La première question qui me vient à l'esprit quand je pense à Dark Messiah c'est "pourquoi ?". Pourquoi faire les choses à moitié et se limiter à un FPS, certes surprenant et de qualité, alors qu'on dispose d'un creuset de ressources incroyables dans lesquelles puiser pour faire un vrai jeu de rôle et qu'à première vue on a tout le talent pour le faire ?
Pour l'histoire, on sort de la trame Might and Magic habituelle, je vous renvoie donc au chapitre "Chronologie" ou sur le site dédié pour en savoir plus. Sareth, le Messie Sombre, va devoir affronter son destin et faire un choix crucial.
C'est la première fois que l'univers de Might and Magic est exploité de cette manière, il y a bien eu quelques incartades ratées du côté du jeu d'action avec Warriors of Might and Magic et Crusader of Might and Magic, ou réseau avec Legends, mais jamais de FPS. Pourtant la limite entre FPS et JDR est bien maigre, techniquement parlant... Dark Messiah se place pile-poil sur cette limite, à la croisée des chemins. Certes, comparé à un vrai jeu de rôle, on a affaire à un système de gestion ultra simplifié, mais il est bien pensé et efficace.
Côté technique, pas grand-chose à dire, le gameplay est excellent, le moteur 3D est utilisé à bon escient et l’alternance entre cinématiques et exploration est bien dosée. Rajoutez à cela quelques effets somptueux et vous obtenez un titre doté d’une ambiance unique. Cependant le jeu est linéaire, vous allez d’un point A à un point B en tuant tout ce qui bouge, sans parler à personne sauf dans de rares occasions. La plupart des actions sont scriptées, cependant plusieurs fins sont possibles selon vos décisions en cours de partie.
La prise en main est facile, de nombreux coups sont permis selon votre évolution : attaques à deux mains, coups de pied salvateurs, pouvoirs magiques, utilisation d'armes en tous genres. L’IA n’est pas en reste puisque les ennemis élaborent des stratégies pour vous tendre des pièges ou vous attaquer en groupe de différentes façons, mais ça ne va jamais non plus très loin. Bref, le titre comporte tous les ingrédients d'un bon FPS actuel : diversité, IA intéressante, bon level design, gampelay maîtrisé, narration impeccable, scénario intéressant. Il sort de l'ordinaire car il intègre des éléments tirés des jeux de rôle de la saga qu'il arrive à intégrer sans alourdir le gameplay d'un jeu qui se veut d'action, donc rapide.
A bien y regarder il ne manque que quelques composantes pour en faire un JDR sympathique, un monde ouvert, quelques PNJ et un scénario un peu plus touffu auraient sans doute suffi. Mais le choix de tourner ce jeu vers l’action pure et dure n’est pas un mal : plus simple, plus facile d’accès, certes plus scripté mais doté d’ambiances à couper le souffle pour l’époque, les ingrédients sont là pour un titre réussi à la hauteur de ses prétentions.