environnements du château. Ce personnage se distingue largement des autres dans le sens où sa mission doit être effectuée en moins de sept jours (seules des portions de niveaux sont à explorer) mais aussi parce que sa maîtrise de l'épée et du pistolet (à la Dante de Devil May Cry, mais en beaucoup moins souple...) rendent la progression tellement simple que le jeu en deviendrait presque agréable !
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