Halo Reach, c'est effectivement le dernier épisode de la série développé par Bungie. Après plus de huit années de bons et loyaux services, le studio américain a finalement décidé de voguer vers d'autres horizons en laissant sa licence fétiche entre les mains de Microsoft. Et assez curieusement, son dernier titre dans l'univers qu'il a passé tant de temps et d'efforts à concevoir et à faire vivre constitue en fait une préquelle à tous les autres épisodes (en dehors d'Halo Wars). Comme son nom l'indique, le soft tente de nous faire vivre la chute de la planète Reach, qui précède donc de peu les événements décrits dans Combat Evolved. De fait, on ne jouera pas non plus le rôle du Master Chief, mais celui de la nouvelle recrue (pourtant déjà très aguerrie) de l'escouade Noble, un groupe de Spartans ultra-spécialisés.
Le fait de placer l'action sur une planète condamnée qui, quoi que vous fassiez, finira par tomber, a d'ailleurs permis à Bungie de se lâcher. L'atmosphère d'Halo Reach est donc bien plus lourde et plus adulte que les autres volets de la série, qui eux, adoptaient régulièrement une tonalité assez humoristique (on pensera notamment aux interventions du sergent Johnson et aux répliques de certains Marines). La mise en scène, bien plus léchée qu'à l'accoutumée, fait souvent du joueur le témoin impuissant d'effroyables actes de destruction. Au sortir de certaines missions, on se retrouve parfois à contempler, bouche bée, le spectacle désespérant d'un monde en train de se consumer. Tous les sacrifices et les actes héroïques dépeints dans la campagne prennent donc une teinte tragique à laquelle Halo ne nous avait pas habitués. De fait, la première, la plus inattendue et la plus réussie des surprises de Reach, c'est sans aucun doute de parvenir à toucher le joueur. Avouez que cela paraît tout à fait adapté à un adieu.