Avec plusieurs dizaines de longs-métrages au compteur (et non des moindres), Disney a toujours disposé de pas mal de matière susceptible de faire l'objet d'une conversion vidéoludique. C'est ainsi que dans les années 90, certains des films de la firme ont fait un petit détour sur la 16 bits de Sega.
Fantasia (1991)
C'est le développeur Infogrames qui se charge de l'adaptation Megadrive de Fantasia, le sublimissime film musical sorti en 1940. L'histoire du jeu essaie tant bien que mal de coller à l'esprit du long-métrage qui, rappelons-le, n'avait pas de scénario précis. Vous incarnez donc l'apprenti sorcier Mickey, qui doit partir à la recherche de notes de musique qui se sont échappées alors qu'il faisait un petit roupillon. Jeu de plates-formes ultra classique (on avance, on tue tous les ennemis, et on repart), ce Fantasia est de prime abord assez accrocheur : les graphismes sont vraiment réussis pour l'époque, et ils collent surtout merveilleusement à l'ambiance onirique du film. L'animation n'est pas en reste et les musiques, directement inspirées par les thèmes classiques du film, sont excellentes. Bref, ce n'est pas d'un point de vue purement technique que le soft peut être pris en défaut.
Là où le bât blesse, c'est sur tout le reste. La maniabilité est catastrophique, et il est impossible de faire quoi que ce soit de cohérent manette en mains, tant les sauts de Mickey (pourtant indispensables pour tuer les ennemis) sont imprécis. De plus, le héros est plus lourd qu'une enclume et se déplace à la vitesse d'un escargot. Tout le contraire des ennemis qui sont eux, très mobiles. Enfin, la difficulté du soft est affreusement mal dosée : les ennemis surgissent en nombre, viennent de n'importe où, et touchent bien souvent en premier. Il faut dire qu'on a l'habitude avec Infogrames, puisque le développeur était à l'époque le spécialiste des jeux interminables. Ceux qui, quelques années plus tard, ont joué aux Schtroumpfs et à Tintin au Tibet comprendront sans doute ce qu'il en est…
Bref, entre une jouabilité capricieuse et une difficulté à s'arracher les cheveux, la progression est un véritable chemin de croix, et le joueur lambda lâchera bien vite son paddle. C'est dommage car avec un tel bilan technique, le titre aurait vraiment pu jouer dans la cour des grands si son gameplay avait été à la hauteur.