On l'a vu, Call of Duty a d'emblée été annoncé comme une marque. Activision n'a donc pas attendu longtemps avant de la décliner. Pendant qu'Infinity Ward œuvre sur le premier volet, l'éditeur confie la réalisation d'un épisode console au nouveau studio Spark Unlimited. Mais la genèse de ce titre ne va pas être un long fleuve tranquille... Les fondateurs de Spark sont issus de EA LA, où ils ont travaillé sur les premiers épisodes de Medal of Honor. Lorsqu'ils partent créer Spark, emmenant une vingtaine d'employés dans leur sillage, Electronic Arts les accuse d'avoir volé le code source et les assets des jeux... S'ensuit un procès, qui fait perdre beaucoup de temps et d'argent au studio. En outre, l'équipe veut utiliser le moteur RenderWare, alors qu'Activision entend imposer sa solution maison. Le développement prend du retard, et l'éditeur est obligé d'envoyer des programmeurs pour aider Spark, tandis qu'une partie des niveaux est carrément sous-traitée.
Trailer E3 2004 de Call of Duty : Le Jour de Gloire
Le Jour de Gloire (Finest Hour en VO) paraît finalement dans les temps, fin 2004, sur les trois consoles de salon de l'époque (PS2, Xbox et GameCube). Il reprend le principe du premier Call of Duty, à savoir trois campagnes solo offrant des théâtres d'opération variés : Stalingrad, Afrique du Nord et Allemagne de l'Ouest. Avec une différence néanmoins : au sein de la même campagne, le joueur n'incarne pas forcément toujours le même soldat mais différents personnages, dont une femme. Le jeu pâtit aussi des défauts de son modèle : durée de vie rachitique, IA aux fraises... Auxquels il ajoute des graphismes pas folichons et un découpage par checkpoints assez foireux. Pour ces raisons, Le Jour de Gloire ne connaît pas le même succès critique que CoD 1, obtenant des notes assez moyennes. Le multi est lui aussi jugé moyen, sauf sur GameCube où il est tout simplement absent.
Spark a ensuite présenté le concept d'un certain Call of Duty : Combined Forces à Activision. Mais ce dernier, sans doute échaudé par le développement houleux de Finest Hour et sa tiède réception, n'a pas voulu de cette suite. Le studio a alors attaqué l'éditeur en justice, puisque son contrat portait sur la production de trois jeux. Activision a porté plainte à son tour, accusant le développeur d'avoir menti sur ses capacités... Tout cela a fini par se régler à l'amiable en 2007, sans que l'on connaisse les détails de l'arrangement. Depuis, Spark a commis plusieurs jeux peu étincelants, si j'ose dire : des FPS médiocres (Legendary, Turning Point), le triste Yaiba : Ninja Gaiden Z... Seul Lost Planet 3 sauve un peu son CV.