C'est donc par lui que tout a commencé : Battlefield 1942, paru un fameux 20 septembre 2002 (c'était un vendredi, il pleuvait). Auparavant, EA avait sorti une démo solo (juillet) et une démo multi (août), histoire de faire monter la pression. Les joueurs avaient donc une petite idée de ce qui les attendait, mais aucun n'était vraiment préparé à ça. Imaginez : le jeu permet à 64 personnes de s'affronter sur tous les grands théâtres d'opération de la Seconde Guerre mondiale (Europe, Pacifique, Afrique du Nord, front de l'Est) ! Il y a des chars, des avions, des bateaux et même un sous-marin à piloter ! Vous pouvez incarner un sniper russe caché dans les ruines de Stalingrad, puis un pilote de char allemand aux commandes d'un puissant Tigre dans le désert égyptien, puis survoler un atoll dans un bombardier japonais ! Du jamais-vu, tout simplement.
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Pour ses débuts, Battlefield propose cinq classes : assaut, éclaireur, médecin, antichar et sapeur. Chaque classe dispose de ses propres armes, qui varient évidemment selon le camp choisi. Le médecin possède en outre des trousses pour soigner ses petits camarades, alors que le sapeur peut réparer les véhicules, poser et désamorcer des mines. Cette répartition des rôles oblige les joueurs à coopérer pour l'emporter. L'objectif d'une partie est de capturer les points de renfort situés aux emplacements stratégiques de la carte. Le contrôle de ces points est primordial, car ce sont eux qui octroient les précieux tickets permettant de respawner. Moins votre équipe a de points, plus elle perd de tickets. Il n'est donc pas question de camper sur ses positions en attendant gentiment que l'ennemi pointe le bout de son nez ! Ce principe oblige au contraire les joueurs à progresser constamment. Combiné à la vitesse de déplacement autorisée par les véhicules, cela rend les parties très dynamiques, avec une ligne de front qui évolue en permanence.
Outre son gameplay parfaitement huilé, Battlefield 1942 jouit de graphismes soignés et d'un contenu conséquent (une vingtaine de cartes). Tous les ingrédients sont donc réunis pour en faire un hit.La presse de l'époque n'hésite pas à parler de "révolution", le jeu récolte d'excellentes notes, l'engouement est immédiat. La réputation du soft se répand comme une traînée de poudre, les joueurs ne parlent plus que de Battlefield. EA et DICE assurent un support constant à leur bébé, en alignant les patches et même quelques cartes gratuites (si, ça existait à l'époque). En l'espace de quelques mois, le jeu est déjà devenu un classique. Signe de ce succès, BF1942 est toujours en ligne, malgré les années et les nombreux épisodes sortis depuis. C'est un petit miracle quand on connaît la promptitude d'Electronic Arts à fermer le online de ses jeux... A l'heure actuelle, il reste quelques centaines d'irréductibles sur les serveurs.