Si le jeu vidéo était boudé dans les universités à cause de l'illégitimité réelle ou supposée de celui-ci comme objet d'étude, toute une nouvelle génération de chercheurs se penche sur cet objet complexe et l'étudie. Nous avions déjà des gens qui réfléchissaient sur le cinéma, la peinture et la littérature, nous avons désormais des gens qui essayent de penser le jeu vidéo et ses pratiques périphériques.
Chronologiquement, les États-Unis étudient le jeu vidéo depuis plus longtemps que nous, et on note que globalement c'est l'approche des Games studies qui est privilégiée. Les studies sont des approches pluridisciplinaires d'objets aussi nombreux que saugrenus et c'est un modèle de recherche bien implanté chez les Anglo-saxons. On y trouve entre autres de la psychologie, de la philosophie, de la sociologie, des sciences de l'informatique, de la médiologie... Les Game studies étudient les jeux (vidéo ici) dans leurs différents aspects (game design, les joueurs, les cultures liées aux jeux vidéo) mais l'accent est particulièrement mis sur le jeu comme ensemble de règles : un jeu est ses règles, analysables objectivement.
Cet accent a son importance, puisqu'en France se sont développées ce que l'on nomme les Play studies, le jeu étant étudié depuis l'utilisateur, à partir de l'expérience du joueur, à partir des affects produits par les jeux sur lui. Bien sûr l'opposition n'est pas aussi forte mais elle permet de saisir des directions fondamentales des recherches menées sur les jeux vidéo. Des avancées, certainement, mais la situation pour les jeunes chercheurs n'est pas encore très confortable en France : entre une timide permission de ces études, et un cloisonnement universitaire encore fort en France, qu'en est-il de la situation française dans la recherche sur le jeu vidéo ?