La France est aujourd'hui connue pour être la “2ème patrie du manga”. On devrait alors s’étonner qu’un tel monument soit ignoré du grand public. Pourtant, JoJo a bien une histoire dans nos contrées même si elle fut quelque peu tumultueuse.
La parution française débuta en 2002 chez “J’ai Lu Manga”. Les tomes sortaient alors à un rythme mensuel. Seulement, si l’économie de la maison d’édition carburait aux licences estampillées “Club Dorothée”, le reste de la collection ne suivait pas toujours le rythme. Ainsi, une œuvre comme JoJo dépourvue de représentant télévisuel se retrouva noyée dans l’offre des libraires et ne put pas sortir son épingle du jeu. En 2005, arrivé au numéro 46 de la série, “J’ai Lu” décida d’abandonner sa branche “mangas” et la parution française prit fin (dans un premier temps).
Si on ne peut pas dire (et encore moins à l’époque) que la communauté de fans était nombreuse, elle restait tout du moins très fidèle ! C’est pourquoi Tonkam décide, 2 ans plus tard, de reprendre le flambeau là où “J’ai Lu” s’était arrêté. Alors parut en librairie le premier tome de “Golden Wind” 5ème partie de la saga débutant au 47ème tome de la série.
C’est à une distribution discrète que se livre Tonkam. Les tomes étant rarement disponibles en librairie, les fans sont obligés de passer commande. Finalement, cette édition n'est pas faite en envisageant des profits mais presque comme une action bénévole de l'éditeur pour faire plaisir aux fans de la série. Jugée trop “atypique” avec des graphismes “différents” de ce qui se fait habituellement, les éditeurs mesurent le risque et hésitent à investir dans une licence déjà aussi longue.
Amputée d’une grande partie de ses tomes, la série continue à connaître un succès très confidentiel. L’auteur est finalement plus connu dans le monde pour ses expositions d’art (des amateurs s’arrachent ses planches originales à quelques dizaines de milliers d’euros lors d’une exposition en France) et ses quelques illustrations pour “GUCCI”, que pour sa série phare.
Ce n’est que récemment que Tonkam décide de se lancer dans la réédition des premiers tomes. Un projet de longue haleine mais qui comporte ses risques ! La série sera coupée en suivant ses différentes parties et celles-ci sortiront dans le désordre. La partie la plus populaire étant la troisième, ce sera par elle que Tonkam entamera les hostilités. Sortie simultanément avec la septième partie, cette réédition bénéficie d’une communication légèrement plus forte et connaît un succès notable malgré une distribution discutable. Soutenu par le buzz que connaît la série pour son 25ème anniversaire avec notamment l’annonce du jeu vidéo et de la nouvelle adaptation animée, le succès est cependant suffisant pour motiver Tonkam à annoncer la sortie prochaine des deux premières parties. C’est donc à un avenir radieux que semble désormais promis la licence pour le plus grand bonheur des fans. Quelques rebondissements sont encore à noter comme la rupture de stock des parties 5 et 6, heureusement suivie d’une réimpression pour mars 2014, mais à tirage très faible… Aussi “Phantom Blood” a récemment été annoncé pour juillet 2014 !
La France n’est cependant pas le seul pays où la parution fut chaotique. Par exemple, seuls les 16 tomes de la partie 3 sont sortis aux Etats-Unis. En fait, l’Italie semble être le seul pays du monde (hors Japon) où la licence remporte un vrai succès et où tous les tomes ont été édités et sont encore disponibles. Pour comparaison, sur l'Archipel la série connaît sa 4ème réédition “spéciale”.
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