Vous incarnez quatre aventuriers qui tombent par hasard sur des lettres dénonçant un infâme complot visant le pouvoir en place dans le monde d’Enroth. Alors que l’espoir renaît sur Enroth suite aux événements racontés dans les épisodes de Heroes of Might and Magic (voir chronologie), voici que débarquent les Kreegans. Dès la première cinématique, le jeu interpelle, l’introduction est longue, travaillée, et présage un scénario que l’on devine riche et profond.
Le joueur a le choix entre 4 races, 9 classes de base, 26 compétences, 9 écoles de magie, de quoi s’y perdre pour le débutant qui choisira certainement la constitution d’équipe automatique proposée au départ du jeu.
Les territoires à découvrir sont immenses, comme d’habitude, et grâce à un tout nouveau moteur 3D, l’action se déroule au choix en tour par tour ou en temps réel, et le sort de Vol prend alors tout son sens, il n'est pas rare de passer un moment à explorer les régions d’en haut. Régions qui sont peuplées d'une foule de PNJ, qui vous apportent une aide précieuse. Le nombre d’ennemis est tout bonnement effarant, certaines zones grouillent littéralement de monstres redoutables, le mode tour par tour s’avérera des plus utiles pour passer entre les gouttes ou éviter de se faire submerger par le nombre.
Le système de combat (hérité des 5 épisodes précédents) est plutôt bien fait avec la possibilité de gérer tranquillement ses personnages en tour par tour, ou d’assigner des commandes pour défourailler sur tout ce qui bouge en temps réel, une tactique qui se révèle souvent tout à fait inefficace au début du jeu. Les donjons sont pour la plupart gigantesques, peuplés de hordes d’ennemis, de pièges et de mécanismes secrets, il est facile de s’y perdre et encore plus d’y mourir. Les objets, armes, armures sont très nombreux et on se délecte à ramasser des items toujours plus puissants. On regrettera cependant l’absence de crafting si ce n’est la possibilité de réparer et d’enchanter soi-même les objets.
On appréciera le système d’inventaire et d’équipement du personnage, très visuel, on se régale à voir évoluer le look de nos héros, ainsi que le système de magie et ses livres de sorts qui se comptent au nombre de 10, comprenant chacun 11 sortilèges dont la puissance dépend du niveau de maîtrise dans la compétence magique requise. Certains sortilèges sont extrêmement puissants, trop même, à tel point qu’il est presque impossible de s’en servir, hormis dans une ou deux régions précises. Le jeu trouve son équilibre entre les phases d’exploration libres, et les donjons très stressants.
Si de nos jours les graphismes et le moteur 3D ont pris un coup de vieux, les musiques sont, elles, de toute beauté et contribuent largement à restituer une ambiance unique qui compense largement l’aspect visuel. Enfin, on retiendra de ce jeu sa durée de vie sidérante d’environ 300 heures pour une partie normale. C’est un jeu difficile, qui demande beaucoup de patience, mais qui s’avère agréable, indéniablement immersif et fortement addictif.