World at War : voilà qui sonne comme « guerre mondiale ». Eh oui : ce Call of Duty 5 – même si la saga perd sa numérotation à partir de cet épisode – retourne sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale... Après la claque Modern Warfare, ce simple fait suffit à plomber l'intérêt du jeu. Pourtant, ce nouveau CoD made by Treyarch a quelques atouts à faire valoir. En solo déjà, la campagne américaine est assez dépaysante, puisqu'elle nous emmène dans les îles du Pacifique, un contexte inédit pour la série (la campagne russe, elle, est plus classiquement située sur le front de l'est). Mais ce qui surprend le plus est le ton très sombre adopté par Treyarch : le jeu s'attache à démontrer toute l'horreur de la guerre. Ce n'est pas toujours fait de façon très subtile, mais ça a le mérite d'être un peu original. Et sur le plan ludique, ça autorise des excès jouissifs : démembrements, éviscérations à la baïonnette et carbonisations au lance-flammes ! World at War est sans conteste le plus gore des Call of Duty.
La guerre, c'est moche. Voici en substance le message de World at War
Paradoxalement, le multijoueur est lui plutôt léger. Pas le multi compétitif classique, qui se contente de reprendre les innovations apportées par Modern Warfare (killstreaks, etc.). Mais le mode coopératif introduit par World at War, baptisé Zombies, qui se révèle bien fun. Comme son nom l'indique, il s'agit de repousser des vagues de soldats morts-vivants avec l'aide de trois compagnons. Les vagues d'ennemis sont de plus en plus coriaces, mais les joueurs gagnent des points qu'ils peuvent utiliser pour obtenir des armes, débloquer des salles ou acheter des perks. Rien de vraiment neuf : Gears of War 2, sorti une semaine plus tôt, propose un concept similaire dans son mode Horde. Mais le tout est diablement bien ficelé. Le mode Zombies est immédiatement devenu populaire : les trois maps packs de World at War contiennent tous une carte dédiée. Le mode fera son retour dans les autres CoD de Treyarch, et aura même droit à des adaptations smartphones.
Der Riese, la carte Zombies du troisième map pack
Encore une curiosité pour conclure ce chapitre : alors que la série semblait avoir délaissé les consoles old-gen après le troisième volet, World at War est sorti sur PS2... Sous-titré Final Front, cet épisode développé par Rebellion est en fait plus qu'un simple portage, puisque la trame est différente. On se demande bien pourquoi, car le résultat est loin d'être une réussite... Et le multi est inexplicablement absent. Pour ses adieux à la PS2, la série aurait pu faire mieux.