Alors que BioWare nous a globalement habitué à un catalogue d'une incroyable qualité, le mois de mars 2011 cristallise pourtant les craintes de nombreux joueurs. En effet, bien que le premier volet ait su emballer le public et la presse spécialisée, Dragon Age II ne profite pas de critiques aussi élogieuses, loin de là, et s'en tire avec des notes tout justes moyennes dans l'ensemble. Pourquoi une si mauvaise surprise de la part d'un développeur qui a toujours su proposer des suites de qualité à ses licences phares ? Selon Inon Zur, compositeur de la bande-son du titre, le jeu a tout simplement été bâclé :
Contrairement à d'autres titres BioWare, cette composition était un travail dans l'urgence. EA voulait vraiment capitaliser sur le succès de Origins, donc le jeu a vraiment été poussé pour sortir rapidement.
Des rumeurs font même état d'un développement hâtif pour se consacrer plus longuement à celui de Star Wars : The Old Republic, dont la sortie est toujours annoncée pour fin 2011, et qui peinerait à avancer. Reste que cette douche froide est une première dans l'histoire du studio et qu'il se dégage de ce Dragon Age II un vil sentiment d'amertume. Il y avait eu par le passé quelques ratés, mais jamais sur des titres de cette ampleur. Ainsi, si le degré de déception varie d'un joueur à l'autre, il n'empêche que les choix réalisés pour le soft ne font tout de même pas l'unanimité. Plus court, peu personnalisable, amputé de la dimension épique qui faisait le charme de son aîné, résolument tourné vers un bourrinisme notoire et dénué de tout aspect stratégique, des dialogues et des quêtes bâclées, de nombreux bugs... La liste est longue et peu élogieuse. Certes, les développeurs avaient annoncé un changement de cap vers l'action qui risquait de déboussoler les fans, mais rien ne justifiait pour autant ce cruel manque de qualité. Une interface améliorée (du moins sur PC) et des graphismes un poil plus fins à défaut d'être spectaculaires tentent de sauver les meubles mais ne pèsent au final pas lourd dans la balance des défauts du jeu. Sans être le ratage du siècle, les maintes tares n'offrent au joueur qu'une expérience moyenne, à mille lieues des productions antérieures de BioWare. Revers passager ou entaille profonde dans le passif de l'entreprise ? Difficile d'en juger à l'heure actuelle, mais il demeure certain qu'un faux pas sur un tel blockbuster n'est pas passé inaperçu et les attentes pour les prochaines productions BioWare seront désormais plus grandes, en espérant que les équipes de développement prennent soin de gommer les mauvaises aspérités de Dragon Age II.
Les mauvaises critiques soulevées ça et là n'ont visiblement pas été du goût de BioWare et une mini-polémique vint noircir encore un peu plus un tableau déjà peu glorieux. En effet, il semblerait qu'un avis visiblement peu objectif eut été rédigé par un des développeurs pour gonfler la bien faible moyenne de Dragon Age 2 sur le site Metacritic.com. Retiré depuis, cette manœuvre malhabile a cependant été justifiée par EA d'une manière qui peut prêter à sourire, ou à rire jaune.
Bien sûr que les gens qui font un jeu votent pour leur propre jeu. C'est comme ça que ça se passe aux Oscars, c'est comme ça que ça se passe aux Grammy's et je parie que Barack Obama a voté pour lui lors de la dernière élection.
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