• Supports : PS2-Xbox-GameCube-GBA
• Date de sortie : Novembre 2002
• Notes sur JVC : 17/20 sur PS2-Xbox-GameCube et 16/20 sur GBA

A l'orée du XXIème siècle, Electronic Arts et Vivendi Universal Games se livrèrent la bataille décisive de l'ère des Hommes, sur le flanc de la montagne du... D'accord, on arrête les introductions à références, soyons sérieux un instant car il s'agit là de décisions capitales pour les deux firmes.

Si Vivendi annonce le 3 mai 2001 son accord avec Tolkien Enterprises afin que l'éditeur puisse exploiter les droits d'adaptation des livres pendant 8 ans, EA s'offre, quant à lui, les droits d'adaptation des films de Peter Jackson, en juillet de la même année, déclarant ainsi une véritable guerre de licences.

Que penser de ces deux choix ? Il semble, à première vue, que la décision du numéro un mondial soit bien plus "bankable" que celle de Vivendi. En effet, EA dispose d'un socle de travail conséquent : les deux films déjà sortis et un 3ème qui paraîtra en décembre 2003. Le travail de pré-production des équipes d'Electronic Arts est donc bien balisé et l'aura des films est telle que leur jeu rencontrera, sans aucun doute, du succès. L'éditeur « n'a plus qu'à » proposer un titre au gameplay solide et arborant une réalisation de qualité. Pari réussi ?

Le genre adopté pour « Les Deux Tours » est le beat'em all, loin de Vivendi qui opta pour de l'aventure / action. Il est d'ailleurs amusant de se remarquer qu'aujourd'hui, dans le schéma classique des triples A, réaliser un beat'em all adapté d'un blockbuster en incluant des extraits de film n'apparaît pas comme un gage de qualité. Néanmoins, le travail d'EA sur ce titre fut impressionnant et le résultat combla les attentes. Disposant d'une équipe d'une centaine de développeurs, dont la tâche fut d'inclure plus de 200.000 éléments des films dans une aventure épique, on remarque très vite qu'EA prend son adversaire au sérieux et a bien l'intention de gagner son combat en tant qu'éditeur. Le résultat final fit d'ailleurs office de véritable claque, tant pour les joueurs que pour Vivendi.

D'abord sorti sur PS2, puis six mois plus tard sur Xbox, GameCube et GBA, Electronic Arts marque 4 à 1 dans ce premier match qui l'oppose à Vivendi. En effet, ce sont plus de 4 millions d'unités qui ont trouvé preneur après un an de commercialisation, contre seulement un million pour l'adaptation de Vivendi. Comme d'habitude avec le multisupport, les versions sont quasi identiques, sauf la version GBA qui est, au passage, tout aussi réussie.

C'est grâce à une recette faisant la part belle à l'action épique, point noir vivement critiqué dans les adaptations de son rival, qu'EA toucha les joueurs. Ici, pas de séquences d'aventure ennuyeuses tâchant de retranscrire tant bien que mal l'ambiance du récit de Tolkien, non, l'accent est mis tout au long du jeu sur les batailles et sur la puissance des combattants que nous y incarnons.

C'est d'ailleurs au niveau du feeling des combats que le développeur réussit tout particulièrement son coup. A travers un système d'upgrade savamment maîtrisé, le jeu permet aux joueurs de faire évoluer le panel de coups redoutables des protagonistes qu'il incarne tour à tour. Cette progression va évidemment de concert avec celle du joueur qui, peu à peu, maîtrise le gameplay du soft. La recette est simple, efficace et l'immersion est assurée.

L'autre point fort du titre, outre sa mise en scène et sa réalisation, est la sélection et l'enchaînement des séquences jouables, donnant un jeu qui ne faiblit guère en intensité. On se souvient d'ailleurs qu'on démarre sur les chapeaux de roue en incarnant Isildur lors de la guerre contre les troupes de Sauron, le tout bien évidemment assaisonné d'extraits des premiers films de Peter Jackson.

L'expérience est saisissante, assurant un succès certain à la démarche d'EA, qui s'embarque donc gagnant dans la guerre face à Vivendi. Bien reçu par la critique et par le public, la voie est ouverte pour le développement de la suite, intitulée avec beaucoup d'originalité « Le Seigneur des anneaux : Le retour du Roi ».

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