L'une des grandes forces de Valkyrie Profile est de mettre au premier plan le background des personnages par le biais de nombreuses et longues séquences narratives qui nous permettent de nous attacher véritablement à ces héros qui sont voués à mourir pour devenir des Einherjar. C'est surtout vrai dans le premier volet de la série, les épisodes PS2 et DS ayant hélas délaissé cet aspect-là qui constitue pourtant bel et bien l'élément clef du premier opus.
Dans Valkyrie Profile, chacun des protagonistes susceptibles de rejoindre notre équipe est travaillé à l'excès. On s'y attache d'autant plus facilement que l'on sait tout de leur passé, que l'on est le témoin de leurs tragédies et que l'on sait que le jeu va nous obliger à nous séparer de certains d'entre eux avant la fin de l'aventure puisqu'il nous faut envoyer régulièrement des héros valeureux à Odin. Ces êtres hors du commun ne doivent pas seulement être d'excellents combattants, ils doivent aussi démontrer leur valeur morale en donnant la preuve qu'ils possèdent un certain nombre de traits de caractère suffisamment nobles pour mériter d'être choisis.
Lenneth assiste ainsi à la tragique destinée de ces personnages voués à une mort héroïque, sans avoir le droit d'intervenir pour empêcher leur trépas puisque c'est de celui-ci que naîtra leur nouveau statut de Einherjar. A l'instant où l'ultime étincelle de vie s'échappe de leur corps, la Valkyrie s'adresse alors à leur âme pour leur proposer de rejoindre le Valhalla.
Tout le processus d'attachement aux personnages du jeu découle du fait que le soft prend le temps de nous montrer comment Lenneth entend les appels en provenance des futurs Einherjar, ce qui entraîne de très longues cut-scenes ayant le mérite de développer de manière très approfondie leurs backgrounds respectifs. Bien que ces phases soient totalement passives, elles sont indispensables à la narration et permettent non seulement de comprendre le vécu de chacun d'entre eux, leurs espoirs, leurs erreurs et leurs sacrifices, mais aussi de s'attacher à eux au point de rendre d'autant plus déchirante la séparation induite par les directives d'Odin.
Comme tous les Einherjar, Jelanda subit un sort funeste avant de rejoindre les rangs de la Valkyrie pour mériter de séjourner au Valhalla.
Le premier volet compte ainsi plus de cinq heures de séquences narratives dans sa globalité !