Vu le succès de Modern Warfare (13 millions d'exemplaires écoulés en 2009 !), il était logique de voir débarquer une suite. D'autant que si le premier volet se conclut bien par la mort du méchant Zakhaev, son disciple Makarov prend la relève à la tête des ultranationalistes russes. Cette fois, Infinity Ward ne voit pas d'objection à rester dans le même univers. Au contraire, le studio désire en faire une marque à part entière en appelant la suite « Modern Warfare 2 », sans mention de son héritage CoDesque. « Call of Duty » fera finalement son retour dans le titre quelques mois avant la sortie.
Modern Warfare 2 est une version ++ de son grand frère : plus d'armes, plus de décors, plus d'explosions, etc. Fuite sur les toits des favelas de Rio, poursuite en motoneige, Washington DC ravagée par les flammes... Le jeu multiplie les séquences choc, presque jusqu'à l'écœurement. Modern Warfare 2 est au FPS ce que les films de Michael Bay sont au cinéma. L'inspiration est même flagrante dans le niveau du goulag, dont plusieurs passages font fortement penser à Rock. Sans compter que la musique de MW2 est assurée par Hans Zimmer, le compositeur du film. Une autre mission, No Russian, a créé une petite polémique à l'époque. Le joueur y participe en effet à un massacre de civils dans un aéroport. Mais les développeurs ne sont pas allés au bout de leur logique : il est possible de finir le niveau sans tirer un seul coup de feu, voire de passer directement au suivant pour les plus sensibles. Au final, cette scène de violence semble plutôt gratuite. Elle est là pour faire le buzz davantage que pour appuyer le scénario. L'histoire est de toutes façons rendue assez confuse par la multiplication des points de vue...
Du côté du mode multijoueur, peu de changements sont à noter, si ce n'est l'apparition des deathstreaks. Ces bonus fonctionnent sur le même principe que les killstreaks, sauf qu'on les gagne en mourant plusieurs fois d'affilée sans faire le moindre frag. Une prime à la médiocrité, en quelque sorte, qui n'obtiendra jamais les faveurs des fans – la fonctionnalité reviendra dans MW3 avant de disparaître. Le multi fait aussi râler les joueurs PC : Infinity Ward n'a pas jugé bon de supporter les serveurs dédiés, et Activision s'est enfin décidé à faire payer les DLC. Cela crée le premier véritable schisme dans la communauté CoD : une partie de ses membres retourne sur le premier Modern Warfare et y reste.
World at War ayant instauré du coop, il était difficile de ne pas en proposer dans les CoD suivants. Infinity Ward opte pour un mode baptisé Special Ops dans lequel deux joueurs doivent surmonter des défis assez variés : désamorcer une bombe dans le temps imparti, survivre à des vagues d'ennemis, appuyer une progression au sol depuis un hélicoptère de combat... Certains niveaux sont issus de la campagne solo et du premier Modern Warfare, tandis que d'autres ont été créés spécialement pour l'occasion. Au final, Spec Ops ne rencontre pas le même succès que le mode Zombies, mais il s'agit quand même d'un ajout sympathique. Et le challenge est assez relevé dans les derniers défis...