8Ceux qui ont pu jouer aux deux jeux vidéo s'en seront forcément rendus compte : Tales of Phantasia et Tales of Symphonia se ressemblent énormément.

Pour commencer, il faut savoir que la série des Tales of est illustrée par deux dessinateurs principaux, Kosuke Fujishima et Mutsumi Inomata. Alors que ce premier a commencé la série en dessinant les personnages de Tales of Phantasia, c'est en fait cette seconde qui s'occupe de la plupart des titres. Ainsi, Mutsumi Inomata prit ensuite le relai et nous offrit les designs envouteurs de Tales of Destiny, Tales of Eternia, et Tales of Destiny 2. Il aura donc fallu attendre le cinquième opus de la série et huit années pour que Fujishima-san reprenne les rênes avec Tales of Symphonia.

En plus donc du style graphique des personnages, c'est aussi tout le monde de Tales of Phantasia qui est retranscrit dans ce petit frère. Ainsi, nous pourrions dire que Tales of Symphonia est un Tales of Phantasia remis au goût du jour, un peu à la manière de The Legend of Zelda Ocarina of Time avec The Legend of Zelda Twilight Princess. De la sorte, même si énormément d'éléments sont retrouvés, les personnages et le scénario sont différents.

Se déroulant approximativement 4000 ans avant Tales of Phantasia, l'histoire de Tales of Symphonia nous décrit le périple du groupe de l'Elue de la régénération qui tentera tant bien que mal de sauver le monde. Plusieurs péripéties plus tard, ils apprendront qu'il existe en réalité un deuxième monde qui partage un flux de mana avec le leur, et essayeront de réunifier ce qui avait été séparé encore 4000 ans auparavant. Ainsi, ils créeront le monde de Tales of Phantasia, dont l'aventure commence à l'an 4304 du calendrier d'Asélia, nom de ce nouveau monde. De nombreux éléments sont identiques à Tales of Phantasia, comme le pacte à effectuer avec les esprits originels qui sont quasiment tous fidèles au poste, avec un léger changement de look, la licorne à approcher sur un lac pour bénéficier des pouvoirs médicinaux de sa corne, la forêt d'Ymir avec le village des elfes, Heimdall, ou bien encore les ptéroplans, ces véhicules aériens qui permettent de se déplacer très rapidement sur la carte.

Plus important encore, il s'agit une nouvelle fois d'un arbre géant pilier du monde et source du mana. Les cartes des mondes, dont des noms de lieux tels qu'Asgard ou bien Niflheim sont encore tirés de la mythologie scandinave, s'additionnent et forment parfaitement celle de Tales of Phantasia, où l'on retrouve des lieux similaires aux mêmes emplacements. Côté personnages, le grand méchant de Tales of Symphonia, Yggdrasill, qui ressemble étonnement à la forme finale de Dhaos (dans les versions PlayStation, GameBoy Advance et PlayStation Portable), souhaite retourner à la fin sur sa planète, Derris-Kharlan, la même que celle du roi maléfique quatre millénaires plus tard. La déesse s'appelle toujours Martel, et nous assistons à la toute fin du jeu à la naissance du nouvel arbre, nommé donc Yggdrasill, dont elle devient le protecteur. Pour le combat final, les héros des deux opus ont besoin de l'Épée Éternelle, fusion des deux épées Flamberge et Vorpal.

Enfin, dernier détail important : le personnage de Sheena Fujibayashi est originaire d'un village ninja, Mizuho. Elle reçoit même comme costume les habits que porte Suzu Fujibayashi, assurément sa descendance.

De nombreux éléments du bestiaire sont aussi retrouvés, et beaucoup de musiques sont identiques, comme celle du combat contre les esprits originels, celle du la forêt de Trent, ou bien celle de la scène finale.

Pour finir, Tales of Symphonia : Dawn of the New World, suite directe de Tales of Symphonia, propose aux joueurs d'explorer le nouveau monde tout juste réunifié, dans lequel nous retrouvons donc la carte du monde de Tales of Phantasia, accompagnée de la même musique envoutante. De nouveaux éléments majeurs apparaissent, comme le roi démon Ratatosk ainsi que le Ginnungagap, deux termes issus de la mythologie nordique : ce premier est en fait un écureuil messager se déplaçant sur l'arbre Yggdrasil, alors que ce second est un immense abîme séparant les deux mondes originels. La fin du scénario de Tales of Symphonia : Dawn of the New World construit même des liens directs vers celui de Tales of Phantasia. En effet, Ratatosk, pour pouvoir sceller la porte du monde des démons, va devoir puiser le mana du monde, ce qui amènera ce dernier à sa destruction. Cependant, il prévoit également de réécrire les lois de la nature, ce qui permettrait la vie sur terre sans mana : nous retrouvons bien ici la situation initiale de Tales of Phantasia, où le mana a disparu, mais où les hommes et la faune sont toujours vivant sur le monde d'Asélia.

Au final, Tales of Symphonia est, en plus d'un excellent jeu à lui tout seul, un cadeau pour les fans de Tales of Phantasia qui leur permet d'en apprendre plus sur les origines de ce monde, quelques quatre millénaires auparavant.