Quoi que l'on puisse dire, Silent Hill 4 : The Room respecte les codes récurrents de la série. On y trouve l'habituelle omniprésence de l'enfance, qui amène ici une réflexion sur ce qu'est vraiment la maternité, l'amour. L'ambiguïté est aussi au rendez-vous, puisque née d'apparitions très dérangeantes. Toute personne ayant joué au jeu aura forcément été marquée par la tête gargantuesque d'Eileen dans l'hôpital, c'est évident. A l'instar de Silent Hill 2, on trouve ainsi quelques passages contemplatifs, bourrés de symbolique, et qui poussent le joueur à se questionner continuellement sur ce qu'il vient de voir.
Alors certes Silent Hill 4 n'est pas un bon Silent Hill et il ne rend pas honneur au principe originel des premiers opus en termes de construction et d'esthétique, mais il reste par contre assez intéressant pour qu'on s'y attarde. Si l'émotivité, la psyché et la mélancolie étaient les piliers centraux des trois premiers volets, ce quatrième opus traite avec brio de la solitude inextricable d'un homme. Henry Townshend, par son repli sur lui-même, trouve dans tous ses voisins de palier ainsi que dans ses rencontres inespérées, l'être aimé qu'il n'a pas eu. Mais ces illusions sont éphémères, et il ne trouvera finalement acceptation et compagnie que dans l'appartement 302 lui-même.