N., 18 ans, lycéen
"Il y a environ 2 ans, j'ai rompu avec une fille dont j'étais réellement amoureux. Devoir changer d'établissement et me retrouver seul avec la déprime dans la tête a fait que je me suis investi dans le monde du jeu vidéo. Jouant de plus en plus, j'ai voulu opter pour un PC gamer à Noël 2011 et plus les mois passaient, plus je me renfermais sur moi-même. A l'heure actuelle, j'ai 18 ans, je passe environ 99 heures par semaine devant un écran (travail + loisirs y compris), je me couche à des heures impossibles (parfois 3 heures ou 5 heures du mat pour me lever à 6h30) et je peux le dire avec certitude, j'ai une dépendance aux jeux vidéo, j'ai besoin de ma "dose", je ne fais que ça, je ne parle plus que de ça, je ne rêve plus que de ça. Depuis quelque temps je trouve mon comportement assez alarmant, j'essaye de changer, j'essaye de sortir plus souvent mais en vain."
A., 23 étudiant master finance
"Lorsque je suis arrivé en master, je jouais absolument tous les jours, je devenais de plus en plus irritable et je sortais de moins en moins avec ma copine qui me l'a fait remarquer à plusieurs reprises. Mes premières notes ont été décevantes. J'ai été vite surpris du niveau et j'ai commencé à comprendre qu'il fallait vraiment que je mette un peu de côté les jeux vidéo pour me concentrer sur les études. Mais malgré tout, je continuais à jouer encore et encore. Je commençais à sauter des repas, je me suis surpris à jouer des journées entières pendant le week-end sans m'en rendre compte. Il y a peu, j'ai eu une masse de travail non négligeable à faire et pourtant, j'ai tout fait à la dernière minute, bâclé, et tout ça pourquoi ? Parce que je voulais absolument atteindre mon rang gold sur League of Legends... J'avais largement le temps de m'y prendre à l'avance, mais j'ai préféré jouer encore et encore. Il y a peu de temps, j'ai décidé d'arrêter League of Legends car je sais pertinemment que mes études et mon couple sont beaucoup plus importants qu'un simple jeu. Par ailleurs, le concept d'un jeu vidéo est normalement de pouvoir s'amuser et prendre du plaisir. Mais cela faisait des mois que je n'avais pas pris de plaisir à jouer. J'étais simplement obsédé par mon classement et rien de plus. J'ai donné mon compte à un ami pour qu'il me modifie mon mot de passe et mon adresse e-mail. Depuis je n'ai pas retouché à League of Legends et je me sens sincèrement beaucoup mieux, plus calme, plus reposé, en meilleurs termes avec ma copine et capable de faire passer mes études avant les jeux."
M. 19 ans, sans emploi
"A l'achat de ma Xbox 360, je ne pensais pas que tout aller dégénérer comme ça. Au début, je jouais par plaisir. Je passais tout au plus 2 heures par jour sur Call of Duty. Puis les choses ont basculé. Je me suis mise à jouer de plus en plus, à péter un plomb quand mon ratio ne me convenait pas. Au fil des semaines, je me suis totalement repliée sur moi-même. Je restais enfermée des jours dans ma chambre sans sortir, je me nourrissais à peine. La seule chose qui m'importait était de jouer. Je ne faisais que ça, jour et nuit. Inutile de préciser que cette situation a provoqué pas mal de problèmes. Je suis devenue asociale, j'ai aussi perdu énormément de poids. Et mentalement, je me suis retrouvée fatiguée de tout. Mais même tout ça ne m'empêchait pas de jouer. C'était vraiment une obsession. La situation peut paraître ridicule, mais avec du recul, je me rends compte que c'était un des épisodes les plus horribles de ma vie. Aujourd'hui, je m'en suis sortie. J'ai eu besoin d'un soutien psychiatrique et je suis une thérapie pour reprendre une vie normale."