Raciale, sexuelle, religieuse, de genre ou sociale, la discrimination a plein de visages et fait plein de victimes. Un seul point commun, cet acte qui consiste à opérer des distinctions entre différents objets ou individus. Là où le terme de « distinction » est neutre pour les questions sociales, celui de « discrimination » implique une forme d'injustice et d'illégitimité de cette distinction. En bref, une discrimination est une distinction qui n'a pas lieu d'être. Les discriminations s'opèrent à plusieurs niveaux dans la société et par différents moyens. Certaines discriminations sont explicites, d'autres plus difficiles à relever, réelles mais ténues.
La sphère vidéoludique n'est évidemment pas épargnée, mais pour un certain nombre de raisons, elles ne sont pas toujours repérées par les joueurs : l'abondance de la production ; les effets graphiques et de mise en scène qui provoquent l'immersion et l'adhésion du spectateur ; le fait que le gameplay (qui par définition est le centre du jeu) happe l'attention du joueur et fait souvent passer au second plan beaucoup d'autres éléments du jeu en question. Ces discriminations ont donc bien lieu même si un rapide historique nous révèle qu'elles sont dynamiques (elles ont évoluées dans le temps).
A ceci se rajoute le fait qu'il faut distinguer plusieurs niveaux de discrimination : la discrimination « in-game », celle du médium jeu, à la fois ce qui est dit et montré de manière assumé par les concepteurs (le discours) et la couche « inconsciente », le médium jeu vidéo n'étant alors qu'un vecteur idéologique de plus pour véhiculer les préjugés d'une époque ; et la discrimination IRL, « in real life », c'est-à-dire celle vécue par ceux qui travaillent et œuvres dans le jeu vidéo. Beaucoup de questions et trop peu de temps pour tout traiter, nous espérons que ces pérégrinations vous donneront ... de l'espoir?