Cette fois destiné à un public plus adulte tout en étant paradoxalement frivole, l'eroge conceptualise le fantasme de la jeune fille en fleur. A la base axé sur l'érotisme pur dans les années 80, l'eroge s'est progressivement dirigé vers une vision plus absurde et second degré de la sensualité féminine. Son esthétique visuelle souvent proche de l'anime le rapproche d'autant plus de la culture ecchi, où l'érotisation des personnages est suggérée avec plus ou moins de subtilité. En 1992, l'eroge s'émancipe de son penchant sexuel pour s'axer davantage sur le jeu de drague, dont Dokyusei fut le premier représentant sur PC. Il prend alors le nom de ren'ai, ou galge (jeu de jolies filles), et est appelé dating sim ou visual novel de par le monde. Son principe est simplement basé sur la quête de séduction et la relation sociale entretenue avec ces fameuses jeunes filles. Le joueur doit choisir parmi plusieurs réponses lors des dialogues et doit agir avec le plus de galanterie possible pour conquérir leur cœur. Bien qu'il soit fort absurde en soi, le phénomène du jeu de drague s'apparente presque à une religion au Japon, et il fit même office de référence vidéoludique. Il n'est donc pas étonnant de retrouver de telles mécaniques de jeu dans de grandes séries telles que les Persona, les Sakura Wars ou encore le dernier Paper Mario. Ainsi, l'eroge et le ren'ai tracent plus ou moins leur route indépendamment, tout en conservant la philosophie du concept vidéoludique invraisemblable. Hélas, la majorité des eroge ont sombré dans le piège de la pornographie sur le marché du jeu PC nippon, cependant quelques perles demeurent malgré tout dans le domaine du second degré bien senti. Voyons dès à présent quelques exemples de galge bien connus. Pour un public averti !