En 2005, Castlevania : Dawn of Sorrow (« Sôgetsu no Jûjika » en VO) est le premier opus de la saga à voir le jour sur DS, et il fait directement suite à Aria of Sorrow, reprenant une fois encore la formule « metroidvania ». Les événements se déroulent un an après la fin de l'histoire de l'épisode GBA, alors que les membres d'une secte oeuvrent dans l'ombre pour déposséder Soma Cruz de son statut. Des circonstances qui redonnent à ce dernier sa capacité à utiliser le pouvoir de dominance en s'imprégnant des âmes de ses adversaires pour les utiliser à son avantage.

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Déterminé à ne pas laisser les ténèbres s'emparer de lui, Soma décide de tirer parti de ses facultés retrouvées pour barrer la route à ceux qui aspirent à devenir les nouveaux héritiers du pouvoir de Dracula. Très vite, deux constats s'imposent : les personnages adoptent désormais un design plus typé manga, certains antagonistes manquant cruellement de charisme, et la traduction des textes en français frôle le désastre. Ceci étant dit, il faut bien reconnaître que tout le reste est intouchable, tant ce nouveau chapitre de la saga Castlevania tutoie à nouveau la perfection.

Qu'il est bon de s'aventurer en enfer lorsqu'on est soi-même un démon ! Et pourtant, malgré ses étonnantes capacités liées à la capture des âmes de ses ennemis, Soma est loin d'être invincible. Comme dans tout bon action-RPG qui se respecte, notre héros doit se battre inlassablement s'il veut acquérir l'XP nécessaire pour accroître ses niveaux d'expérience. On retrouve toujours un écran d'inventaire bien fourni, permettant d'équiper Soma avec les armes, accessoires et pièces d'armures récoltés au fil de la progression, ou achetés auprès de l'incontournable Hammer. Sa boutique est située désormais en face de celle de Yoko Belnades, qui offre ses services pour synthétiser des armes plus puissantes ou pour libérer des âmes.

Les âmes jouent en effet un rôle majeur dans cet opus, puisqu'elles s'équipent de la même façon que les accessoires et doivent donc être choisies avec soin. Celles-ci se répartissent en plusieurs catégories : les "âmes boulets", les "âmes gardiennes", les "âmes enchanteresses" et les "âmes capacités". Elles sont toutes associées à des boutons différents et consomment plus ou moins de points de magie. Les âmes boulets fonctionnent un peu comme les armes secondaires qu'on retrouve habituellement dans la série, les âmes gardiennes permettent d'invoquer des serviteurs ou de s'octroyer des effets bénéfiques en continu, les âmes enchanteresses améliorent les attributs du personnage, et les dernières activent des capacités spéciales de mouvement. De plus, pour éviter d'obliger le joueur à passer trop souvent par le menu pour modifier les âmes équipées, il devient possible à un certain stade du jeu de paramétrer deux séries d'âmes entre lesquelles on peut switcher facilement à l'aide du bouton X. Enfin, récupérer plusieurs fois une même âme n'est plus inutile puisque leur nombre renforce leur efficacité.

Les apports liés au double-écran et au maniement du stylet sont assez minimes mais ils entraînent tout de même un meilleur confort de jeu. Ainsi, le double-écran permet de visualiser en permanence le plan du château ou la page de statut du personnage, et le stylet intervient à de rares moments, soit pour interagir avec le décor, soit pour sceller un boss en traçant un pentacle magique sur l'écran tactile. On peut d'ailleurs préciser qu'il est possible d'indiquer une cible à un serviteur invoqué au moyen du stylet, mais là encore, on n'y a guère recours dans la pratique.

Castlevania : Dawn of Sorrow constitue certainement l'un des meilleurs épisodes de la série, mais on pourrait émettre à son encontre les mêmes remarques que pour les opus GBA. Ainsi, le niveau de difficulté n'est pas franchement élevé et l'usage des potions n'incite pas à mettre en place de vraies stratégies pour affronter les boss sans se prendre de coups. De même, les nombreux téléporteurs abrègent beaucoup les déplacements dans le château, les niveaux d'expérience montent vite, le pourcentage de carte explorée défile rapidement, les boss s'enchaînent sans trop de difficulté, et la durée de vie atteint à grand-peine la dizaine d'heures de jeu, d'autant qu'il n'y a pas de château inversé. Cela dit, les bonus et modes de jeu à débloquer sont nombreux et d'autant plus intéressants qu'ils nous offrent la possibilité de jouer avec des personnages prestigieux, comme Julius ou encore le légendaire Alucard ! Le soft comporte même, et ce pour la première fois dans la série, un éditeur de niveaux, qui permet de disposer des monstres dans une suite de salles pour créer de nouvelles maps jouables ensuite à deux joueurs en mode Combat. Il s'agit ni plus ni moins d'un mode compétitif où chaque joueur doit essayer d'atteindre la fin du niveau avant son adversaire.