Sorti en 2002 sur GBA, Castlevania : Harmony of Dissonance (« Byakuya no Concerto » en VO) continue à explorer la voie ouverte par Symphony of the Night et fait encore mieux que Circle of the Moon en haussant d'un cran le niveau sur le plan de la réalisation et du gameplay. Le titre bénéficie de décors magnifiques, compte tenu du support, et surtout plus lisibles que dans le précédent volet qui souffrait de l'absence du rétroéclairage. Mais si les graphismes sont réussis, les musiques déçoivent d'autant plus que la qualité sonore n'est pas au rendez-vous. Le seul autre véritable reproche que les fans auront fait à Harmony of Dissonance concerne sa relative facilité et sa durée de vie un peu faible, en dépit du fait que l'on doive cette fois-ci explorer pas moins de deux châteaux en parallèle.
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Cinquante années après sa victoire sur le comte Dracula, le clan Belmont se prépare à livrer une nouvelle bataille dans les contrées maudites de Transylvanie. Armé de son courage et du fouet de ses ancêtres, Juste Belmont échappe in extremis au gardien gigantesque qui le pourchasse. Le pont-levis s'abaisse juste à temps pour le laisser pénétrer dans l'enceinte du château du prince des ténèbres, et la grille se referme derrière lui dans un bruit sourd. Le second chapitre de Castlevania sur GBA débute dans le fracas des os qui se brisent et le mugissement du vent qui laboure les vitraux. Votre quête : rassembler et détruire les reliques de Dracula pour briser la malédiction du comte vampire.
Riche en rebondissements, le scénario fait intervenir deux autres personnages inédits puisqu'il raconte comment Maxim, l'allié de Juste, entraîne notre héros à l'intérieur d'un manoir qui n'est répertorié sur aucune carte et dans lequel pourrait bien être enfermée leur amie Lydie. Et malgré ses faux airs d'Alucard (sa longue cape, son teint blafard et ses cheveux blancs), Juste est bien un Belmont, descendant même de la magicienne Sypha Belnades, évoquée dans Castlevania III, et détenteur du Vampire Killer. Doté d'une agilité appréciable (dash avant / arrière, glissade, tournoiement du fouet...), Juste peut également combiner ses armes secondaires avec des livres de sorts basés sur les éléments naturels, et même invoquer toutes sortes de monstres et de familiers.
Comme d'habitude, c'est en progressant de plus en plus profondément dans le donjon que les rouages de l'histoire se libèrent, au fur et à mesure que le héros acquiert de nouveaux pouvoirs lui permettant d'explorer des lieux jusque-là interdits. L'action est sans répit d'un bout à l'autre de cette aventure, le système de reliques et de sorts magiques fonctionne à la perfection, et l'accumulation constante de points d'expérience bat la mesure de cette descente aux enfers vidéoludique.
Avec ses boss gigantesques et sa mise en scène saisissante, Harmony of Dissonance se veut autrement plus impressionnant que son prédécesseur sur GBA. Jalonnée d'énigmes et de possibilités d'interaction avec le décor, la progression prend un malin plaisir à surprendre le joueur en lâchant sur lui des squelettes qui jaillissent des cuves ou qui s'échappent des tableaux, lorsque ce n'est pas le joueur lui-même qui redoute le pire devant l'apparence trompeuse d'un ascenseur brinquebalant.
Il faut d'ailleurs réellement sillonner le château dans ses moindres recoins pour afficher le score définitif de 200% et affronter le véritable boss final pour obtenir la bonne fin du jeu. Car les deux « versants » du château, animés chacun par un esprit différent, se combinent et s'imbriquent l'un dans l'autre, communiquant par le biais de téléporteurs qui assurent une exploration totalement non linéaire des environnements. Bien qu'un peu court en ligne droite, le titre comporte plusieurs fins et bon nombre de défis optionnels, comme le mode Boss Rush et la possibilité de recommencer l'aventure dans la peau de Maxim, dont les capacités sont très différentes de celles de Juste.