En 2006, soit deux ans après sa sortie japonaise sur Playstation 2, Digital Devil Saga débarque en France en version anglaise. Il se déroule dans un monde austère et froid appelé Junkyard (la décharge). Luttant sans fin sous une pluie perpétuelle, six tribus se battent depuis des temps immémoriaux pour accéder enfin au Nirvana. Le joueur incarne Serph, le leader de la tribu Embryon au moment où les habitants du Junkyard se transforment en démons et commencent à s'entre-dévorer. Truffé de références au bouddhisme, à l'hindouisme et à la spiritualité orientale en général, ce spin-off aussi sombre qu'original diffère principalement des épisodes habituels de la série en cela qu'il permet à nos personnages de révéler à tout moment leur forme démoniaque pour combattre au lieu d'invoquer des créatures auprès d'eux. Par ailleurs, ils peuvent désormais apprendre les huit capacités de notre choix en achetant des mantras et en récupérant des points d'Atma après chaque combat. Option gore : ils ont le droit de manger leurs adversaires fraîchement tués avec une technique spécifique pour gagner encore plus de points d'Atma !
Assumant totalement la brutalité de son univers et la sauvagerie de ses protagonistes réduits par moments à l'état de bêtes, Digital Devil Saga propose une véritable réflexion philosophique sur le sens de l'existence et la barbarie humaine. Le soft permet également au joueur de s'interroger sur la guerre, la mort, ou encore sur la notion de paradis. Bref, sous son aspect violent et glauque, Digital Devil Saga est un titre résolument mature et bien plus intelligent que la plupart des RPG habituels. Mais que l'on ne s'y trompe pas, c'est avant tout un jeu et pour ce qui est de l'action, on ne sera pas en reste puisque les combats s'enchaînent à un rythme frénétique. S'appuyant sur les mécanismes de Lucifer's Call, cet épisode introduit néanmoins quelques variantes. Les membres de notre équipe peuvent par exemple se battre aussi bien sous leur forme humaine que sous leur forme démoniaque. Cette dernière est bien entendu plus puissante mais la première autorise l'utilisation d'armes conventionnelles bien utiles pour faire le ménage en face de soi. Il faut donc bien réfléchir à la configuration de notre équipe. Par ailleurs, deux personnages avec la même capacité peuvent désormais lancer une version plus puissante de celle-ci en effectuant un combo. De fait, les combats sont très stratégiques et bien qu'ils surviennent un peu trop souvent, ils nous scotcheront devant l'écran des soirées entières.
Commercialisé en avril 2007, Devil Digital Saga 2 reprend l'histoire du premier épisode exactement où elle s'était arrêtée. On y retrouve l'univers torturé dans lequel on avait évolué avec Serph ainsi que tous les mécanismes de jeu que l'on avait découverts l'année précédente. Bien entendu, il est vivement recommandé de reprendre notre ancienne sauvegarde pour commencer l'aventure avec nos anciens personnages mais il est également possible de se lancer directement dans le soft à nos risques et périls. Si l'on peut regretter le fait qu'Atlus aurait très bien pu regrouper les deux volets de l'aventure sur un seul et unique CD, on se prend très vite au jeu, aussi captivant de par son scénario très travaillé que de par ses combats parfaitement huilés, et les soirées défilent sans que l'on voie le temps passer. Notés respectivement 16/20 et 15/20 par Jeuxvideo.com, Digital Devil Saga et Digital Devil Saga 2 ont malheureusement été distribués à un nombre si faible d'exemplaires que beaucoup de joueurs n'ont pu se le procurer qu'en import.
Trailer de Digital Devil Saga
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