Ces diverses tractations financières n'ont bien évidemment pas empêché BioWare de continuer à développer ses titres, Dragon Age en tête. Lors du premier contact avec la presse, lors de l'E3 2004, le jeu est présenté comme le fils spirituel de Neverwinter Nights et Baldur's Gate, sans toutefois la licence D&D. Bien que le jeu ait le temps de se métamorphoser durant les cinq années de son développement, le rachat par EA en change aussi pas mal d'aspects. Devenant ainsi multi plates-formes, à la manière des futures productions du studio (Mass Effect 2) et subissant quelques révisions majeures pour aboutir au jeu que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Dragon Age : Origins, le projet isolé se mue également en future trilogie. Exit aussi le multijoueur, y compris sur la version PC qui demeure pourtant la plus proche du concept original. La difficulté est également revue à la baisse sur les versions consoles. Néanmoins, le jeu n'est pas décevant pour autant, loin de là. Bien qu'en deçà techniquement de ce qu'on aurait pu attendre (long développement oblige), Dragon Age : Origins propose un vibrant hommage à ses illustres aînés au travers d'un univers riche, des interactions avec ses camarades virtuels toujours plus importantes et des combats dynamiques à en couper le souffle.
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Mais le rachat par EA plonge également BioWare dans le marché extrêmement florissant des DLC. Si ces derniers se font relativement discrets sur le premier Mass Effect, ils atteignent leur paroxysme avec Dragon Age et surtout Mass Effect 2 au travers de la mise en place du Réseau Cerberus, une plate-forme de téléchargement directement intégrée au jeu. La suite des aventures du Comandant Shepard est, elle aussi, un véritable carton de par sa réalisation époustouflante et ses dialogues dynamiques dignes d'une production hollywoodienne. Avec en parallèle un casting de premier choix, une bande-son qui n'a pas à rougir devant celles du 7ème art, et un scénario mature et profond, à défaut d'être vraiment original, les hautes ambitions de BioWare sont atteintes avec brio. Mais l'innovation portée par ce second volet reçoit un accueil divisé du public. L'action prime en effet bien plus que le côté RPG, les fiches de personnages sont réduites à leur strict minimum et la gestion de l'inventaire devient inexistante, ou du moins purement symbolique. Le choix de revenir à un système de cartouches, aux dépens de celui original de la surchauffe ne fait pas non plus l'unanimité. Mais c'est bien la nouvelle politique du DLC qui est de loin l'élément le plus contesté au sein de la communauté des joueurs. La qualité des DLC proposés par Mass Effect 2 est somme toute assez bonne et bien supérieure à celle des DLC de son grand frère médiéval-fantastique Dragon Age.
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Proposé pour un prix quasi similaire à la plupart des DLC, Mass Effect Galaxy sur iPhone marque un autre coup d'essai pour BioWare. Présenté comme la préquelle de Mass Effect 2, le joueur peut vivre les aventures de Jacob et Miranda avant leur rencontre avec Shepard. Mais loin d'être une véritable perle, le soft pèche par des graphismes plus que moyens, une maniabilité douteuse lors des phases (assez nombreuses) de tirs et une lenteur effarante. Fort heureusement, il est possible d'en éviter une bonne partie grâce au système de dialogues toujours présent. La presse et le public sont plus que mitigés et les ventes ne décollent pas, si bien qu'à peine un mois après sa sortie, Greg Zeschuk reconnaît que le titre est "une erreur".
Pour nous, c'est de là que vient notre humilité, lorsqu'on a ravalé notre fierté avec ce jeu iPhone {rires}, qu'on a dit "Ouais, on a fait une grosse erreur" dans le sens où nous pensions que le scénario pourrait porter le jeu.
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