Si, dans les Zelda en deux dimensions, seules les musiques des donjons, parfois accompagnées par les bruits produits par les monstres, avaient le pouvoir d'insuffler au joueur des informations sur sa situation, le passage à la 3D et les possibilités qu'il offrait instaurèrent de nouvelles perspectives. En effet, à partir d'Ocarina of Time, une séquence musicale se déclenche à l'approche d'un monstre, visible ou non.
Cette méthode, aujourd'hui très commune, permet d'accéder à une nouvelle dimension musicale : comme si l'ambiance glauque du donjon ne suffisait pas, la situation bascule parfois de façon soudaine et l'angoisse provoquée par l'attente laisse place à des séquences d'actions violentes, qui peuvent déclencher la panique. N'avons-nous pas tous au moins une fois entendu le thème d'un monstre sans arriver à situer ce dernier avant qu'il ne nous tombe dessus ?
Dans tous les cas, le danger se manifeste par une orchestration volontairement stressante, basée sur un motif mélodique très court et répétitif, accompagné du martèlement rapide d'une même note ou d'un accord, méthode de composition proche de celle des musiques des donjons du premier opus, avec des moyens et des effets décuplés.
https://www.youtube.com/watch?v=XhW_UT9_TBE https://www.youtube.com/watch?v=7PHwym5QKMcUne technique semblable est employée lorsqu'il s'agit de boss et de mini-boss. Mais ces derniers, de par leur rôle notoire dans le déroulement du donjon, bénéficient en général d'un thème personnalisé. Les combats épiques bien souvent spectaculaires qui se déroulent alors sont soulignés par une touche héroïque exprimée par une présence accrue de cuivres et de percussions. Dans Majora's Mask, un mode mineur et des fréquences basses accentuent l'ambiance dramatique et malsaine qui règne.
https://www.youtube.com/watch?v=XF24XSYYiDw https://www.youtube.com/watch?v=xG1R8rk-M9E