Réalisé par les équipes de Symphony of the Night et de Dracula X : Chi no Rondo à la demande des fans, Castlevania Chronicles (Akumajô Nendaiki) est un remake de Akumajô Dracula sorti en 1993 sur l'ordinateur X68000, au Japon uniquement. Sa sortie sur PlayStation fut une occasion inespérée pour les collectionneurs de découvrir cette perle rare qui se veut assez proche de la version NES dans son gameplay, mais avec des graphismes plus fins et des niveaux très différents.
[VIDEO 0 INTROUVABLE]
Le titre est construit suivant la tradition des jeux 8 bits de l'époque : une progression linéaire sur un seul parcours et uniquement de l'action. On y retrouve Simon Belmont qui s'apprête une nouvelle fois à débarrasser le château du comte Dracula des monstres qui l'infestent. Un sprite en deux couleurs, animé comme en 93 et doté de mouvements plus que limités, mais capable de modifier l'orientation de sa réception après un saut et de frapper vers le bas, y compris en diagonale.
Le jeu intègre l'ensemble des caractéristiques incontournables de la saga : trois niveaux de puissance pour le fouet, des torches à briser pour libérer des coeurs, les fameuses viandes cachées dans les murs et les sacs de pièces qui apparaissent lorsqu'on marche à certains endroits.
Après un stage 1 très semblable à celui de l'épisode NES, le titre se démarque en proposant des niveaux originaux et même quelques bizarreries, comme ces hordes de bossus qui sortent de nulle part, ce Frankenstein qui ne fait pas office de boss ou encore ces êtres encapuchonnés et leur « loterie » d'items (stage 5). Les environnements font intervenir des arrière-plans plutôt travaillés, à l'instar de ce vampire congelé qui semble nous surveiller dans la caverne de glace, de ces vitraux qui s'animent ou de cette statue de plusieurs écrans de haut qui verse des larmes de sang.
On redécouvre avec nostalgie l'efficacité des armes secondaires : boomerang, hache, couteaux, fiole d'eau bénite, crucifix, montre mais aussi doubles et triples tirs. Plus rare, l'herbe permet de remonter tout notre niveau de vie ! Plus que jamais, une chute dans le vide se révèle fatale, tout comme le moindre contact avec des pics, et il faut doser ses sauts au millimètre pour atteindre la fin de chaque niveau avec les trois vies qui nous sont octroyées. Mais il est tout de même possible de sauvegarder sa partie et de profiter des continues infinis, même si le jeu n'est pas très long. Ce qui aurait pu largement relancer l'intérêt du jeu, c'est la présence du mode Arrange dont on attendait beaucoup plus que ce qu'il propose en réalité.
Loin de renouveler complètement l'aspect graphique du jeu, la version Arrange n'apporte que des modifications mineures. Le sprite du héros a été revu et corrigé par Ayami Kojima, des effets supplémentaires ont été intégrés ainsi qu'une séquence de fin en 3D, mais les décors restent quasiment identiques à l'original. La qualité sonore s'avère tout de même supérieure et met en valeur les beaux remix des thèmes les plus connus de la série, le challenge a été réajusté et quelques bonus sont à débloquer. On trouve ainsi des artworks signés Ayami Kojima et un entretien très instructif avec IGA, le producteur du jeu.
Avec ses 24 stages, le jeu se termine en deux petites heures. Une fois terminé, on peut toujours le recommencer en mode Time Attack ou dans des niveaux de difficulté supérieurs, et ce jusqu'à six reprises avec un challenge allant toujours crescendo. En somme, si Castlevania Chronicles a le mérite de déterrer un opus indispensable pour les nostalgiques, il ne s'adresse réellement qu'aux fans les plus curieux ou aux collectionneurs.