Si les précédents jeux Rayman avaient tous un penchant pour l'humour, Rayman 3 : Hoodlum Havoc est définitivement l'épisode le plus barré de la série. C'est aussi le premier qui n'est pas supervisé de près par Michel Ancel, trop occupé sur son projet Beyond Good & Evil. C'est ainsi qu'Ubisoft Montreuil hérite du développement. Et que ce soit au niveau des situations de jeux, des dialogues ou des musiques, le studio se lâche complètement pour offrir un titre vraiment rigolo mais encore une fois doté d'un solide gameplay de jeu de plates-formes.
Rayman 3 : Hoodlum Havoc fait ses débuts en 2003 sur PS2, Xbox, GameCube et PC. Une version Mac verra aussi le jour l'année suivante. En 2012, Ubisoft dépoussière son titre pour le faire passer à l'heure de la HD sur PS3 et Xbox 360. Contrairement aux deux premiers volets, Rayman 3 n'a pas connu beaucoup d'autres déclinaisons que celles citées à l'instant. Mentionnons tout de même Rayman 3 sorti en 2003 sur GBA et N-Gage proposant une aventure à part mêlant les histoires de Rayman 2 : The Great Escape et Rayman 3 : Hoodlum Havoc dans un seul et même jeu de plates-formes 2D inédit.
Puisque c'est désormais de coutume avec les jeux Rayman, Hoodlum Havoc démarre alors que le héros fait la sieste. Pendant qu'il dort, une boule d'énergie rouge prénommée André se transforme mystérieusement en Lums noir et commence à enrôler d'autres Lums jusqu'à créer sa propre armée. Lorsque Rayman et Globox se réveillent finalement, les Hoodlums ont déjà commencé leurs méfaits et il ne tient qu'aux héros d'y mettre un terme. Le plan est simple : trouver André et arrêter ses pulsions tyranniques. Guidés par la mouche Murphy, Rayman et Globox ne mettent pas bien longtemps à retrouver André. Oui mais voilà, dans la précipitation, Globox avale André ! Le Lums noir se retrouve maintenant coincé dans le ventre de l'ami de Rayman et il n'y pas d'autres solutions que de trouver un docteur capable de l'en faire sortir. Rayman et Globox se lancent à la recherche d'un tel médecin et décident de visiter les docteurs Ptizêtres qui habitent hélas aux quatre coins de la Croisée des Mondes.
Dès le départ, le ton humoristique est donné. Par le scénario déjà, mais aussi par les nombreuses et incessantes remarques des personnages. Durant les premières minutes de jeu, Murphy est censé nous guider et nous apprendre à jouer. Au lieu de cela, il lance remarques sarcastiques sur remarques sarcastiques en citant par moments des bouts du manuel de jeu qu'il considère lui-même comme barbant. On l'entend même se plaindre de ne pas avoir obtenu de rôle plus important pour cet épisode avant de nous quitter et de nous donner rendez-vous dans Rayman 4 ! Une fois le niveau tutoriel terminé, Murphy se barre et c'est André, du fond de l'estomac de Globox, qui prend le relais pour s'assurer que le ton est toujours aux sarcasmes. Le vilain Lums tente aussi constamment de convaincre Globox à boire du jus de prune alors que ce malheureux ne le supporte pas. Pour rester dans le chapitre humoristique, signalons enfin les niveaux intermédiaires qui voient Rayman surfer sur des rails au son d'une musique disco ou encore les phases d'autos-tamponneuses à bord de l'une des chaussures du héros. On l'a dit, ce volet est complètement fou et pour le prouver, la chanson du générique n'est autre que Madder (littéralement "plus fou") signée par Groove Armada.
Rayman 3 : Hoodlum Havoc se distingue de ses prédécesseurs en lorgnant un peu plus vers l'action. Le jeu reste globalement un jeu de plates-formes, mais plusieurs éléments font aussi de lui un titre plus nerveux que les deux premiers volets. Cela passe notamment par le fait qu'il est impossible de revisiter un niveau déjà terminé. L'histoire suit donc son cours sans véritables temps morts. On note également l'apparition d'un compteur de score qui gonfle lorsque le joueur ramasse des Lums jaunes ou dégomme des ennemis. Il y a même un système de combos, c'est dire !
Ce troisième volet change les habitudes des fans en introduisant aussi un nouveau système de pouvoirs. Jusqu'alors, Rayman regagnait ses pouvoirs un à un et pouvait ensuite les utiliser à loisir. Dans Rayman 3 : Hoodlum Havoc, le héros trouve sur son chemin des boîtes de conserve de couleurs. Suivant la couleur, le pouvoir accordé est différent et permet, pendant un temps plus ou moins long, de profiter du Pulvéropoing (poings plus puissants), du Roquetpunch (transformer un poing en missile à contrôler), de la Cyclotorgnole (envoyer des tornades), du Grappinocroc (grappin pour s'accrocher) ou de l'Epicoptère (hélicoptère pour planer dans les airs). Grâce à ces pouvoirs, les niveaux gagnent une certaine nervosité. Dans bien des situations, il faut parvenir à trouver le bon pouvoir, l'utiliser rapidement, ramasser le suivant et continuer sa route.
En dépit de ses multiples nouveautés et de son univers déjanté, Rayman 3, à la fois plus drôle mais aussi plus sombre dans son design, aura du mal à convaincre les fans de la première heure. Pour Ubisoft, la licence doit se renouveler...