De retour d'un voyage l'ayant vu pratiquer le ski, Jason Rubin, alors âgé de 15 ans, décide de créer un jeu où il faudra dévaler les pentes enneigées. Le résultat, plutôt joli sur le plan visuel, n'est pas tout à fait au niveau des espérances de son concepteur dont les compétences de programmeur se révèlent limitées. Le rythme de la descente est trop lent. Qu'à cela ne tienne, son compère, Andy Gavin, retravaille le code et fait parler son talent. Ski Stud est né et les deux amis décident que leur production doit être publiée. Ils se mettent en quête d'une société capable de satisfaire leur ambition. Un accord est trouvé avec une entreprise du Michigan appelée Baudville. Pour des questions marketing, le jeu est renommé Ski Crazy. Il voit le jour en 1986 et se vend à environ 1.500 exemplaires. De quoi constituer une base solide pour se lancer dans une nouvelle expérience.
Jason et Gavin poursuivent leur collaboration avec Baudville. Cette fois, les deux amis ont développé un jeu d'aventure textuel nommé Dream Zone. Nous sommes en 1988. Comme son nom l'indique, cette étrange production propose d'explorer le rêve pour le moins étrange d'un jeune garçon.
Niveau gameplay, on se retrouve devant une succession d'images fixes avec la possibilité de naviguer entre ces dernières grâce à des flèches. L'écran affiche également diverses interactions comme regarder, parler ou ouvrir. Au-delà de son identité visuelle, la vraie particularité du jeu tient au fait qu'il tourne à la fois sur Apple II – comme les précédents titres – et Amiga. Une première. Au final, Dream Zone rencontre un succès plus qu'honnête et rapporte ainsi une coquette somme d'argent à ses créateurs. Portés par la naïveté et l'insouciance de leur jeunesse, les deux développeurs sont convaincus qu'un éditeur de plus grande envergure sera intéressé par leur travail. Ils contactent donc directement Electronic Arts. Surprise, le géant américain leur répond.