- Supports : PC-PS2-Xbox-GameCube-GBA
- Date de sortie : Novembre 2003
- Notes sur JVC : 13/20 sur PC-PS2-Xbox-Gamecube et 15/20 sur GBA
Sorti juste avant le 3ème épisode cinématographique de la trilogie de Peter Jackson, le titre narre les aventures de Bilbon et de sa compagnie en quête d'or et d'honneur, faisant route vers Erebor et ses montagnes de pièces dorées, jalousement protégées par l'impitoyable dragon Smaug.
Disposant d'une réalisation aux couleurs chatoyantes et d'une bonne base scénaristique, le « Bilbo le Hobbit » de Vivendi Universal Games pèche malheureusement sur plusieurs aspects, tant techniques que narratifs. Il semblerait en effet que les défauts mis en exergue par le public dès la sortie de « La Communauté de l'Anneau » se retrouvent encore une fois dans le cahier des charges des développeurs.
Côté gameplay par exemple, les phases d'action-aventure sont peu reluisantes et les séquences de plates-formes ne sauvent pas une jouabilité pas assez élaborée. On peut citer également le système de combat, confus, peu fourni et souffrant de l'absence d'auto-lock, rendant son approche parfois difficile.
Plus gênant encore, la trame en elle-même ne respecte que trop peu les différents aspects du livre, préférant introduire des séquences inédites ennuyeuses plutôt que de retranscrire des scènes empruntes d'un humour certain, qui ont fait la joie des lecteurs du livre et, 9 ans plus tard, des spectateurs de l'adaptation de Peter Jackson.
« Dommage », c'est le mot d'ordre de ces versions salon et PC de Bilbo The Hobbit qui auraient pu être un coup d'éclat, apportant un peu de fraîcheur dans le microcosme des jeux adaptés des œuvres de Tolkien, encore trop focalisées sur la saga du Seigneur des Anneaux.
Ce second essai concret de Vivendi face à Electronic Arts démontre, non seulement un manque de réactivité face à la critique de l'épisode précédent mais surtout un problème dans la conception même du projet.
Le cœur du challenge, pour Vivendi et ses développeurs, se situe à la fois dans le développement et dans la cible du jeu. Ainsi, James Lin, analyste spécialisé, explique en 2003 dans les colonnes du quotidien anglais The Hour que "Vivendi peut bénéficier de l'aura monumentale des films, mais on doit se demander si les fans sont prêts à s'embarquer dans de nouvelles choses maintenant que les films sont sortis", thèse corroborée par les chiffres de ventes du précédent volet face à son rival, adapté du film.
Du point de vue de la conception, Vivendi a énormément besoin d'experts de Tolkien, et doit ainsi recruter des équipes ayant une sensibilité particulière vis-à-vis de l'œuvre pour que le travail d'adaptation soit de qualité. Ce sont autant de contraintes qui rendent caduque toute comparaison brute entre les deux titres rivaux. Malheureusement pour Vivendi, ils doivent être comparés car ils sortent en même temps, au même prix, et sont de genres assez proches.
On aurait donc aimé plus de fidélité dans l'atmosphère et dans la trame, et pourquoi pas, un peu plus de travail sur le gameplay. Notez également que la version GBA dispose d'une réalisation plus appréciable que ses voisines et représente donc une expérience plus agréable au final.