2004 est là, et GTA San Andreas, second héritier de GTA 3, prend la PS2 d'assaut (sortie Xbox et PC en 2005, et Mac en 2010). Considéré par beaucoup comme l'aboutissement du concept de la franchise, cet épisode ultime de Rockstar fait de véritables ravages en cumulant des ventes monstres d'un côté, et un succès critique sans limite de l'autre. GTA San Andreas nous place à nouveau dans un contexte très différent de ceux des autres épisodes de la série, puisqu'on y suit les déboires d'un afro-américain des banlieues nommé Carl Johnson, alias «CJ», durant les années 90. Ce caïd dans l'âme, revenu de Liberty City après avoir appris le triste décès de sa mère, retrouve son quartier natal de Grove Street, où il se donnera comme mission d'aider ses amis et membres de son gang à recouvrer leur gloire d'antan et à venger les meurtres commis par les bandes rivales. Au premier abord, ce nouveau GTA avait de quoi laisser de marbre. Car son moteur graphique, bien qu'upgradé, demeurait le même que celui de GTA 3, et commençait franchement à accuser son âge. Les animations des personnages étaient rigides, les textures étaient simples, le clipping incessant, les bugs omniprésents, et au final, la série GTA apparaissait comme étant techniquement à la ramasse par rapport à la moyenne qualitative de l'époque. Mais si l'on passait outre ces considérations somme toute futiles, on découvrait alors bouche bée toute l'immensité et la richesse que pouvait offrir ce jeu.
Car rendez-vous en compte, le terrain de jeu absolument gigantesque de GTA San Andreas n'est pas constitué d'une, ni de deux, mais bien de trois villes entières, auxquelles il faut encore ajouter leurs banlieues ! Los Santos qui est une simili Los Angeles, San Fierro qui est une simili San Fransisco et Las Venturas qui est une simili Las Vegas, permettent ainsi à la map du jeu de proposer trois régions bien distinctes, qui ont chacune une ambiance unique. En alternant entre la ville embouteillée, le ghetto où éclate une guerre des gangs (qui fait d'ailleurs office de quête annexe), et la campagne californienne où seuls les tracteurs circulent sur les routes, on a alors réellement l'impression de voyager à travers le pays. Il est d'ailleurs tout à fait possible qu'on roule des heures durant sur l'autoroute, avant de pouvoir faire le tour de la carte. Parallèlement, GTA San Andreas a également le mérite d'apporter un certain aspect roleplay, car il est possible de faire évoluer l'apparence et les caractéristiques de CJ. En effet, on peut lui faire gagner du poids en mangeant, le rendre plus musclé en s'entraînant dans une salle de sport, ou augmenter sa barre d'endurance en sprintant régulièrement à pied comme à vélo (qui est un nouveau véhicule). On peut aussi le tatouer, choisir sa barbe et sa coiffure, et l'habiller à notre guise. Au rayon des nouveautés, notons enfin que le héros peut désormais nager, que des phases d'infiltration surviennent dans quelques missions, et que les à-côtés se font encore plus nombreux et intéressants, puisqu'on peut à présent sauter en parachute, tuner des voitures lowrider, jouer à des mini-jeux de rythme, ou encore sortir avec une petite amie.