Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de Dragon Ball (c'est-à-dire pour ceux qui auraient passé les 20 dernières années dans une grotte au fin fond de l'Afghanistan), revenons sur le succès de l'oeuvre. Dragon Ball est un manga japonais créé par Akira Toriyama. Inspiré du conte chinois Le Voyage en Occident, il raconte les aventures de Son Goku depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte. Le manga suit le modèle des shonens japonais, et le protagoniste affrontera donc au fil de sa progression des adversaires toujours plus puissants, aidé par ses amis qu'il rencontrera durant ses multiples péripéties.
La publication du manga commence en 1984 et reçoit un bon accueil. Il est rapidement adapté à la télévision et rencontre un franc succès au Japon. Mais ce qui va propulser le manga au rang de carton mondial c'est la série Dragon Ball Z à partir de 1989. C'est en quelque sorte la deuxième partie de la saga qui met en scène les aventures de Goku adulte. Pour l'anecdote, la particule Z (Zeto en VO) qui différencie les deux sagas n'existent que pour le dessin animé, tous les volumes du manga ont été publiés sous le même titre. Mais dans Dragon Ball Z le style de l'anime change, les combats, parfois très violents, se retrouvent au premier plan, alors que Dragon Ball se montrait beaucoup plus humoristique.
Dans le monde entier c'est un raz-de-marée Dragon Ball Z, qui devient du même coup le dessin animé de tous les records. D'une part pour sa longueur (153 épisodes pour Dragon Ball, 291 pour Dragon Ball Z) et d'autre part pour les recettes commerciales qu'il génère. L'exploitation de la licence Dragon Ball représente alors une véritable poule aux œufs d'or, les fans s'arrachant les produits dérivés : magazines, figurines, cartes, vêtements, etc. Dans ces conditions, on comprend pourquoi l'industrie du jeu vidéo, désireuse d'avoir sa part du gâteau, a proposé elle aussi des adaptations du dessin animé et, nous le verrons, très souvent au détriment de la qualité.
On ne peut cependant pas dire que Dragon Ball fut seulement une mode passagère. En effet bien que le dernier tome du manga soit paru en 1995, on compte aujourd'hui encore un grand nombre de fans de l'oeuvre de Toriyama. Le dessin animé continue de passer à la télévision, et la licence est toujours aussi rentable comme en témoignent les jeux estampillés Dragon Ball qui continuent de sortir et de se vendre par wagons entiers. D'ailleurs, il s'agit toujours du manga le plus vendu au monde, avec 200 millions d'exemplaires écoulés.