- Support : PC
- Date de sortie : Novembre 2003
- Note sur JVC : 15/20
S'étant déjà fait la main sur l'excellent Battle Realms en 2001, le studio Liquid Entertainment, sous la houlette de Sierra, sort en 2003 le premier STR inspiré du Seigneur des Anneaux.
On ne peut s'empêcher de constater que le tsunami nommé Warcraft 3 déferle encore à l'heure de la conception de la Guerre de l'Anneau, malgré l'année écoulée depuis sa sortie. Il semblerait, en effet, que les mécaniques mises en place dans le titre de Blizzard en aient inspiré plus d'un chez Liquid Entertainment.
Impossible, vous disais-je, de ne pas comparer les deux titres. Exemple assez révélateur : pour les forces de Sauron, l'emplacement des constructions est limité aux zones « corrompues », noircies par l'aura maléfique, que le joueur doit étendre pour garantir l'expansion de sa base. Cela ne vous rappelle rien ?
Cela dit, ne soyons pas mauvaises langues, le titre dispose d'une âme certaine, la réalisation est de qualité, les doublages sont très bons, l'éventail de possibilités de construction et de production d'unités est honorable. Sierra ayant fait l'acquisition des droits des livres, par opposition à Electronic Arts qui obtint en priorité les droits d'adaptation des films, il paraît évident que le jeu ravira les lecteurs plus que les spectateurs.
Cela dit, certains inconditionnels tiqueront sans doute en découvrant des nains armés de marteaux ou des nains lanceurs de haches : sacrilège impardonnable, affront infâme, ou simple liberté créative ? Passons outre ces « détails incohérents » qui n'ont aucunement leur place dans l'univers de Tolkien et regardons ce que le jeu a sous le capot.
Très classique de prime abord, le soft dispose tout de même d'avantages certains, presque avant-gardistes. Les petits gars de chez Liquid connaissent bien leur métier et proposent un habile système de points de destin, gagnés après suffisamment de combats et permettant d'invoquer des héros, dont le système s'inspire plus ou moins de Warcraft 3, tout en collant parfaitement avec le background du Seigneur des Anneaux. Le statut de ces derniers n'est d'ailleurs pas figé et on prend plaisir à débloquer leurs capacités au fur et à mesure de la progression.
Côté réalisation, l'expérience est agréable à l'œil et permet d'apercevoir quelques détails sympathiques pour l'époque, comme l'herbe dansant au gré du vent ou encore les lames ensanglantées après un combat. Le gameplay se veut, en plus de cela, relativement simple à prendre en main, bien que souffrant de petits problèmes de lisibilité lors des batailles.
Pour ce qui est du contenu, il offre deux campagnes distinctes, une pour le Bien et une pour le Mal, permettant de revivre certaines batailles mémorables telles que la prise d'Osgiliath. En plus des campagnes, on peut compter sur un mode escarmouche assez complet et sur un mode multijoueur varié grâce à certaines bonnes idées directement reprises de Battle Realms. Le bestiaire disponible est regroupé en 2 factions, respectivement les Hommes Libres de la Terre du Milieu et les sbires de Sauron. Ces deux camps permettent de regrouper sous la même bannière plusieurs races des livres : les Elfes, Nains, Hommes et Ents pour les Hommes Libres, bataillant face aux Orcs, Gobelins, Ouargus, Trolls, Haradrims et autres araignées géantes des Sbires de Sauron.
Loin d'être en reste, la sélection des héros disponibles possède dans ses troupes Faramir ou encore les membres de la communauté de l'anneau, tandis que du côté des méchants, on peut compter, entre autres, sur la présence de Gollum et du Roi-Sorcier d'Angmar.
Un bel essai en définitive pour Sierra qui pose les bases de ce que doit être un STR sur Le Seigneur des Anneaux, tout en s'adressant aux joueurs occasionnels en priorité.
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