Durant son histoire, Rockstar Games a aussi su s'éloigner de l'ultra violence en lorgnant vers un registre plus soft comme celui de Canis Canem Edit. Même si là encore, l'amour du studio pour la provocation est toujours de rigueur...
Canis Canem Edit ou «Bully» en version originale, est un titre développé par Rockstar Vancouver qui sort en 2006 sur PS2 (une version Xbox était prévue mais elle fut annulée). Il ressort en 2008 dans une version plus belle et sertie de quelques bonus sous le nom de Bully : Scholarship Edition sur Xbox 360, Wii et PC. Rockstar New England s'occupe des versions Xbox 360 et PC, tandis que Rockstar Toronto chapeaute la version Wii. Ici, on n'est ni un gangster, ni un mafieux, ni un psychopathe échappé d'un asile, ni un flic dépressif, mais plutôt un adolescent du nom de Jimmy Hopkins, qui n'en reste pas moins une brute épaisse qui se fait renvoyer de toutes les écoles dans lesquelles il séjourne. D'ailleurs, sa mère n'arrive plus à gérer son insolence excessive, et c'est pourquoi elle l'envoie à la «Bullworth Academy», une école privée au style britannique qui a la réputation d'accueillir en son sein les plus perturbateurs des mioches dans la fleur de l'âge. Mais Jimmy n'a pas froid aux yeux et il réglera leur compte à tous les caïds de l'école (ça n'ira pas plus loin qu'un simple cocard, rassurez-vous) jusqu'à se faire un nom dans l'établissement. Se déroulant au milieu des années 90, l'histoire nous gratifie une nouvelle fois d'une belle brochette de personnages hystériques, qu'il s'agisse des professeurs, des élèves, comme du personnel de l'école.
Côté jeu pur, Canis Canem Edit est un proche parent des GTA puisqu'on y accomplit quêtes principales et annexes en circulant librement dans tout le bahut qui est relativement grand, de même que dans la ville et le parc d'attractions qui l'avoisinent. Cela dit, n'étant âgé que d'une quinzaine d'années, Jimmy devra faire sans voiture et plutôt utiliser un vélo ou un skateboard pour aller plus vite qu'à pied. Lors de quelques missions où l'action prédomine, nos armes sont assez inoffensives, toutes proportions gardées, car elles ne sont autres qu'un lance-pierre, un lance-patate, une boîte pleine d'œufs, ou encore nos propres poings – poings qui donnent d'ailleurs lieu à un système de combat plutôt poussé. En marge des missions, il nous est possible d'habiller Jimmy à l'envie, d'entretenir une relation passionnée avec sa petite-amie en lui offrant des fleurs ou en l'emmenant au cinéma, ou d'assister aux cours, histoire de remplir un minimum son devoir d'élève. Pour le coup, chaque classe (chimie, langue, etc.) s'apparente à un mini-jeu et a lieu à un horaire bien précis. Pour ne pas le manquer, mieux vaut donc surveiller sa montre, à la façon de Ryo Hazuki dans Shenmue (un couvre-feu est également de mise).
Jouer les fayots c'est bien beau, mais le but de Canis Canem Edit, c'est avant tout de mettre le plus de vacarme possible dans les couloirs de l'école, cela va de soi. Faire une farce en utilisant du poil à gratter, des boules puantes ou des pétards, faire une savonnette à un premier de la classe ou embrasser une fille contre son gré, voilà les vrais plaisirs qu'offre le jeu de Rockstar ! Tout cela en veillant bien sûr à ne pas se faire attraper par les pions qui nous surveillent sans cesse... A l'arrivée, Canis Canem Edit a pour sûr connu un bon succès d'estime, et il n'est d'ailleurs pas totalement exclu que la licence s'étoffe un jour, étant donné qu'on a eu vent il y a peu d'une éventuelle suite. Cela dit, rien n'est encore confirmé.