Dragon Ball Z : Shin Butouden sort le 17 novembre 1995 au Japon sur Saturn. Vous n'en avez sûrement jamais entendu parler et c'est tout à fait normal car ce titre n'est hélas jamais sorti du Japon. Au grand dam de nous autres, pauvres petits gamers européens, car le titre avait tout pour s'imposer comme une référence. Enfin presque tout, car son principal défaut est de ne comporter aucun mode Histoire, à l'instar de Dragon Ball Z 3 sur Super Nintendo. C'est regrettable, car pour la première fois le jeu compte 27 personnages, contre seulement une dizaine dans les jeux Super Nintendo. De plus, ces personnages couvrent l'ensemble des cycles Dragon Ball Z, et le soft aurait donc pu retracer l'histoire de manière relativement complète.
Le mode Histoire est donc remplacé dans Shin Butouden par un mode Arcade classique dans les jeux de combats : vous choisissez un personnage et vous devez combattre tous les autres un par un. On retrouve sinon les modes des Super Butoden de Super Nintendo, à savoir un mode Combat et un mode Tournoi. Dernier mode de jeu et pas des moindres, puisqu'il est totalement original : le Satan's Mode ! Vous incarnez Satan, l'antihéros imaginé par Akira Toriyama et vous devez parier sur des matchs du tournoi d'arts martiaux, auxquels vous assistez en spectateur. Enfin, plus ou moins en spectateur, car vous avez la possibilité d'interagir avec les combattants pour faire pencher la balance en votre faveur. Lancer de peau de banane sur le ring, tir au pistolet, tous les moyens sont bons ! Le Satan's Mode, par son originalité et son autodérision, est vraiment rafraîchissant. On peut le qualifier d'hommage réussi à l'humour de Toriyama-san.
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L'absence de mode Histoire est compensée par la réalisation du jeu, d'une qualité encore jamais vue pour un jeu DBZ. Les graphismes sont fidèles au dessin animé. Les décors sont colorés et fourmillent de détails. Quant aux personnages, ils sont tellement beaux qu'on les croirait tout droit sortis de l'anime. En ce qui concerne le gameplay, le jeu est, comme l'indique son titre, l'héritier des épisodes Super Nintendo. Une vue de côté avec scrolling horizontal, des enchaînements et des boules d'énergie surpuissants. Pas de révolution donc, mais des améliorations : le jeu, toujours en 2D, est plus fluide, plus rapide. Par exemple, lorsque votre personnage est à terre, vous pouvez vous relever tout en donnant un coup de pied, chose impossible dans les précédents jeux.
Vous l'aurez compris, on tenait en 1995 un jeu Dragon Ball Z déjà excellent. Vous vous dites sûrement : « Diantre, mais pourquoi ce jeu n'a-t-il pas eu davantage de succès ? ». Eh bien d'abord il n'est sorti que sur Saturn, qui à l'époque s'est fait écraser par la Playstation. D'autre part, on connaît les difficultés que rencontre parfois Sega en matière de communication, et celle à exporter ses succès en dehors du Japon. Néanmoins, grâce aux joies de l'émulation, Dragon Ball Z : Shin Butoden profitera dans une seconde vie du succès qu'il n'a pas connu dans sa première.