Les conséquences sont pour l'heure difficiles à établir mais une chose est certaine : l'affaire coûtera cher à Sony, mais pas seulement. Les développeurs indépendants qui publient des jeux sur le PSN s'inquiètent fortement car chaque jour qui passe est pour eux un manque à gagner. A moins de 10 jours de coupure, de petits développeurs parlaient déjà de milliers d'euros de pertes. C'est conséquent pour une petite structure. Si les gros éditeurs peuvent s'en remettre, pour les petites structures, c'est un coup dur. Et Sony devra sans doute concéder quelques "gestes" pour leur filer un coup de main, comme une réduction des droits de développement et des royalties.
Mais pour Sony, les frais seront multiples. La société risque par exemple des amendes imposées par divers organismes officiels à travers le monde. En France, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) mène son enquête. En Angleterre, son équivalent pose également des questions. Aux Etats-Unis, des sénateurs et un comité du Congrès étudient le dossier, de même en Australie.
Les procès n'ont également pas tardé et deux class actions, des poursuites auxquelles peuvent se joindre toutes les personnes qui s'estiment lésées, sont déjà lancées aux USA et au Canada. Enfin, la restructuration du réseau, le coût de l'enquête pour laquelle Sony a fait appel à trois cabinets d'experts, la compensation offerte aux joueurs et surtout l'assurance que le groupe a souscrite pour ses utilisateurs (américains uniquement pour l'instant) représentent des sommes non négligeables. Sans parler des jeux offerts qu'il va bien falloir que quelqu'un paie. A cela s'ajoutent encore le remboursement éventuel des frais engagés par les utilisateurs, ceux d'opposition à leur carte bancaire, notamment.
Et le dernier point de friction sera pour l'image du groupe. Aussi bien pour le public que pour ses actionnaires qui ont déjà fait part de leur mécontentement et réclamé la tête des deux leaders de Sony, Howard Stringer son PDG (en photo) et Kaz Hirai, directeur de Sony Computer dont dépend le PSN. En outre, la question se pose : Les utilisateurs feront-ils de nouveau confiance à Sony ? Sans prendre la défense de qui que ce soit, on serait tenté de répondre que finalement, ils ne méritent ni moins, ni plus de confiance que la plupart des autres sociétés détentrices de ce genre de base de données. Ce n'est pas tant le piratage qui leur porte un coup que leur communication tardive. Une erreur que la firme compense en mettant en place un plan de protection des utilisateurs pour le moins ambitieux. On aurait préféré que Sony, et tous les autres, fassent preuve de plus de prudence.