Avant Shin Megami Tensei, il y avait Digital Devil Story : Megami Tensei. Premier épisode d'une série appelée à devenir extrêmement populaire au pays du Soleil Levant, ce jeu de rôle atypique s'inspire, comme son titre l'indique clairement, des romans fantastiques Digital Devil Story d'Aya Nishitani. Développé par Atlus et publié par Namco sur Famicom en 1987, il nous permettait d'incarner deux héros complémentaires pour explorer le Makai, un monde parallèle peuplé de démons. On pouvait parcourir six donjons de plusieurs étages en vue subjective, affronter de nombreux adversaires et surtout recruter dans notre équipe une cinquantaine de créatures mythologiques des années avant la naissance de la licence Pokémon ! Entre ses combat au tour par tour assez complexes pour l'époque, son système de fusions permettant de créer de nouveaux démons et son ambiance plus sombre que les RPG traditionnels, Megami Tensei n'a pas tardé à connaître le succès sur l'archipel nippon. En toute logique, un second épisode plus beau et plus complet a donc vu le jour quelques années plus tard, toujours sur Famicom.
Toutefois, le premier véritable épisode de Shin Megami Tensei est sorti en 1992 sur Super Famicom avant d'être adapté sur PC-Engine et Mega-CD ou encore Playstation. Jeu de rôle à la première personne dans la continuité directe de ses prédécesseurs, le soft nous invitait à contrôler un jeune lycéen de 17 ans destiné à repousser une invasion de démons et à éviter une guerre entre le Japon et les Etats-Unis. Capable de stocker et d'invoquer toutes sortes de créatures fantastiques à l'aide de son ordinateur, le joueur devait forcer son chemin à travers des donjons de plus en plus dangereux pour atteindre ses objectifs. Son alignement (chaotique, neutre ou bon) changeait en fonction de ses actions et plusieurs fins concluaient différemment l'aventure. Comme d'habitude, il était possible de recruter certains démons en répondant à une série de questions ou en leur offrant des cadeaux. Eux aussi alignés sur l'ordre, l'équilibre ou le chaos, ils possédaient des caractéristiques et des capacités fixes. Heureusement, on pouvait toujours les fusionner entre eux pour obtenir des créatures plus fortes. Vu la puissance des boss, ce n'était pas du luxe. Parfois jugé trop difficile en dépit de sa fonction de sauvegarde intégrée, Shin Megami Tensei a reçu un très bon accueil de la critique et engendré une suite assez similaire dans laquelle on peut entre autre déterminer soi-même les actions de ses démons. Il faudra cependant attendre Shin Megami Tensei III pour que l'Occident s'intéresse enfin à cette série un peu particulière.
Digital Devil Story : Megami Tensei / Famicom
Vidéo originale sur Youtube