Au niveau du gameplay proprement dit, il est clair que Monster Hunter est un soft exigeant. Tout d'abord, les Wyverns, dragons et autres monstres préhistoriques que l'on chasse sont incroyablement puissants. Déjà pas évident à abattre à plusieurs, certains d'entre eux deviennent extrêmement difficiles à tuer en solo. On sera généralement obligé d'étudier le comportement de chacune de ces énormes bestioles durant des heures avant d'être en mesure d'anticiper leurs attaques convenablement. Il faudra trouver leurs points faibles, leur vulnérabilité à telle arme ou à tel piège, et élaborer une stratégie adaptée. En l'absence de toute barre de vie, on estimera leur état de santé en observant les blessures qui modifient en temps réel leur apparence. Bien qu'il soit souvent nécessaire de viser une partie du corps bien précise des créatures affrontées (les dommages sont localisés), aucun système de lock automatique n'assiste le joueur durant les combats. Ce dernier doit donc en permanence ajuster ses coups au millimètre et gérer une caméra pas toujours bien placée.
Avant de pouvoir obtenir de bons résultats, il devra se familiariser avec les attaques et les spécificités propres à chaque type d'armes. Un marteau est par exemple bien plus lent qu'une épée mais ses attaques chargées sont dévastatrices. La lance offre une excellente protection tandis que le fusarbalète tire des projectiles etc. Le joueur devra aussi apprendre à utiliser judicieusement pièges, bombes, appâts et autres potions limités en nombre mais que l'on peut heureusement parfois confectionner sur place. Enfin, par souci de réalisme, le tranchant de nos armes s'émousse et notre chasseur dispose d'une jauge d'endurance dont dépendent directement ses capacités à courir, esquiver ou bloquer. Celle-ci diminue en fonction de nos efforts et se reposer ne suffit pas ; il faut aussi manger de la nourriture que l'on grille soi-même durant un mini-jeu devenu culte.
Si le côté élitiste de Monster Hunter n'a pas plu à tout le monde, il aurait vraiment fallu faire preuve de mauvaise foi pour ne pas reconnaître le travail exceptionnel des programmeurs, graphistes et sound designers de chez Capcom. Car non seulement le jeu est beau mais le comportement des créatures est saisissant de réalisme. La musique symphonique change en fonction de leur attitude et leurs cris sont tout simplement terrifiants. De fait, l'immersion est telle que chaque partie de chasse peut rapidement prendre une tournure dramatique digne des meilleurs films d'action. Fuir à toute jambe devant un Rathalos en furie, sauver in extremis un équipier de la charge meurtrière d'un Gravios ou se retrouver en face de son premier Lao-Shang Lung sont des moments que l'on oublie pas. Bien réalisé, riche, extrêmement long et jouable à quatre en ligne, Monster Hunter n'a décidément pas eu en 2004 le succès qu'il méritait mais incontestablement, tous les éléments qui font aujourd'hui encore la force de la série répondaient déjà présents.
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