Finalement très complémentaire de Resident Evil, le jeu de Konami propose une approche plus posée mais aussi plus malsaine où chaque élément visuel et sonore trouve son importance dans un tout homogène. Chaque décor, chaque être animé (monstre ou humain) joue son rôle dans l'expérience. Le joueur est constamment sollicité dans la compréhension de l'univers et ne se contente pas d'être spectateur d'une histoire. Une certaine liberté lui est laissée pour interpréter les évènements narratifs, l'apparition du monde « parallèle » et tous les mystères du jeu. Mais ce qui touche de façon plus directe, est la fusion entre la maîtrise d'Akira Yamaoka (directeur son et musique) et d'une esthétique diabolique (dans tous les sens du terme) encore réutilisée dans les épisodes les plus récents. Si Silent Hill est resté dans les annales, c'est parce qu'il a véritablement inventé un mouvement artistique, car il a su donner un nouveau souffle au monde de l'horreur. Le jeu, avec l'aide de son utilisateur, expérimente une nouvelle sensation inexplicable, à la frontière de la peur et de la mélancolie.