Après Empire : Total War, ce fut donc à ce bon vieux Napoléon d'avoir droit à son extension sous la forme d'un DLC. Une nouvelle occasion de participer aux conquêtes du petit Corse. Après l'Italie et l'Égypte, il restait au choix la Russie et l'Espagne. Étrangement, les développeurs ont opté pour la seconde option. Si vous espériez pouvoir regarder votre armée disparaître petit à petit en traversant les plaines gelées de Russie, il faudra malheureusement repasser.
Heureusement, la campagne d'Espagne est elle aussi riche en joyeusetés en tout genre, que l'on peut mettre en pratique dans La Campagne de la Péninsule, puisque c'est le titre de ce DLC. Bon, annonçons-le tout de suite : cet add-on aurait dû plutôt s'appeler La Retraite de la Péninsule, puisqu'il commence en 1811, alors que la péninsule ibérique est contrôlée par les Français. Toute la péninsule ? Non, car un village de... hum pardon... non, car le Portugal (non jouable) et la Grande-Bretagne résistent encore et toujours à l'envahisseur français, tout comme les dernières forces espagnoles. Si l'on joue avec la France, on se retrouve donc dans une campagne similaire à celle de The Mongol Invasion, puisqu'il faudra résister autant que possible aux attaques de plus en plus importantes des alliés et gérer le mécontentement de la population. L'Espagne va elle devoir supporter les armées britanniques qui libèrent son territoire. Quant à la Grande-Bretagne, elle va devoir libérer les provinces portugaises et espagnoles en comptant sur les renforts qui arrivent régulièrement du reste de l'Empire. Cette nouvelle campagne se veut donc originale dans le principe, puisqu'il ne s'agit pas bêtement de conquérir l'Espagne en recrutant sans arrêt de nouvelles troupes. On reste dans Total War bien sûr, mais les objectifs des Espagnols et Britanniques sont assez originaux, tout du moins en début de partie.
Comme tous les add-on Total War sortis depuis Barbarian Invasion, celui-ci ajoute quelques nouveaux concepts. Ici, le gros nouvel élément de gameplay est le compteur politique de la population. Si vous avez joué à Heart of Iron ou Victoria, ne vous attendez pas à quelque chose de similaire, puisque cette nouvelle donnée consultable dans chaque province vous indique simplement le pourcentage de population favorable aux Français. Plus ce niveau est faible, plus les risques de révolte sont grands. En début de partie, toutes les provinces ibériques sont largement défavorables aux Français (90% d'opposants), autant dire que les premiers tours sont assez tendus lorsque l'on joue avec cette faction. Pour faire évoluer ce marqueur, il faut utiliser les nouveaux agents disponibles : les provocateurs (pour la France et la Grande-Bretagne) et les prêtres (pour l'Espagne et le Portugal). Oui, les plus râleurs d'entre vous s'en sont rendu compte : ce n'est rien d'autre qu'une nouvelle version de l'indicateur religieux qu'on nous ressort dans la Campagne de la Péninsule. Mais le fait est que cela fonctionne et représente assez bien l'opposition entre les afrancesados favorables à la France révolutionnaire et le reste de la population attachée à la dynastie espagnole et à l'église catholique.
Notons enfin la présence de nouveaux arbres de technologie (un pour les alliés, un pour la France), d'unités de guérillas qui peuvent être déployées n'importe où sur la carte et d'un autre agent, le guérillero, qui remplace l'espion pour les Espagnols. La Campagne de la Péninsule ne bouleverse pas Napoleon : Total War (de la même manière que les précédentes extensions n'ont pas bouleversé les jeux qu'elles accompagnaient), mais elle se montre assez intéressante à jouer, même s'il lui manque l'exotisme de Warpath pour ETW.
> Plus d'infos sur Napoléon Total War : The Peninsular Campaign / PC (2010)