Fin 2007 sort le dernier jeu Tenkaichi sur Playstation 2. C'est même le dernier jeu Dragon Ball sur la console de Sony si on exclut Dragon Ball Z : Infinite World, très mauvais et sur lequel on ne s'attardera pas. Il marque donc la fin d'une période qui aura vu le manga créé par Akira Toriyama acquérir ses lettres de noblesse dans le monde du jeu vidéo. Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi 3, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a donc pour mission de clore la saga et de proposer l'opus ultime avant le passage aux consoles next-gen. Le jeu sortira sur PS2 en novembre 2007 puis en février 2008 sur Wii.

Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a réussi. Tout d'abord, Tenkaichi 3 nous impressionne par ses chiffres. 97 personnages jouables sous plus de 160 formes différentes en comptant les diverses transformations. Un casting impressionnant qu'il faudra bien sûr débloquer au fur et à mesure du jeu. Spike, pour atteindre un tel chiffre, a forcément dû racler les fonds de tiroirs. On peut désormais combattre avec des rôles secondaires, comme Chi-chi, voire des figurants. Par exemple le Roi Vegeta est disponible, mais il apparaît dans l'anime uniquement lors de quelques flash-back. De plus tous les Saiyens peuvent désormais se transformer en gorille géant. Ils n'ont pas tous l'occasion d'utiliser cette transformation dans le dessin animé cependant chaque représentant de ce peuple de guerriers en a le pouvoir. Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi 3 comporte donc en quelque sorte des transformations inédites, mais totalement dans l'esprit de la série et ne choquera donc pas les puristes, toujours mécontents au moindre écart par rapport au scénario original. Alors évidemment les non initiés seront perdus devant la foule de guerriers disponibles. Mais pour les fans, qui sont tout de même les principaux consommateurs de jeux Dragon Ball, c'est un vrai régal d'avoir un casting complet.

La principale nouveauté que propose Tenkaichi 3 se situe encore une fois au niveau du mode Histoire. Spike aura eu la bonne idée, tout au long de la série, de varier l'expérience de jeu dans le mode Histoire. Ce qui paraît en fait assez logique puisque l'histoire à raconter est toujours la même. Fini donc le Dragon World à la sauce Budokai 3. On retrouve différents menus proposant chacun quelques combats à mener. Lesdits menus couvrent les différentes sagas de Dragon Ball Z, Dragon Ball, Dragon Ball GT et les OAV. Néanmoins, le but de Tenkaichi 3 n'est pas d'être exhaustif niveau scénario. Le parti pris de cet opus est de faire moins de combats mais que ceux-ci soient plus immersifs et aussi plus longs. Concrètement vous commencez le combat normalement, après une petite cut-scene pour préciser le contexte. Au bout d'un certain temps ou une fois certaines conditions remplies, un signal à l'écran vous invite à appuyer sur la « touche scénario », R3 en l'occurrence. Cela enclenche alors soit un nouveau dialogue, soit une transformation, soit un changement de personnage ou même une attaque. Evidemment ces événements sont exactement ceux de l'histoire originale. Les combattants continuent de se parler pendant les combats, mais ceux-ci demandant une concentration de tous les instants, on a rarement l'occasion de lire les sous-titres en français. Les affrontements du mode Histoire sont donc plus longs, et il faut toujours au moins une dizaine de minutes pour crier victoire. Dans certaines de ces joutes on pourra d'ailleurs vous demander d'incarner un méchant. Cela corrige les incohérences qu'on pouvait trouver dans de précédents volets, quand la mission du joueur était de mettre KO l'adversaire alors qu'il savait très bien que dans le scénario original le méchant éclatait son personnage.

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A côté de ce nouveau mode Histoire on retrouve d'autres modes classiques mais efficaces. Un mode duel bien sûr qui permet d'affronter l'ordinateur ou ses amis. Le mode Championnat du Monde propose cinq tournois différents. Un mode plus orienté arcade rallonge considérablement la durée de vie du soft puisqu'il propose une centaine de combats à thème. C'est d'ailleurs dans ce mode qu'on trouvera les adversaires les plus coriaces du jeu. En effet les derniers combats de ce mode s'avèrent difficiles même pour un joueur expérimenté car les stats des ennemis sont boostées et que l'IA est très rusée. Ceux qui aiment les épreuves d'endurance s'orienteront vers un mode Survival dans lequel il faut battre successivement 50 adversaires. A ne pas tenter avec Chaozu ! A noter aussi la première tentative de mode Carrière dans un jeu Dragon Ball. Celui-ci, nommé Dragon Sim, reste assez superficiel. Le personnage choisi affronte un ennemi tous les dix tours et entre-temps doit s'entraîner pour augmenter ses stats. Seulement les possibilités offertes sont assez restreintes et les entraînements qui permettent de vraiment progresser sont trop aléatoires.

Le gameplay reste globalement identique à Tenkaichi 2. Son ergonomie a été épurée et le nombre de combos différents augmenté. Le résultat donne des combats très nerveux et dynamiques, et hyper rapides. Car effectivement il faut parfois des réflexes surhumains pour effectuer la bonne action au bon moment. Une partie des joueurs a donc une nouvelle fois fustigé une prise en main difficile. Toutefois on ne peut pas dire que le gameplay en lui-même ne soit pas maniable, comme c'était le cas dans Dragon Ball Final Bout par exemple. Il est en fait tellement riche qu'en maîtriser toutes les subtilités prend du temps. Mais Budokai 3 a montré en son temps qu'un gameplay plus instinctif et donc plus simple menait aussi à des combats plus monotones. Il est par conséquent difficile, voire quasiment impossible de trancher objectivement cette question. Tout dépend de ce que chaque joueur attend d'un jeu de baston Dragon Ball.

Si Tenkaichi 3 fut très bien accueilli par les fans, c'est aussi parce que tout dans le jeu transpire la fan-attitude des concepteurs. Et cela se constate jusque dans les petits détails. La transformation des Saiyens en gorilles géants en est l'illustration parfaite. Comme dans le manga elle se fait de nuit en regardant la lune, ou bien à n'importe quelle heure si le Saiyen en question maîtrise une technique spéciale. Le soin apporté aux tenues des personnages est lui aussi fort appréciable. Ainsi vous pourrez voir Goku combattre avec quasiment toutes les tenues qu'il porte tout au long de Dragon Ball Z. Parmi elles on trouve par exemple la fameuse armure des Saiyens, qu'il revêt seulement le temps d'un entraînement, mais également toutes ses tenues courantes avec, souci du détail oblige, les différents Kanjis. On est d'autre part satisfait de la subdivision d'un même personnage en plusieurs formes, quand cela est nécessaire pour retranscrire l'évolution de son style et de ses techniques dans les différents cycles du manga. Enfin, la présence d'Arale en personnage bonus met en évidence le respect des gens de Spike pour toute l'oeuvre d'Akira Toriyama. Arale est en effet la petite fille héroïne de l'autre grand succès de Toriyama, et sa présence dans Tenkaichi 3 montre bien que les développeurs ont voulu rendre hommage à Toriyama-san.

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Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi 3 fut donc bien l'apothéose qu'on attendait, et force est de reconnaître que ce jeu frôle la perfection en matière de combat sauce Dragon Ball. Plus généralement, Tenkaichi 3 n'a pas à rougir face aux autres références du jeu de baston que sont les Tekken ou Virtua Fighters, même si l'expérience de jeu proposée est bien différente. Mais quoi de mieux pour se défouler que de poursuivre son adversaire à une vitesse surhumaine, de l'enchaîner avec des combos spectaculaires et de l'achever avec une boule d'énergie gigantesque ?

Les fines bouches pourront toutefois trouver des défauts au soft, au premier rang desquels on placera les cinématiques du mode Histoire, si tant est qu'on puisse les appeler ainsi. Car en effet, cinq ans après le premier Budokai et ses très belles cinématiques, Tenkaichi 3 est assez pauvre dans ce domaine. Sans véritable mise en scène, deux personnages se font face dans l'arène de combat, totalement immobiles et récitant leur texte. On entend bien parfois un troisième larron prendre part à la discussion mais il faut le deviner car on ne le voit pas. Réaliser de meilleures cut-scenes n'était apparemment pas une priorité de travail pour Spike. C'est dommage car des cinématiques dynamiques comme celles de Budokai 1 ou même des extraits du dessin animé auraient vraiment amélioré le mode Histoire. Certains, tout en appréciant le principe du bouton scénario, ont aussi regretté que le mode Histoire ne soit pas plus complet. Effectivement même si le terminer occupe de nombreuses heures, le nombre de personnages aurait permis l'exhaustivité de ce mode. L'autre voeu que les Européens formulaient depuis longtemps était la présence des musiques originales du dessin animé malheureusement absente, encore une fois. La bande-son des jeux écoulés dans nos contrées est en effet constituée de morceaux passables, alors que les versions japonaises comportent les musiques de l'anime, qui sont tout simplement excellentes.

Quoi qu'il en soit, la sortie de Tenkaichi 3 a relancé le débat qui fait désormais rage chez les fans de Dragon Ball : quelle est la meilleure série de jeu DB entre les Budokai et les Tenkaichi ? En fait cela revient souvent à comparer Budokai 3 à Tenkaichi 3, ces deux opus étant reconnus comme les meilleurs de leurs séries respectives. Le calendrier très serré de sortie des jeux est d'ailleurs un autre problème soulevé par les joueurs, qui auraient préférés ne pas passer par des épisodes intermédiaires avant que ne sortent les versions finales de chaque série. Ceci dit, on peut affirmer sans trop s'avancer que ce débat durera encore longtemps, voire éternellement. Les pro Budokai reprochent aux Tenkaichi leur prise en main difficile, tandis qu'à l'inverse les proTenkaichi stigmatisent la simplicité d'un Budokai 3 et aussi son nombre de personnages relativement faible. On sent bien que le débat ne prendra jamais fin tant les arguments employés dépendent en réalité des attentes personnelles de chacun.